Thomas Frey, le conférencier à la tête du site FuturistSpeaker, estime que le monde de demain sera décentralisé. Il s’attend à voir l’utilisation des crypto-monnaies se généraliser, et semble persuadé que celles-ci remplaceront prochainement une partie des monnaies nationales.
M. Frey, qui se présente sur Twitter comme un « architecte du futur » et qui fait partie du DaVinci Institute, a partagé sa prédiction concernant l’avenir des monnaies numériques.
Dans un entretien accordé au TIME, il a déclaré que les crypto-monnaies allaient partiellement remplacer, d’ici quelques années, les monnaies fiduciaires.
« Les crypto-monnaies sont parties pour durer, et remplaceront environ 25% des monnaies nationales d’ici à 2030. Elles sont tout simplement bien plus efficientes ».
Il n’a cependant pas précisé quels étaient les actifs qui seraient susceptibles d’y parvenir.
Les futuristes établissent des prédictions concernant l’état futur de l’humanité tel qu’il est possible de l’imaginer.
« Our children’s children, who haven’t even been born yet, are counting on us to make great decisions ! » More at https://t.co/8VMF5sOepB pic.twitter.com/bG8tn2Ei6l
— Thomas Frey (@ThomasFrey) 1 mars 2018
M. Frey a également évoqué la position du Fonds Monétaire International (FMI), en relayant les remarques de sa présidente Christine Lagarde.
« Lorsque des individus comme Christine Lagarde déclarent que les crypto-monnaies pourraient potentiellement remplacer les banques centrales et le système bancaire international, il s’agit d’un élément très significatif ».
Notons toutefois que les déclarations de la dirigeante ne témoignent pas d’un enthousiasme débordant vis-à-vis de ces actifs – mais plutôt de l’émergence de nouvelles monnaies, perçue comme une menace pour le système financier actuel. On se souvient que Mme Lagarde avait déploré la consommation électrique générée par le minage de Bitcoin, et avait ajouté que les crypto-monnaies étaient souvent utilisées pour perpétrer des activités criminelles.
M. Frey, qui devrait s’entretenir dans le courant de l’année avec des membres de la Réserve fédérale des États-Unis, a également dressé une analogie avec les transactions immobilières. Plutôt que de transférer la propriété d’un bien physique, il explique qu’un vendeur de crypto-monnaies va envoyer un « “morceau” numérique […] dans le cloud ». Une comparaison qui correspond peu ou prou à la manière dont l’Internal Revenue Service, le fisc américain, appréhende ces actifs numériques, qui sont considérés comme des propriétés.
Mais certains pensent que ces monnaies prendront le dessus bien plus tôt. C’est le cas de Tim Draper, l’un des plus riches détenteurs de Bitcoin, qui a déclaré il y a quelques semaines qu’il ne devrait plus être possible d’utiliser des monnaies fiduciaires dans 5 ans :
« Dans 5 ans, si vous vous rendez dans un Starbucks ou un McDonald’s et que vous tentez de payer un burger ou un café en monnaie fiduciaire, la personne au comptoir vous rira au nez ».
« Une classe d’actifs légitime »
M. Frey n’est pas le seul futuriste à donner son avis sur l’avenir des crypto-monnaies et sur leur rôle dans le système financier.
James Canton, qui travaille pour l’Institute for Global Futures, a ainsi évoqué « la légitimation d’une nouvelle classe d’actifs, aux côtés de l’économie traditionnelle mondiale ».
L’homme compare cette nouvelle typologie d’actifs financiers aux actions et aux obligations. Il estime que les monnaies numériques évoluent également dans un marché cyclique, susceptible de faire subir de fortes baisses aux investisseurs, mais aussi « possiblement de vastes richesses ».
En dépit de la volatilité des crypto-monnaies, M. Canton explique qu’il s’agit « d’un secteur intéressant pour les personnes qui souhaitent diversifier leur portefeuille d’investissement, tout en faisant preuve d’une grande prudence ».
Et de nombreux investisseurs se tournent vers ces actifs, dont beaucoup sont particulièrement attractifs du fait de performances passées considérables. C’est la raison pour laquelle M. Canton prédit une hausse du nombre de « véhicules d’investissement qui afflueront vers la crypto-finance ».