Après de très grands noms comme Goldman Sachs ou J.P. Morgan, c’est au tour d’une nouvelle banque américaine de reconnaître que l’émergence des crypto-monnaies fait planer une menace sur son activité.
WesBanco, une banque basée en Virginie-Occidentale, a récemment transmis son rapport annuel à la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme de la bourse américaine. Parmi les facteurs de risque qui sont présentés, la société évoque l’émergence des fintech, et plus particulièrement celle des crypto-monnaies – des actifs qui pourraient lui faire perdre des parts de marché.
Voici ce que l’on peut lire dans ce rapport :
“Les banques et les autres institutions financières sont susceptibles de proposer des produits et services qui ne sont pas disponibles au sein de WesBanco, comme les nouvelles technologies liées aux systèmes de paiement et aux crypto-monnaies. Ceci peut inciter les clients actuels et potentiels à se tourner vers ces institutions.”
WesBanco est la dernière d’une longue liste d’institutions financières qui ont indiqué dans leurs rapports annuels que les crypto-monnaies étaient susceptibles de venir menacer leurs activités.
Ainsi, JPMorgan, Bank of America et Goldman Sachs, les première, deuxième et cinquième banques américaines, ont toutes les trois précisé que les actifs numériques posaient un risque pour leur business model.
On sait que Goldman Sachs a discrètement investi dans des start-ups technologiques liées aux crypto-monnaies, comme Circle. Elle a toutefois indiqué à la SEC que la valeur de ces investissements serait susceptible de diminuer si l’on découvrait plus tard des failles au sein de ces actifs ou de la technologie blockchain sur laquelle ceux-ci s’appuient.
De leur côté, JPMorgan et Bank of America ont toutes deux évoqué le caractère « disruptif » des monnaies numériques – des actifs qui fonctionnent de manière décentralisée, et qui pourraient venir limiter la nécessité de faire appel à des intermédiaires tels que les banques. Elles ont reconnu qu’une adoption généralisée des crypto-monnaies les obligerait à débourser des sommes importantes pour rester compétitives au sein d’un environnement bouleversé.
Mais ce sont peut-être les banques de taille plus modeste qui pourraient être les plus exposées à l’émergence de cette nouvelle concurrence. WesBanco, basée en Virgine-Occidentale, exploite 174 agences dans le Nord-Est des États-Unis et le Midwest, et gère environ 10 milliards de dollars d’actifs – bien loin des 2 280 milliards de dollars d’encours de Bank of America.
JPMorgan explore actuellement les cas d’usage de la technologie des registres distribués au sein de son « Blockchain Center of Excellence ». La banque d’investissement pourrait ainsi trouver de nouveaux relais de croissance pour faire face à un éventuel ralentissement, à terme, de son activité historique.
Malheureusement, de telles initiatives semblent être difficilement envisageables pour des banques régionales comme WesBanco, qui disposent d’une force de frappe bien plus restreinte. Celles-ci pourraient, d’ici quelques années, faire partie des premières victimes de la démocratisation des crypto-monnaies – si le recours à ces actifs venait à se généraliser.
Référence : CCN