Un régulateur chargé « d’élaborer des mesures contre la spéculation autour des crypto-monnaies » a été retrouvé mort dimanche dernier dans son appartement. L’agence de presse Yonhap indique qu’il aurait succombé des suites d’une crise cardiaque.
De son côté, un porte-parole du gouvernement a déclaré au Wall Street Journal que les autorités n’étaient « pas certaines de la cause de sa mort ».
Les forces de l’ordre enquêtent actuellement sur la mort de Jung Ki-joon, qui dirigeait la politique économique du bureau de l’Office for Government Policy Coordination sud-coréen.
Il était notamment chargé de coordonner la mise en place d’un cadre réglementaire autour des crypto-monnaies, alors que le gouvernement souhaite depuis plusieurs mois instaurer une régulation plus stricte, afin de contenir des « dérives spéculatives ».
Depuis le mois de novembre 2017, M. Ki-joon était chargé d’organiser des réunions hebdomadaires portant sur la régulation du marché des crypto-monnaies. C’était Hong Nam-ki, le ministre de l’Office for Government Policy Coordination, qui dirigeait ces réunions.
Yonhap rapporte les propos de ses collègues, qui expliquent que M. Ki-joon « subissait un stress intense » depuis la prise de ses fonctions l’année dernière.
South Korea cryptocurrency regulator found dead at homehttps://t.co/cih96pqLL8
— Frank Chaparro (@fintechfrank) 20 février 2018
Corée du Sud : une frénésie s’empare des crypto-monnaies
Si les autorités cherchent à mieux encadrer les échanges de crypto-monnaies, c’est parce que cette activité suscite un fort engouement au sein des populations.
Il y a quelques jours, le gouvernement indiquait que les 30 principales plateformes du pays avaient généré 85 fois plus de revenus en 2017 que l’année précédente.
Dans le même temps, les prix du Bitcoin sont toujours bien plus élevés sur les plateformes locales qu’ils ne le sont à l’étranger : c’est ce que l’on appelle le « Kimchi Premium », qui traduit l’appétence des sud-coréens pour les devises numériques.
Et avec plus de 5% des volumes d’échange mondiaux, le won sud-coréen est plus populaire que l’euro sur les marchés Bitcoin :
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Le mois dernier, M.Ki-joon avait déclaré que les crypto-monnaies comme le Bitcoin ne constituaient pas des monnaies légales, et que le gouvernement « répondrait de manière forte aux spéculations excessives et aux activités illégales ».
Une « task force » pour réguler les crypto-devises
La Corée du Sud continue de plancher sur la réponse à apporter face à l’émergence du trading de monnaies numériques dans le pays.
Pour y parvenir, le gouvernement a récemment mis en place une « task force », chargée d’élaborer un cadre réglementaire autour de cette activité.
À la fin du mois de janvier, le ministre des Finances, Kim Dong-yeon, avait tenu à rassurer les investisseurs en déclarant qu’il « n’avait pas l’intention d’interdire les crypto-monnaies ».
Alors que le pays décidait de légaliser les plateformes d’échange, les autorités faisaient fermer les comptes de trading anonymes. Les investisseurs sont ainsi désormais – comme dans de nombreux autres pays – contraints de faire vérifier leur identité s’ils souhaitent utiliser ces sites.
Notons enfin que la Corée du Sud songe également à mettre en place un système de délivrance d’autorisation pour les plateformes d’échange.
Références : Yonhap , Bitconist, The Wall Street Journal