Les soutiens des crypto-monnaies ont tendance à penser qu’il est injuste d’affirmer que le Bitcoin serait principalement utilisé à des fins criminelles – qu’il s’agisse de vente de stupéfiants ou de blanchiment d’argent. Ils peuvent désormais s’appuyer sur les données fournies par la Drug Enforcement Administration (DEA) – la brigade des stupéfiants américaine – pour tenter de convaincre les plus sceptiques.
Part des transactions criminelles sur le réseau Bitcoin : de 90 à 10%
Dans un entretien accordé à Bloomberg, Lilita Infante, une agent de la DEA, a déclaré que seules 10% des transactions Bitcoin seraient désormais liées à des activités criminelles. Une proportion en chute libre : elle aurait atteint un pic à 90% en 2013, juste avant le démantèlement de la place de marché darknet Silk Road.
Mais cela ne signifierait pas pour autant que les criminels se seraient détournés du Bitcoin. Mme Infante déclare que le volume de crypto- transactions illicites a « augmenté de manière spectaculaire », mais que leur part dans l’ensemble des mouvements a diminué, au fur et à mesure de la démocratisation des crypto-monnaies.
Les activités illicites auraient ainsi été remplacées par un autre cas d’usage : la spéculation.
« Les volumes ont fortement augmenté, le nombre et la valeur des transactions liées à des activités criminelles ont grimpé de manière exponentielle ces dernières années, mais leur part a diminué », a‑t-elle déclaré au média. La majorité des transactions sont désormais liées à de la spéculation ».
En avril dernier, Remi Quirion – le scientifique en chef du Québec – avait indiqué que la réputation sulfureuse du Bitcoin n’était pas méritée.
« Le Bitcoin n’est pas au-dessus des lois, et il n’est pas non plus un aimant pour les transactions illicites : il ne forme qu’une infime partie de l’argent criminel en circulation autour de la planète. La raison : il est moins attrayant pour tous ceux qui souhaitent faire des transactions sans laisser de traces ».
Retrouver les criminels grâce au données disponibles sur la blockchain
Lilita Infante a également rappelé que si les crypto-transactions étaient impossibles à interdire, les organes de repression avaient la possibilité d’analyser les données de la blockchain pour remonter la trace des criminels.
« La blockchain offre en fait de nombreux outils pour permettre d’identifier des individus », a‑t-elle déclaré.
En effet, la blockchain du Bitcoin est « pseudonyme ». Il est ainsi possible, dans certains cas, de lier une adresse BTC à un individu. Certaines sociétés, comme Chainalysis ou Bitfury, se sont d’ailleurs spécialisées dans la « dé-anonymisation » du réseau, et s’efforcent de retrouver l’identité de certains propriétaires d’adresses Bitcoin. En janvier dernier, Bitfury avait révélé être parvenue « dé-anonymiser » plusieurs millions de transactions et d’adresses.
Mme Infante explique que si des crypto-monnaies anonymes comme le Monero ou le Zcash peuvent constituer des alternatives attractives, leurs marchés seraient encore trop restreints ou trop peu liquides pour qu’elles puissent véritablement devenir les instruments privilégiés d’une entreprise criminelle. Elle ajoute que les agents de la DEA « disposent de moyens leur permettant de tracer » ces transactions – sans pour autant évoquer précisément les méthodes qui seraient utilisées.
Références : Trustnodes, CCN
Et comparé à la monnaie virtuelle qu’est le dollar, ça donne quoi ? Plus, moins, on ne peut savoir tellement les bouts de papiers sont volatiles ?