Alors que le prix du Bitcoin s’approche des 10 000 dollars, le directeur de la banque centrale autrichienne estime qu’une spirale baissière pourrait affecter l” »économie réelle », et nécessiter l’intervention des banques centrales.
Le Bitcoin s’échange déjà au-delà des 10 000 dollars en Corée, et pourrait bientôt atteindre ce prix sur la majorité des plateformes d’échange mondiales. Une baisse brutale du cours de cet actif, dont la capitalisation totale dépasse désormais les 165 milliards de dollars, pourrait avoir de lourdes conséquences sur l »« économie réelle », en causant une panique qui contraindrait contraindre les banques centrales à agir.
« Le Bitcoin pourrait facilement exploser »
Il faut savoir que la valeur de l’ensemble des Bitcoins ne constitue pour l’instant qu’une fraction des réserves d’or des banques centrales, qui représentent environ 7 500 milliards de dollars. Mais la donne pourrait changer si la hausse de la valeur de la monnaie numérique se poursuivait à un rythme aussi soutenu que cette année – son prix a déjà augmenté de près de 1000 % depuis le début de l’année 2017.
Pour Ewald Nowotny, le gouverneur de la Banque nationale autrichienne (OeNB), le Bitcoin suppose de nombreux risques :
« Le problème avec le Bitcoin, c’est qu’il pourrait facilement exploser, et les banques centrales seraient alors accusées de ne rien faire. »
« Par conséquent, nous essayons de savoir si les activités bancaires liées au “trading” de crypto-monnaie devraient être mieux régulées. »
M.Nowotny avait déjà exprimé des sentiments hostiles à l’égard du Bitcoin, expliquant que la hausse de la monnaie numérique constituait une bulle spéculative, semblable à celle de la tulipomanie du 17ème siècle.
La paire BTC/EUR ne concerne que 3% des volumes d’échange faisant intervenir le Bitcoin
Pour le moment, le cadre réglementaire qui prévaut en Europe permet aux citoyens d’acheter et de vendre facilement des crypto-monnaies. Des euros sont ainsi déversés chaque jour, dans des volumes limités mais de manière régulière, vers divers actifs numériques.
Si la BCE contrôle l’offre de monnaie, elle ne peut rien faire contre le Bitcoin – si ce n’est imposer des procédures de conformité plus strictes pour les plateformes d’échange européennes, qui font déjà l’objet d’un cadre réglementaire contraignant.
Il convient de préciser que les échanges entre l’euro et le Bitcoin concernent des volumes extrêmement réduits – la monnaie européenne ne correspond qu’à moins de 3% des montants échangés, bien en-deçà des volumes apportés par le dollar américain, le yen japonais ou le won coréen.
Comme d’autres analystes l’ont déjà fait remarquer, les échanges faisant intervenir le Bitcoin sont toujours extrêmement réduits si on les compare à ceux que l’on peut trouver sur les marchés forex.
Il n’est ainsi pas étonnant d’entendre Mario Draghi, président de la BCE, déclarer que les devises numériques n’étaient pas, pour le moment, « susceptibles de constituer une menace pour les banques centrales. » L’homme a toutefois laissé entendre que la donne pourrait changer dans les années à venir.
De nombreuses banques centrales se sont violemment attaquées au Bitcoin, en particulier en Chine. L’interdiction la plus récente du Bitcoin comme mode de paiement provient du Maroc.