Un économiste de l’un des plus grands gestionnaires d’actifs au monde estime qu’il existe une « probabilité décente » que le prix du bitcoin finisse par chuter à zéro.
Joe Davis, économiste en chef et responsable de la gestion d’actifs de Vanguard, a fait part de ses craintes vis-à-vis des actifs numériques dans un éditorial publié ce lundi sur ETF.com. Il y indique que même si sa firme est enthousiaste vis-à-vis de la technologie blockchain, elle ne considère pas que les crypto-monnaies puissent être adossées à de véritables cas d’usage.
« Je suis enthousiasmé par la technologie blockchain, une technologie qui rend le Bitcoin possible. En effet, Vanguard utilise déjà une technologie de ce type. Et pour ce qui est du Bitcoin, la monnaie ? Je vois une probabilité décente que son prix tombe à zéro. »
M.Davis estime par ailleurs que le Bitcoin ne peut pas être considéré comme une monnaie. Car même s’il peut être appréhendé comme une unité de compte et un moyen d’échange, il ne constituerait pas une véritable réserve de valeur. L’homme juge par ailleurs que la valorisation actuelle du BTC ne reposerait pas sur des fondamentaux économiques, mais qu’elle ne serait que le fruit de spéculations.
Voici ce qu’il a écrit :
« Les arguments en faveur de l’investissement dans les actifs numériques sont faibles. Contrairement aux actions et aux obligations, les monnaies ne génèrent pas de flux de trésorerie tels que le paiement d’intérêts ou de dividendes qui peuvent justifier leur prix.
Les monnaies nationales tirent leurs prix de l’activité économique sous-jacente des pays qui les émettent. En revanche, les prix des crypto-monnaies ne sont généralement pas basés sur des fondamentaux économiques. Jusqu’à présent, leurs prix dépendent plutôt de spéculations au sujet de leur adoption éventuelle et de leur utilisation ».
Il a par ailleurs mis en garde les investisseurs contre le fait d’exposer leur portefeuille au Bitcoin, car cela réduirait leur exposition aux « classes d’actifs testées et approuvées » au profit de valeurs « difficilement convaincantes ».
« Alors que l’innovation s’accélère et que la concurrence s’intensifie, la majorité des réseaux (ainsi que leurs monnaies numériques respectives) peuvent devenir obsolètes, entraînant de nombreuses crypto-monnaies dans des phénomènes tels que la tulipomanie intervenue au 17ème siècle en Hollande – elles flambent et atteignent des valeurs incroyables, avant que la bulle spéculative n’éclate », a‑t-il soutenu. « Et, contrairement aux tulipes, ces actifs ne peuvent pas être placé dans un vase pour décorer ».
M. Davis n’est pas le premier dirigeant de Vanguard à dénigrer le Bitcoin en tant qu’investissement ou à nier le potentiel des crypto-monnaies. En novembre dernier, John Bogle, le fondateur du groupe, avait appelé les investisseurs à « fuir le Bitcoin comme la peste », arguant que celui-ci n’offrait « pas de rendement sous-jacent ».
Et d’ajouter ceci :
« Le Bitcoin pourrait très bien atteindre les 20 000 dollars, mais cela ne signifierait pas pour autant que je me trompe. Lorsqu’il sera redescendu à 100 dollars, nous pourrons discuter. »
Si certaines figures de la finance continuent de dénigrer les actifs numériques, d’autres semblent revenir sur leurs positions. Ainsi, Goldman Sachs est sur le point de lancer des contrats à terme sur le Bitcoin, tandis que JPMorgan devrait prochainement aider ses clients à investir dans les crypto-monnaies – alors que Jamie Dimon, son PDG, avait pourtant déclaré l’année dernière que le BTC constituait « une escroquerie ».
Référence : CCN