Bitcoin Démocratisation

Le FMI fustige l’utilisation du Bitcoin comme monnaie officielle en évoquant des « risques substantiels »

Siège du FMI (fonds monétaire international)

Le Fonds Moné­taire Inter­na­tio­nal (FMI) a fait part aujourd’­hui de ses inquié­tudes concer­nant l’u­ti­li­sa­tion du Bit­coin (ou d’autres cryp­to­mon­naies) comme mon­naie nationale.

Dans un tweet publié dans la nuit de same­di à dimanche et lié à un article pro­po­sé sur son blog, l’ins­ti­tu­tion inter­na­tio­nale indique qu’il n’est pas sou­hai­table de faire du Bit­coin la mon­naie offi­cielle d’un pays.

« Les cryp­to-actifs comme le Bit­coin sup­posent des risques sub­stan­tiels. La déci­sion consis­tant à les rendre équi­va­lents à une mon­naie natio­nale consti­tue un rac­cour­ci inopportun ».

Le FMI semble s’in­quié­ter de voir d’autres pays envi­sa­ger de faire du Bit­coin leur mon­naie natio­nale. Ils emboî­te­raient alors le pas au Sal­va­dor, qui fera du BTC sa mon­naie offi­cielle dès le 7 sep­tembre pro­chain.

Cette semaine, Cuba a déci­dé de recon­naître et régu­ler les actifs numé­riques comme le Bit­coin. Selon cer­tains obser­va­teurs, l’île pour­rait d’ailleurs uti­li­ser le BTC pour contour­ner l’embargo impo­sé par les États-Unis, qui l’empêche d’ef­fec­tuer du com­merce et des trans­ferts d’argent à l’international.

Le FMI, char­gé notam­ment de garan­tir la sta­bi­li­té finan­cière et de faci­li­ter les échanges inter­na­tio­naux, recon­naît que de nom­breux cryp­to-actifs sont sécu­ri­sés et simples d’u­ti­li­sa­tion. Il pointe tou­te­fois les risques qui, selon lui, pèse­raient sur les pays déci­dant d’en faire leur mon­naie nationale :

« Cer­tains pays pour­raient être ten­tés de prendre un rac­cour­ci : adop­ter des cryp­to-actifs comme mon­naies natio­nales. Plu­sieurs d’entre elles sont effec­ti­ve­ment sécu­ri­sées, simples d’u­ti­li­sa­tion et per­mettent de béné­fi­cier de frais de tran­sac­tions attrac­tifs. Nous pen­sons néan­moins que, dans la plu­part des cas, les risques et les coûts dépassent les avan­tages potentiels ».

L’or­ga­ni­sa­tion inter­na­tio­nale estime que « les cryp­to-actifs ont peu de chance de réus­sir dans des pays béné­fi­ciant d’une infla­tion et de taux de change stables, ain­si que d’ins­ti­tu­tions crédibles ».

« Les foyers et les entre­prises n’au­raient que peu d’in­ci­ta­tion à “pri­cer” ou à éco­no­mi­ser dans un cryp­to-actif paral­lèle comme le Bit­coin, même si celui-ci deve­nait une mon­naie officielle ».

Le FMI reconnaît certains atouts aux cryptomonnaies

Dans son article, le FMI recon­naît éga­le­ment que les cryp­to­mon­naies sont sus­cep­tibles de pro­mou­voir l’in­clu­sion finan­cière des popu­la­tions, d’ac­croître la concur­rence entre les pres­ta­taires de paie­ment et de faci­li­ter les tran­sac­tions trans­fron­ta­lières.

Mais l’ins­ti­tu­tion estime que leur usage est plus com­plexe qu’il n’y paraît.

Il explique par exemple qu’il existe des coûts impor­tants et des déci­sions dif­fi­ciles à prendre afin de « défi­nir le rôle du sec­teur public et du sec­teur pri­vé pour four­nir et régu­ler des actifs numériques ».

Il pointe éga­le­ment la vola­ti­li­té propre aux cryptomonnaies :

« Les cryp­to-actifs sont des tokens émis de manière pri­vée grâce à des tech­niques de chif­fre­ment et sont libel­lés dans leur propre uni­té de compte. Leur valeur peut être extrê­me­ment vola­tile. Le Bit­coin a, par exemple, atteint un pic à 65 000 dol­lars en avril avant de plon­ger à moins de la moi­tié de ce mon­tant deux mois plus tard ».

Le fonds moné­taire inter­na­tio­nal ajoute que le BTC per­met des tran­sac­tions ano­nymes (alors que celles-ci sont en fait pseu­do­nymes), et explique qu’il est éga­le­ment uti­li­sé par les épar­gnants qui sou­haitent diver­si­fier leurs inves­tis­se­ments :

« Pour cer­tains, il s’a­git d’un moyen d’ef­fec­tuer des tran­sac­tions ano­nymes, pour de bonnes ou de mau­vaises rai­sons. Pour d’autres, c’est un moyen de diver­si­fier leur por­te­feuille et de déte­nir un actif spé­cu­la­tif, qui peut leur appor­ter de la richesse, mais qui peut éga­le­ment leur fait subir des pertes significatives ».

« Des conséquences écologiques qui pourraient être terribles »

L’ar­ticle du FMI pointe les risques liés à l’u­ti­li­sa­tion de cryp­to-actifs en tant que mon­naies natio­nales sur la sta­bi­li­té finan­cière et la pro­tec­tion des épar­gnants. Il évoque éga­le­ment ses consé­quences poten­tielles sur l’en­vi­ron­ne­ment :

« Les cryp­to-actifs “minés” comme le Bit­coin néces­sitent des quan­ti­tés colos­sales d’élec­tri­ci­té afin d’a­li­men­ter les ordi­na­teurs du réseau qui véri­fient les tran­sac­tions. Les consé­quences éco­lo­giques de l’a­dop­tion des cryp­to-actifs en tant que mon­naies natio­nales pour­raient être terribles ».

Depuis plu­sieurs années, le Bit­coin est fré­quem­ment mon­tré du doigt pour sa consom­ma­tion éner­gé­tique. En mai der­nier, Elon Musk avait d’ailleurs déci­dé, pour cette rai­son, que Tes­la n’ac­cep­te­rait plus les paie­ments en BTC.

Une étude publiée il y a quelques semaines par Galaxy Digi­tal a pour­tant mon­tré que le réseau Bit­coin consom­mait plus de deux fois moins d’éner­gie que le sys­tème ban­caire et l’or.

Consommation énergie BitcoinDans son article, le FMI se dit tou­te­fois ouvert à l’u­ti­li­sa­tion de « nou­velles formes d’argent numé­rique », comme celles envi­sa­gées par les banques cen­trales. Pour l’ins­ti­tu­tion, celles-ci pour­raient per­mettre de moder­ni­ser l’in­fra­struc­ture finan­cière « tout en pré­ser­vant la sta­bi­li­té, l’ef­fi­ca­ci­té, l’é­ga­li­té et le déve­lop­pe­ment durable ».

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Boux
Boux
2 années il y a

Le « FMI » devrait accom­pa­gner les états à la régu­la­tion plu­tôt qu’en­cou­ra­ger a la méfiance. 

Mais bon, ça signi­fie par­ta­ger le pou­voir avec le peuple , et ça, ils sont pas prêt à le lâcher.

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