La difficulté de minage de Bitcoin a enregistré sa deuxième hausse consécutive depuis l’interdiction du minage en Chine, qui avait causé une chute considérable de la puissance de calcul allouée au réseau.
Les mineurs progressivement de retour, la difficulté en hausse
Il est un peu plus difficile de miner du Bitcoin.
Ce vendredi matin, comme attendu, le code du Bitcoin a rendu le minage d’un bloc environ 7,3% plus difficile.
Tous les 2016 blocs, c’est-à-dire environ toutes les deux semaines, le Bitcoin recalcule la difficulté que vont rencontrer les mineurs pour miner des blocs.
Il s’agit de la deuxième hausse consécutive de la difficulté depuis l’interdiction du minage en Chine.
Cette augmentation vient confirmer une tendance observée depuis plusieurs semaines : certaines entreprises de minage, qui opéraient jusqu’ici en Chine, semble avoir décidé de délocaliser leur activité à l’étranger plutôt que d’y mettre un terme définitif.
« Le taux de hachage [la puissance de calcul allouée au réseau Bitcoin] est toujours en baisse de 42,1% depuis son pic de mai 2021, lorsque la décision de la Chine a été mise en application », indique Jason Deane, l’un des analystes de la société Quantum Economics, à CNBC.
Une fois l’interdiction de miner du Bitcoin prononcée par la Chine, plus de la moitié de la puissance de calcul adossée au réseau Bitcoin s’était évaporée. Le délai pour vérifier les transactions était devenu plus long, tandis que la fréquence d’émission de nouveaux BTCs était diminuée.
Mais rien d’inquiétant : comme prévu, l’algorithme du Bitcoin avait corrigé cette déviation à travers une baisse record de 28% de la difficulté de minage. Il devenait dès lors plus facile de miner du Bitcoin, et la fréquence de découverte d’un nouveau bloc avait retrouvé son niveau moyen de 10 minutes.
« Il n’y pas eu la moindre panne sur le réseau », se félicite l’ingénieur spécialisé en minage Brandon Arvanaghi. « Il s’agit de la fonctionnalité la plus maligne du réseau Bitcoin : l’ajustement de difficulté ».
Jason Deane indique qu’il est aujourd’hui 7,3% moins profitable de miner du Bitcoin que ça ne l’était encore hier. « En supposant que votre coût énergétique et votre taux de hachage restent fixes, le calcul est extrêmement simple », explique-t-il.
Cet ajustement fait suite à la forte hausse du taux de hachage enregistrée sur le réseau depuis le 27 juillet dernier.
« Nous avons vu le plus bas de la baisse du taux de hachage, et je m’attends désormais à une hausse continue », s’enthousiasme Mike Coyler, PDG de la société de vente d’équipements de minage Foundry.
« Le prochain ajustement reflétera le fait que les mineurs augmentent leurs capacités et branchent de nouvelles machines. Un nombre gigantesque de périphériques en Chine ont besoin de trouver de nouveaux lieux d’accueil », poursuit-il.
Remettre sur pied le réseau Bitcoin
Parmi les équipements de minage de retour sur le réseau, certains étaient auparavant utilisés dans l’empire du Milieu.
« La plupart de ces personnes [les mineurs chinois] ne sont pas en mesure d’émigrer aux Etats-Unis du fait de contrôle des capitaux, parce qu’ils ne parlent pas l’anglais ou parce qu’ils n’ont jamais quitté la province du Sichuan de leur vie… Ils ont préféré vendre leurs machines », explique Alejandro De La Torre, vice-président de la pool de minage Poolin.
Selon Jason Deane, une part importante de ces équipements serait actuellement en train d’être envoyée à l’étranger. Certains mineurs auraient ainsi commandé plusieurs dizaines de milliers d’ASIC – des microprocesseurs utilisés pour miner du Bitcoin – qui devraient être branchés d’ici aux 12 prochains mois.
« Cela signifie que la difficulté va continuer à augmenter progressivement pendant cette période, sans doute de manière significative », affirme l’analyste.
La décision de la Chine d’interdire le minage avait été officiellement prise au nom d’inquiétudes liées à sa consommation d’énergie. Suite au bannissement de cette activité, des pays comme le Canada, le Kazakhstan, la Russie ou encore les États-Unis avaient fait de leur mieux pour accueillir les mineurs souhaitant poursuivre leur activité sur leur territoire.
Références : CNBC, CoinTelegraph