Le patron de JP Morgan s’en est pris, une nouvelle fois, au Bitcoin. Sa banque permet pourtant à ses clients de miser sur les actifs numériques.
Il persiste et signe. Malgré une hausse de 33% au cours des deux dernières semaines, le célèbre « crypto-bear » Jamie Dimon semble toujours peu convaincu par le BTC :
« Je pense que le Bitcoin n’a aucune valeur », a tancé le PDG du géant bancaire JP Morgan dans le cadre de la réunion annuelle de l’Institute of International Finance.
Ce n’est pas la première fois que le dirigeant s’en prend au BTC. Il avait commencé à critiquer l’actif numérique en janvier 2014, déclarant à CNBC qu’il constituait « une très mauvaise réserve de valeur » et qu’il pouvait être « indéfiniment copié ».
Durant les années suivantes, il avait accusé la première cryptomonnaie d’être une « escroquerie » et un « or pour les idiots », indiquant qu’elle « n’irait nulle part » et que ce n’était « pas sa tasse de thé ».
Jamie Dimon on BTC :
2014 : “terrible store of value”
2015 : “will not survive” “will be stopped”
2016 : « going nowhere »
2017 : « a fraud »
2018 : « don’t really give a shit »
2019 : [JPMCoin launch]
2020 : “not my cup of tea”
2021 : “I have no interest in it” “fool’s gold” “worthless”BTC : pic.twitter.com/ya6ZeDgqrr
— Ryan Selkis (@twobitidiot) October 11, 2021
Lorsqu’il avait évoqué publiquement le Bitcoin pour la première fois, l’actif numérique s’échangeait à 808 dollars. Depuis, alors que son cours s’élève actuellement à 54 460 dollars, son prix a été multiplié par 67 en moins de 8 ans.
Le dirigeant a toutefois reconnu que ses clients pouvaient voir le BTC d’un autre œil :
« Nos clients sont des adultes. Ils sont en désaccord, et c’est ce qui fait les marchés. Par conséquent, s’ils souhaitent pouvoir acheter du Bitcoin, nous ne pouvons pas les conserver pour eux, mais nous pouvons leur offrir un accès “propre” et dans la légalité ».
En effet, les conseillers de la banque ont depuis fin juillet la possibilité d’aider leurs clients à acheter et vendre 5 produits financiers adossés aux cryptomonnaies, proposés par les sociétés Grayscale et Osprey Funds. Ils peuvent ainsi miser sur le Bitcoin, l’Ether, le Bitcoin Cash et l’Ether Classic. Ces conseillers n’ont toutefois pas la possibilité de suggérer directement ces produits d’investissement – ils doivent se contenter de les recommander si leurs clients leur font part de leur désir de miser sur les actifs numériques.
« Le gouvernement va les réglementer »
Durant cette réunion, Jamie Dimon a également évoqué le thème de la réglementation :
« Peu importe ce que pensent les gens dans la salle, ou ce que pense tout libertaire, ou ce que n’importe qui pense : le gouvernement va les réglementer [les cryptomonnaies] ».
Ces dernières semaines, ce sont les « stablecoins » et leurs émetteurs qui sont dans le viseur des régulateurs. Dans une déclaration récente, Circle – la société à l’origine de l’USDC, qui fait l’objet d’une enquête depuis juillet dernier – a confié qu’elle « coopérait pleinement » avec le gendarme des marchés financiers (la SEC).
Gary Gensler, président de l’organisme fédéral, a appelé à plusieurs reprises à un renforcement des lois sur la protection des épargnants dans la crypto-sphère :
« L’utilisation de stablecoins sur des [crypto-]plateformes peut aider ceux qui cherchent à contourner une gamme d’objectifs de politique publique liés à notre système bancaire et financier traditionnel : lutte contre le blanchiment d’argent, conformité fiscale, sanctions, etc », avait-il averti il y a quelques semaines.