Hier, le prix du Bitcoin a chuté brièvement sous la barre des 9500 dollars, pour la première fois depuis le 25 février dernier. Parmi les événements qui pourraient être à l’origine de cette baisse, on peut citer les rumeurs (rapidement éteintes) d’un piratage de la plateforme Binance, les sanctions imposées par Tokyo à certains sites d’échange locaux, ou encore les déclarations de la SEC, le gendarme de la bourse américaine, qui souhaite imposer un cadre plus strict autour du trading de monnaies numériques.
Les rumeurs faisant état d’un hack de Binance rapidement démenties
De plus de 10 600 dollars à 9400 dollars en moins de deux heures : c’est la chute vertigineuse enregistrée hier en fin de journée par le Bitcoin.
Lors de la rédaction de cet article, l’actif s’échangeait en moyenne à un peu moins de 9900 dollars, d’après les données fournies par le site CoinMarketCap.
Le marché a toutefois retrouvé des couleurs dès les déclarations de Changpeng Zhao, le CEO de Binance, qui indiquait que sa plateforme n’avait pas été piratée.
Dans un communiqué officiel, les équipes de Binance ont précisé que des individus étaient parvenus à obtenir, durant le mois de février, des informations relatives aux comptes de certains utilisateurs à travers des dispositifs de phishing.
Summary of the Phishing and Attempted Stealing Incident on Binancehttps://t.co/qC9gCgonng
— binance (@binance_2017) 8 mars 2018
Ceux-ci ont ensuite pu utiliser des clés API liées à ces comptes pour tenter d’y dérober des fonds.
Voici ce qu’ont indiqué les équipes de Binance :
« Hier, pendant la période de deux minutes mentionnée plus haut, les pirates ont utilisé des clés API, puis ont placé un grand nombre d’ordres d’achat sur le marché VIA/BTC. Ceci a provoqué une flambée du prix, avec 31 comptes qui ont pu vendre du VIA à un prix très élevé. Il s’agissait d’une tentative pour transférer des BTCs depuis les comptes attaqués vers 31 autres comptes. Des demandes de retraits ont ensuite été immédiatement effectuée sà partir de ces comptes ».
Depuis, Binance est parvenue à annuler l’ensemble des échanges litigieux, et aucun utilisateur n’a perdu des fonds. Les seules victimes de ce dispositif… ont été les escrocs, dont les comptes ont été gelés, comme l’a souligné Changpeng Zhao.
Le fondateur de Binance a invité les utilisateurs à suivre les préconisations présentées dans son article dédié à la sécurité des comptes de trading de crypto-monnaies, qu’il est possible de consulter en cliquant sur ce lien.
Voici les différentes consignes qui y sont évoquées :
- Utilisez des adresses e‑mail uniques pour les différentes plateformes sur lesquelles vous détenez un compte
- Ne cliquez pas sur les liens présents dans les e‑mails que vous recevez
- N’ouvrez pas les pièces jointes
- Offrez-vous un antivirus performant, et mettez-le régulièrement à jour
- Utilisez des mots de passe uniques, en vous appuyant éventuellement sur un gestionnaire de mots de passe comme LastPass.
- Ne divulguez à personne votre mot de passe, même si certains individus déclarent faire partie du personnel d’une plateforme
- Ne vous envoyez pas votre mot de passe, par exemple par téléphone
- Utilisez un logiciel d’authentification à deux facteurs (2FA)
- Sécurisez votre compte e‑mail, votre téléphone et votre ordinateur
- Si vous utilisez un réseau Wi-Fi (tout particulièrement un réseau public), appuyez-vous sur un VPN
Tokyo décide de sévir
Pour plusieurs analystes, la baisse du prix du Bitcoin serait en partie liée aux sanctions imposées par les autorités japonaises à certaines plateformes d’échange de crypto-monnaies locales.
Celles-ci ont été accusées de ne pas avoir mis en place des mesures de sécurité suffisantes pour protéger les fonds de leurs utilisateurs, et de ne pas avoir respecté les dispositifs anti-blanchiment d’argent et les règles « Know Your Customer » applicables.
Yuji Nakamura, un journaliste tokyoïte, a révélé que quatre plateformes d’échange majeures – GMO, Zaif, Bicrements et Mr. Exchange – ainsi que deux sites plus modestes – FSHO et BitStation – ont été pénalisés, et que deux licences avaient été retirées.
Japan FSA expands crackdown on crypto :
– temporarily shuts 2 exchanges : FSHO, bit station
– penalizes 4 : GMO, Zaif, Bicrements, Mr. exchange
– license applications withdrawn at 2 : bitExpress, 1 more
– Coincheck can’t return $$ until more audits
– Next big deadline for all : Mar 22— Yuji Nakamura (@ynakamura56) 8 mars 2018
Cette décision fait sans doute suite au vol de l’équivalent de 530 millions de dollars de crypto-monnaies dont avait été victime la plateforme japonaise Coincheck. Même si le site d’échange avait déclaré qu’il comptait rembourser intégralement les victimes, de nombreux traders avaient pressé le gouvernement à examiner la manière dont opéraient les plateformes locales.
Ainsi, la récente correction du Bitcoin semble s’être nourrie d’une combinaison de nombreux facteurs : les sanctions imposées par Tokyo à certaines plateformes d’échange, les rumeurs de piratage autour de Binance, ou encore l’annonce de la SEC américaine, qui compte imposer un cadre réglementaire plus strict aux plateformes d’échange locales.
Référence : CCN
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