Ces derniers temps, les citoyens russes ont été confrontés à une pénurie de cartes graphiques – avec des prix qui ont presque doublé. Mais ce ne sont pas des foyers ordinaires qui ont acheté la plupart de ces cartes. La Sberbank, la plus grande banque d’Europe orientale, a expliqué que c’est elle qui les avait obtenues, provoquant ainsi un épuisement de cartes graphiques à travers le pays.
La Sberbank s’excuse pour avoir acheté des cartes graphiques
La Sberbank, première banque de Russie et plus grande banque d’Europe orientale, est majoritairement possédée par l’État russe. Selon Alexander Vedyakhin, vice-président principal de l’institution, c’est la laboratoire de recherche de la banque qui serait à l’origine des difficultés rencontrées par les russes pour se procurer des cartes graphiques.
L’agence de presse russe Ria Novosti a ainsi expliqué ce samedi 11 novembre :
« C’est la Sberbank qui est à l’origine de ce manque de cartes graphiques – elle en a acheté pour son laboratoire d’intelligence artificielle. »
« Nous investissons des sommes importantes dans les nouvelles technologies, et nous devons nous excuser pour la pénurie de cartes graphiques qui s’est produite récemment, car nous avons du les acheter afin d’équiper notre laboratoire de recherche en intelligence artificielle » a expliqué M.Vedyakhin lors de la conférence internationale de la Sberbank sur l’analyse de données, le machine learning et l’intelligence artificielle.
Il a toutefois indiqué que cette pénurie devrait bientôt arriver à son terme, « car nous avons pu satisfaire nos besoins ».
La Sberbank utiliserait-elle ces cartes graphiques dans le but de miner des crypto-monnaies ?
Alors que la Sberbank a expliqué qu’elle n’était « pas encore prête » à utiliser des crypto-monnaies, elle a admis être en train de les étudier en détails, d’après les dires de Stanislav Kuznetsov, vice-président du conseil éxécutif de la Sberbank.
« La Sberbank ne prévoit pas, pour le moment, d’avoir recours aux crypto-monnaies. Elle les étudie afin de se protéger contre les fraudeurs. » rapporte l’agence de presse russe Tass, citant ainsi M. Kuznetsov. L’homme aurait également déclaré le mois dernier, lors du festival mondial de la jeunesse et des étudiants qui s’est tenu à Sochi :
« Nous n’avons pas peur des crypto-monnaies, mais, pour nous défendre, nous devons bien comprendre comment les escrocs agissent, nous devons étudier chacune de leurs opérations. Nous sommes en train de nous pencher activement sur ce sujet, mais il n’existe malheureusement, pour l’instant,aucune solution claire. Nous ne sommes pas encore prêts à utiliser les crypto-monnaies. »
Une pénurie de cartes graphiques en Russie
AliExpress, filiale du groupe Alibaba, est une place de marché similaire à Amazon. Ses dirigeants ont expliqué avoir assisté, au mois de juin dernier, à une hausse sans précédent de la demande de cartes graphiques de la part des clients russes, qui souhaitaient les utiliser pour miner des crypto-monnaies.
Tass précise :
« AliExpress a déclaré que ses clients cherchaient plus précisément les modèles de cartes graphiques les plus adaptés à la création de pools de minage (GeForce GTX1060, GTX1070 et Radeon RX480). Par ailleurs, la demande pour du matériel de minage de Bitcoin a augmenté de 150% en un mois. »
Et avant l’aveu de Sberbank, la chaîne de télévision russe RT avait expliqué que « la hausse récente du prix du Bitcoin [avait] causé une hausse de la demande pour les cartes graphiques, qui sont utilisées pour miner des crypto-monnaies », précisant que « certaines personnes [achetaient] jusqu’à 600 cartes graphiques par commande », ce qui aurait causé « une hausse de 80% de leur prix depuis le printemps dernier. »
D’après le quotidien économique russe Vedomosti, cette hausse sans précédent de la demande se serait répercutée sur le prix des cartes graphiques. Celui-ci aurait été, « en moyenne, multiplié par deux : par exemple, un périphérique qui coûtait entre 16 000 et 18 000 roubles durant le printemps vaut désormais plus de 30 000 roubles. »
Il faut ajouter à cela les délais de livraison auxquels doivent se soumettre les russes qui aimeraient miner des crypto-monnaies. Le quotidien précise ainsi qu’une boutique assurait pouvoir livrer ces cartes dans les 7 jours suivant la commande, tandis qu’une autre demandait 10 jours.
Référence : News.bitcoin.com