Des régulateurs suédois ont récemment appelé à une interdiction en Europe du crypto-minage par preuve de travail, utilisé notamment par le Bitcoin. De quoi susciter l’ire de plusieurs gestionnaires de crypto-actifs.
On retrouve parmi eux Melanion Capital, une société d’investissement ayant lancé en octobre un ETF sur Euronext Paris. Celle-ci a répondu à l’appel de deux administrations suédoises – l’Autorité de Supervision Financière et l’Agence de Protection Environnementale –, qui souhaitent que l’Europe prononce l’interdiction pure et simple du minage par preuve de travail.
« L’idée selon laquelle les mineurs de Bitcoin mettraient en danger le réseau électrique est totalement infondée », indique Melanion.
La société d’investissement évoque notamment le choix de certaines juridictions, qui ont décidé de mettre en place un cadre souple pour les mineurs de cryptomonnaies, comme le Texas. Selon Melanion, les mineurs de Bitcoin peuvent être particulièrement utiles dans les régions faisant appel à de l’énergie renouvelable, « puisqu’ils peuvent capter l’énergie qui aurait pu être gaspillée et assurent une demande minimum pour des ressources volatiles comme le vent ou l’hydroélectricité ».
Melanion Capital rappelle que le secteur du minage de Bitcoin ne dispose pas, du fait de sa nature décentralisée, de lobby pour défendre ses intérêts auprès des régulateurs :
« L’absence d’un tel contrepoids politique [pour les mineurs de Bitcoin] ne doit pas être vue comme une opportunité pour mettre en œuvre des mesures qui rendraient illégales cette industrie, du fait de son manque de pouvoir défensif ».
Pas plus de 0,4% de la consommation électrique en 2030
Sujette à controverse depuis plusieurs années, l’empreinte environnementale du minage de Bitcoin a été évoquée lors de la récente COP26.
Mais le secteur semble prendre la bonne voie. En juillet, après avoir interrogé près d’un tiers des sociétés de minage de Bitcoin, le Bitcoin Mining Council avait estimé que la part d’énergie renouvelable qu’elles utilisaient avait atteint 56% au cours du deuxième trimestre 2021.
Selon une étude publiée en octobre par le New York Digital Investment Group, le minage de Bitcoin ne devrait pas représenter plus de 0,4% de la consommation électrique mondiale à la fin de l’année 2030. L’entreprise évoquait par ailleurs les perspectives de décarbonation du secteur, jugées prometteuses :
« À plus long terme, l’intensité des émissions de carbone de Bitcoin (et avec elle les émissions absolues de carbone de Bitcoin) diminueront, à mesure que le développement des énergies renouvelables se poursuivra et que les pays s’efforceront de décarboner leurs réseaux électriques ».