Bobby Lee, CEO de la plateforme d’échange chinoise BTCC, a chanté les louanges du Bitcoin lors d’un discours qui s’est tenu le week-end dernier, à l’occasion de la conférence « Scaling Bitcoin ».
Il en a profité pour réaffirmer l’indépendance du Bitcoin face aux pressions gouvernementales, et pour partager un sentiment haussier concernant la valeur future de la crypto-monnaie.
« La valeur du Bitcoin ne provient pas de l’approbation, de l’acceptation ou de la réglementation des gouvernements. La valeur du Bitcoin provient des failles inhérentes, des limites et du caractère “incommode” du système monétaire fiduciaire, » a expliqué M. Lee avec l’aplomb qu’on lui connait.
Il a ensuite affirmé que le prix du Bitcoin, bien qu’ayant augmenté de plus de 600% cette année, ne constituait pas une bulle – mais plutôt la preuve que le protocole constituait la meilleure manière de stocker de la valeur dans l’ère digitale.
Loin d’être mesuré concernant le futur prix du Bitcoin, M. Lee a expliqué que ceux qui avaient jusqu’ici attendu devraient investir dans l’actif dès maintenant, expliquant que :
« L’année dernière, le Bitcoin a pu faire ses preuves. Ce que je dis maintenant à mes amis, c’est que tant que le Bitcoin est en dessous de 10 000$, il y a une excellente opportunité pour se lancer. Pour ceux qui pensent que c’est trop cher, si vous regardez dans le rétroviseur, le prix du Bitcoin a déjà été multiplié par 10 sur un an. »
M. Lee expliqua qu’il voyait le Bitcoin comme « bon marché », précisant que les acheteurs potentiels ne devraient pas trop regarder le prix actuel, mais plutôt comprendre le potentiel que pourra avoir le protocole Bitcoin lorsque des actifs mondiaux plus nombreux migreront vers la Blockchain.
« Le Bitcoin, c’est comme acheter de l’or avec une réduction de 98%. Si vous pensez qu’il est trop tard, si j’avais pensé ça en 2012, je n’aurais pas aujourd’hui des Bitcoins. » a‑t-il poursuivi.
Il a ensuite pris le temps d’évoquer les « erreurs » habituelles commises par les traders novices, dont quatre qui seraient selon lui les plus préjudiciables : « être indécis », « ne pas acheter suffisamment », « vendre après un petit gain », et « vendre pendant un krach ».
Concernant la Chine
Bobby Lee s’est ensuite confié au sujet de la situation difficile que traversait son entreprise, qui s’était retrouvée contrainte de s’internationaliser après avoir reçu des pressions émanant des autorités chinoises. Il estime toutefois que c’est ce qui peut arriver « quand le Bitcoin vient défier les gouvernements ».
En Septembre dernier, le gouvernement chinois avait brutalement décidé d’interdire les ICOs (les vente de tokens permettant à une startup de lever des fonds). Et des rumeurs courraient selon lesquelles elle souhaitait faire fermer les plateformes d’échange.
Le marché à vivement réagit à la nouvelle – le prix chutant sous les 3000 dollars, alors qu’il avait atteint un nouveau record historique à plus de 4000 $ dans les semaines qui précédaient.
M. Lee insista sur la hausse qui suivit – une multiplication du prix par deux, en moins de 2 mois.
Et alors qu’aucune interdiction n’avait été officiellement prononcée par la Chine, Bobby Lee affirma que la Chine « ne veut plus entendre parler du Bitcoin », et que, d’après ce qu’il sait, aucune information permettant de l’échanger, ou même de connaître son prix, ne doit être fournie aux consommateurs.
« Pas d’ICOs, pas de Bitcoin, d’Ethereum, de Litecoin, c’est fini. C’est la règle qui prévaut désormais. J’ignore où est-ce que l’on peut acheter du Bitcoin en Chine. C’est aussi compliqué que d’essayer d’y acheter des armes ou de la pornographie, » a‑t-il expliqué.
S’il n’est pas persuadé que cette fermeture soit définitive, l’entrepreneur ne s’est pas montré très optimiste quant à une éventuelle réouverture des plateformes d’échange à moyen terme.
Des « crypto-monnaies d’État » vont arriver
Même si la question de la Chine a été au centre de sa conférence, les commentaires émis par M. Lee semblaient s’inscrire dans une question plus large : celle des actions que pourraient mener les différents gouvernements pour tenter de « contrer » le Bitcoin.
M. Lee affirma qu’il pensait que les actions menées par la Chine constituaient un signe annonciateur de ce que redoutait depuis longtemps la communauté Bitcoin : les banques pourraient tenter d’émettre « des versions numériques de leur système monétaire ».
Même si le cas n’a pas été évoqué, c’est ce que cherche déjà à mettre en place l’Uruguay avec le e‑peso, une version numérique de la monnaie nationale. Entièrement contrôlée par le gouvernement, celle-ci pourrait lui permettre de réduire les coûts liés à la production de monnaie fiduciaire.
« Ces monnaies seront contrôlées et émises par les gouvernements. Aujourd’hui, les comptes Bitcoin sont ouverts librement. Ces comptes-là vous seront assignés, de manière nominative. Je ne pense pas que nous nous rapprocherons d’une crypto-monnaie décentralisée, » a‑t-il affirmé.
M. Lee s’est toutefois montré inflexible quant à sa croyance selon laquelle le Bitcoin – et, par extension, ses développeurs ou les sociétés qui gravitent autour – ne devra pas s’incliner face à de telles initiatives.
Il conclua :
« Je ne pense pas que le Bitcoin doivent répondre aux besoins d’une culture ou d’une nationalité spécifiques. Le Bitcoin est mondial, il dépasse toutes les langues et toutes les barrières culturelles. »
Avertissement : cet article ne constitue pas une recommandation d’investissement. Il ne fait que relayer le point de vue d’un fervent partisan du Bitcoin.
Référence : CoinDesk