Un professeur d’économie de l’université Cornell a récemment vanté les mérites de la finance décentralisée. S’il estime que le Bitcoin « pourrait ne plus durer très longtemps » du fait de son manque d’efficacité, il juge que l’actif numérique a déclenché « une véritable révolution ».
Un avenir radieux pour la DeFi, pas pour le Bitcoin
Eswar Prasad, professeur d’économie au sein de l’université américaine Cornell, a évoqué le Bitcoin, les cryptomonnaies et la technologie blockchain dans un entretien diffusé vendredi par la chaîne CNBC.
Cet ancien directeur des études financières pour le FMI a confié croire au potentiel de la technologie blockchain… mais pas à l’avenir du Bitcoin :
« La promesse de la finance décentralisée, grâce à la technologie blockchain, est bien réelle. Toutefois, le Bitcoin en lui-même pourrait ne plus durer très longtemps ».
L’auteur de l’ouvrage « The Future of Money : How the Digital Revolution is Transforming Currencies and Finance » a ensuite tenté de justifier son pessimisme à l’égard de la monnaie numérique de Satoshi Nakamoto :
« L’utilisation de la technologie blockchain par le réseau Bitcoin n’est pas très efficiente. Il s’appuie sur un mécanisme de validation des transactions [ndlr : par preuve de travail, avec des mineurs] qui est destructeur pour l’environnement et qui ne passe pas bien à l’échelle ».
Eswar Prasad a ainsi indiqué que de nombreuses cryptomonnaies lancées après le Bitcoin étaient bien plus efficientes. On pourrait lui rétorquer que, même s’il est moins efficient, le réseau Bitcoin jouit, avec un taux de hachage actuellement à plus de 160 EH/s ainsi que des mineurs et des nœuds répartis à travers le monde, d’un niveau de sécurité et de décentralisation inégalé.
« Pour n’importe quel type d’actif, la question à se poser est de savoir quelle est la proposition de valeur fondamentale », a‑t-il poursuivi, avant d’ajouter :
« Puisque le Bitcoin ne remplit pas pleinement son rôle en tant que moyen d’échange, je ne pense pas qu’il ait une valeur fondamentale autre que celle que lui confère la “foi” des investisseurs ».
Dommage qu’il n’ait pas pris en compte l’arrivée du Lightning Network. Ce réseau de seconde couche, disposé autour de la blockchain du Bitcoin, permet depuis déjà plusieurs années d’effectuer des transactions en BTC de manière quasi-instantanée et quasi-gratuite.
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Des « stablecoins » efficients
L’universitaire a ensuite évoqué les « stablecoins » :
« Il y a un élément intéressant de concurrence entre les monnaies qui a été déclenché. Il existe maintenant des monnaies stables qui peuvent, en principe, offrir des moyens plus efficaces pour effectuer des transactions ».
Pour le professeur, les cryptomonnaies ont « incité les banques centrales à commencer à envisager d’émettre des versions numériques de leurs propres monnaies ».
Eswar Prasad a ajouté que les monnaies numériques de banques centrales pourraient, selon lui, « offrir une option de paiement supplémentaire à faible coût, à laquelle tout le monde aurait accès ». Il juge qu’elles pourraient ainsi permettre « d’améliorer l’inclusion financière, et également potentiellement la stabilité financière ».
« Que vous aimiez le Bitcoin ou non, il a déclenché une véritable révolution qui pourrait, en fin de compte, profiter à chacun d’entre nous, directement ou indirectement ».