Pour les intervenants de la Blockchain & Bitcoin Conference, cela ne fait aucun doute : aucun gouvernement n’a la capacité d’interdire le trading de crypto-monnaies.
Dans un entretien accordé à Cryptovest, en marge de la conférence Blockchain & Bitcoin qui se tient actuellement à Manille, tous les participants s’accordaient à dire qu’une interdiction totale des échanges de crypto-monnaies était inutile du fait du caractère décentralisé de cette technologie.
Voici ce qu’a déclaré Vlad Sapozhnikov, co-fondateur et CEO de Deex Exchange, une plateforme d’échange décentralisée basée en Russie :
« Plutôt que de prononcer une interdiction, ou d’imposer une régulation stricte sur le trading de crypto-monnaies, le gouvernement ferait mieux de coopérer avec la communauté afin de parvenir à mieux collecter les impôts liés aux revenus issus de cette activité »
M.Sapozhnikov appelle ainsi à de bonnes relations entre les acteurs de ce secteur et les régulateurs gouvernementaux, afin d’accompagner l’émergence de cet écosystème.
L’homme a également évoqué l’interdiction des ICOs, prononcée par la Chine en septembre dernier, qui s’est ensuite étendue aux plateformes d’échange de crypto-monnaies.
On se souvient également que des rumeurs laissant penser à une possible interdiction du trading de monnaies numériques en Corée du Sud avaient récemment causé, en partie, la chute des marchés. Le ministère des Finances Kim Dong-yeon avait annoncé qu’il comptait demander l’interdiction de cette activité, avant d’être désavoué par le gouvernement.
Mais les autorités qui souhaitent totalement interdire le trading de monnaies numériques risquent de faire face à de nombreux obstacles. C’est en tout cas ce dont est persuadé Todd Kandaris, fondateur de Stepwyze, une société de services blockchain :
« Regardez ce qui se passe en ce moment. Comme la Chine et la Corée du Sud imposent des règles plus strictes, avec la menace d’une interdiction – ou de la mise en oeuvre d’une interdiction – d’autres pays pourraient intervenir. Pourtant, si l’on regarde le Japon, ce pays est en train de devenir un paradis pour les crypto-monnaies, du fait d’un cadre favorable. Même les Philippines sont favorables aux crypto-monnaies. »
L’économiste japonais Takahide Kiuchi pense que les traders sont attirés par le Japon du fait du cadre réglementaire favorable mis en place par Tokyo. Il estime d’ailleurs que le pays a pu profiter des règles strictes imposées par les gouvernements voisins.
« Ceci a incité les capitaux à se tourner vers le Japon, où la réglementation est relativement souple ».
Une « blague »
Todd Kandaris a ajouté que les efforts destinés à interdire totalement le trading de crypto-monnaies pouvaient « prêter à rire », et qu’il s’agissait d’une « blague ».
« Il est impossible de contrôler l’internet. La technologie blockchain est décentralisée, et personne ne peut donc lui imposer un contrôle total. N’importe quel individu ayant accès à internet ou à un smartphone a la possibilité d’échanger des crypto-monnaies ».
Références : Cryptovest