Aspect Légal Régulation

Corée du Sud : un régulateur en charge des crypto-monnaies décède d’une crise cardiaque – le gouvernement « n’est pas certain » de la cause de sa mort

Corée du Sud

Un régu­la­teur char­gé « d’é­la­bo­rer des mesures contre la spé­cu­la­tion autour des cryp­to-mon­naies » a été retrou­vé mort dimanche der­nier dans son appar­te­ment. L’a­gence de presse Yon­hap indique qu’il aurait suc­com­bé des suites d’une crise cardiaque.

De son côté, un porte-parole du gou­ver­ne­ment a décla­ré au Wall Street Jour­nal que les auto­ri­tés n’é­taient « pas cer­taines de la cause de sa mort ».

Les forces de l’ordre enquêtent actuel­le­ment sur la mort de Jung Ki-joon, qui diri­geait la poli­tique éco­no­mique du bureau de l’Office for Govern­ment Poli­cy Coor­di­na­tion sud-coréen.

Il était notam­ment char­gé de coor­don­ner la mise en place d’un cadre régle­men­taire autour des cryp­to-mon­naies, alors que le gou­ver­ne­ment sou­haite depuis plu­sieurs mois ins­tau­rer une régu­la­tion plus stricte, afin de conte­nir des « dérives spé­cu­la­tives ».

Depuis le mois de novembre 2017, M. Ki-joon était char­gé d’or­ga­ni­ser des réunions heb­do­ma­daires por­tant sur la régu­la­tion du mar­ché des cryp­to-mon­naies. C’é­tait Hong Nam-ki, le ministre de l’Office for Govern­ment Poli­cy Coor­di­na­tion, qui diri­geait ces réunions.

Yon­hap rap­porte les pro­pos de ses col­lègues, qui expliquent que M. Ki-joon « subis­sait un stress intense » depuis la prise de ses fonc­tions l’an­née dernière.

Corée du Sud : une frénésie s’empare des crypto-monnaies

Bitcoin Corée du SudSi les auto­ri­tés cherchent à mieux enca­drer les échanges de cryp­to-mon­naies, c’est parce que cette acti­vi­té sus­cite un fort engoue­ment au sein des popu­la­tions.

Il y a quelques jours, le gou­ver­ne­ment indi­quait que les 30 prin­ci­pales pla­te­formes du pays avaient géné­ré 85 fois plus de reve­nus en 2017 que l’an­née précédente.

Dans le même temps, les prix du Bit­coin sont tou­jours bien plus éle­vés sur les pla­te­formes locales qu’ils ne le sont à l’é­tran­ger : c’est ce que l’on appelle le « Kim­chi Pre­mium », qui tra­duit l’ap­pé­tence des sud-coréens pour les devises numériques.

Et avec plus de 5% des volumes d’é­change mon­diaux, le won sud-coréen est plus popu­laire que l’eu­ro sur les mar­chés Bitcoin :

Volume paire d'échange Bitcoin

Le mois der­nier, M.Ki-joon avait décla­ré que les cryp­to-mon­naies comme le Bit­coin ne consti­tuaient pas des mon­naies légales, et que le gou­ver­ne­ment « répon­drait de manière forte aux spé­cu­la­tions exces­sives et aux acti­vi­tés illé­gales ».

Une « task force » pour réguler les crypto-devises

Corée du sud loi BitcoinLa Corée du Sud conti­nue de plan­cher sur la réponse à appor­ter face à l’é­mer­gence du tra­ding de mon­naies numé­riques dans le pays.

Pour y par­ve­nir, le gou­ver­ne­ment a récem­ment mis en place une « task force », char­gée d’é­la­bo­rer un cadre régle­men­taire autour de cette activité.

À la fin du mois de jan­vier, le ministre des Finances, Kim Dong-yeon, avait tenu à ras­su­rer les inves­tis­seurs en décla­rant qu’il « n’a­vait pas l’in­ten­tion d’in­ter­dire les cryp­to-mon­naies ».

Alors que le pays déci­dait de léga­li­ser les pla­te­formes d’é­change, les auto­ri­tés fai­saient fer­mer les comptes de tra­ding ano­nymes. Les inves­tis­seurs sont ain­si désor­mais – comme dans de nom­breux autres pays – contraints de faire véri­fier leur iden­ti­té s’ils sou­haitent uti­li­ser ces sites.

Notons enfin que la Corée du Sud songe éga­le­ment à mettre en place un sys­tème de déli­vrance d’au­to­ri­sa­tion pour les pla­te­formes d’échange.

Réfé­rences : Yon­hap , Bit­co­nist, The Wall Street Journal

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