Le Fonds Monétaire International (FMI) a fait part aujourd’hui de ses inquiétudes concernant l’utilisation du Bitcoin (ou d’autres cryptomonnaies) comme monnaie nationale.
Dans un tweet publié dans la nuit de samedi à dimanche et lié à un article proposé sur son blog, l’institution internationale indique qu’il n’est pas souhaitable de faire du Bitcoin la monnaie officielle d’un pays.
Privately issued cryptoassets like Bitcoin come with substantial risks. Making them equivalent to a national currency is an inadvisable shortcut. Read more in our #IMFBlog by the IMF’s Tobias Adrian and @RhodaWeeksBrown : https://t.co/r1NwBuyAq8 pic.twitter.com/Sk9tOjvhD6
— IMF (@IMFNews) August 29, 2021
« Les crypto-actifs comme le Bitcoin supposent des risques substantiels. La décision consistant à les rendre équivalents à une monnaie nationale constitue un raccourci inopportun ».
Le FMI semble s’inquiéter de voir d’autres pays envisager de faire du Bitcoin leur monnaie nationale. Ils emboîteraient alors le pas au Salvador, qui fera du BTC sa monnaie officielle dès le 7 septembre prochain.
Cette semaine, Cuba a décidé de reconnaître et réguler les actifs numériques comme le Bitcoin. Selon certains observateurs, l’île pourrait d’ailleurs utiliser le BTC pour contourner l’embargo imposé par les États-Unis, qui l’empêche d’effectuer du commerce et des transferts d’argent à l’international.
Le FMI, chargé notamment de garantir la stabilité financière et de faciliter les échanges internationaux, reconnaît que de nombreux crypto-actifs sont sécurisés et simples d’utilisation. Il pointe toutefois les risques qui, selon lui, pèseraient sur les pays décidant d’en faire leur monnaie nationale :
« Certains pays pourraient être tentés de prendre un raccourci : adopter des crypto-actifs comme monnaies nationales. Plusieurs d’entre elles sont effectivement sécurisées, simples d’utilisation et permettent de bénéficier de frais de transactions attractifs. Nous pensons néanmoins que, dans la plupart des cas, les risques et les coûts dépassent les avantages potentiels ».
L’organisation internationale estime que « les crypto-actifs ont peu de chance de réussir dans des pays bénéficiant d’une inflation et de taux de change stables, ainsi que d’institutions crédibles ».
« Les foyers et les entreprises n’auraient que peu d’incitation à “pricer” ou à économiser dans un crypto-actif parallèle comme le Bitcoin, même si celui-ci devenait une monnaie officielle ».
Le FMI reconnaît certains atouts aux cryptomonnaies
Dans son article, le FMI reconnaît également que les cryptomonnaies sont susceptibles de promouvoir l’inclusion financière des populations, d’accroître la concurrence entre les prestataires de paiement et de faciliter les transactions transfrontalières.
Mais l’institution estime que leur usage est plus complexe qu’il n’y paraît.
Il explique par exemple qu’il existe des coûts importants et des décisions difficiles à prendre afin de « définir le rôle du secteur public et du secteur privé pour fournir et réguler des actifs numériques ».
Il pointe également la volatilité propre aux cryptomonnaies :
« Les crypto-actifs sont des tokens émis de manière privée grâce à des techniques de chiffrement et sont libellés dans leur propre unité de compte. Leur valeur peut être extrêmement volatile. Le Bitcoin a, par exemple, atteint un pic à 65 000 dollars en avril avant de plonger à moins de la moitié de ce montant deux mois plus tard ».
Le fonds monétaire international ajoute que le BTC permet des transactions anonymes (alors que celles-ci sont en fait pseudonymes), et explique qu’il est également utilisé par les épargnants qui souhaitent diversifier leurs investissements :
« Pour certains, il s’agit d’un moyen d’effectuer des transactions anonymes, pour de bonnes ou de mauvaises raisons. Pour d’autres, c’est un moyen de diversifier leur portefeuille et de détenir un actif spéculatif, qui peut leur apporter de la richesse, mais qui peut également leur fait subir des pertes significatives ».
« Des conséquences écologiques qui pourraient être terribles »
L’article du FMI pointe les risques liés à l’utilisation de crypto-actifs en tant que monnaies nationales sur la stabilité financière et la protection des épargnants. Il évoque également ses conséquences potentielles sur l’environnement :
« Les crypto-actifs “minés” comme le Bitcoin nécessitent des quantités colossales d’électricité afin d’alimenter les ordinateurs du réseau qui vérifient les transactions. Les conséquences écologiques de l’adoption des crypto-actifs en tant que monnaies nationales pourraient être terribles ».
Depuis plusieurs années, le Bitcoin est fréquemment montré du doigt pour sa consommation énergétique. En mai dernier, Elon Musk avait d’ailleurs décidé, pour cette raison, que Tesla n’accepterait plus les paiements en BTC.
Une étude publiée il y a quelques semaines par Galaxy Digital a pourtant montré que le réseau Bitcoin consommait plus de deux fois moins d’énergie que le système bancaire et l’or.
Dans son article, le FMI se dit toutefois ouvert à l’utilisation de « nouvelles formes d’argent numérique », comme celles envisagées par les banques centrales. Pour l’institution, celles-ci pourraient permettre de moderniser l’infrastructure financière « tout en préservant la stabilité, l’efficacité, l’égalité et le développement durable ».
Le « FMI » devrait accompagner les états à la régulation plutôt qu’encourager a la méfiance.
Mais bon, ça signifie partager le pouvoir avec le peuple , et ça, ils sont pas prêt à le lâcher.