Hewlett Packard Enterprise, issue de la scission du groupe Hewlett-Packard, intervenu en novembre 2015, accompagne déjà les grandes entreprises au travers de services de cloud computing, de mise à disposition de centres de données et de services liés à l’internet des objets. Elle compte désormais, pour la première fois, les aider à tirer profit de la technologie Blockchain.
« Blockchain as a service »
La société va ainsi proposer une solution « Blockchain as a service ». Elle va permettre à ses clients, parmi lesquels des banques, d’utiliser la technologie au travers d’une solution propriétaire centralisée, plus rapide que les réseaux Bitcoin ou Ethereum.
L’offre de produit, « Mission Critical Distributed Ledger Technology », est actuellement présentée aux entreprises comme une extension des services de HPE, basés sur le « cloud ». Il s’agit ici de la première offre d’une longue liste qui utilisera, à l’avenir, la technologie Blockchain.
Auparavant réservée à quelques entreprises, cette offre sera, à partir de 2018, proposée de manière publique.Elle vise à fournir du matériel aux entreprises qui souhaitent effectuer leurs propres opérations Blockchain, ou à travailler avec les clients qui souhaiteraient pouvoir bénéficier d’une telle fonctionnalité dans le Cloud.
« Les entreprises qui s’intéressent à la technologie Blockchain sont en train de réaliser que le cloud, à lui seul, ne leur permet pas de satisfaire toutes leurs exigences non-fonctionnelles, » a déclaré Raphael Davison, directeur de la division Blockchain de l’entreprise.
Il poursuit : « Nous sommes convaincus que la Blockchain sera aussi essentielle pour la technologie que l’est Internet ».
Alors qu’il considère le Bitcoin comme une « blockchain 1.0″, de nombreuses entreprises, et même des banques centrales, ont besoin d’une technologie plus efficiente pour conduire des transactions financières.
« Elles ne sont pas rassurées à l’idée de l’utiliser, » explique M. Davison, du fait de problèmes liés à la fiabilité et à la sécurité. « Un client nous a confié qu’il faudrait que le Bitcoin soit 1000 fois plus rapide pour qu’il puisse se décider à utiliser cette technologie. »
HPE vise à fournir des services présentés comme appartenant à la « Blockchain 2.0″. Il s’agirait « de services dédiés aux entreprises qui conduisent des transactions avec d’autres entreprises, ce qui suppose des niveaux d’exigences élevées. »
Par exemple, le Bitcoin enregistre, de manière publique, l’ensemble des paiements sur un réseau distribué, – ce qui constitue un problème pour les entreprises, qui ne souhaitent pas que leurs concurrents puissent récolter des informations liées à leurs achats ou à leurs accords.
Corda, un « registre distribué » non transparent
La technologie proposée par HPE s’articule autour du registre Corda – un système Blockchain adapté aux banques, développé par le groupe financier R3 – qui permet de garantir la confidentialité des enregistrements.
Plusieurs entreprises du secteur financier utilisent déjà la plateforme « Mission Critical Systems », mais HPE vise à l’étendre à d’autres secteurs, comme les compagnies aériennes – qui pourraient utiliser la technologie Blockchain pour suivre les données liées à la performance et à la maintenance de leur flotte aérienne lors de chaque vol – mais aussi les constructeurs automobiles et les fabricants de produits.
On sait que HPE n’est pas la seule à s’intéresser à cette technologie : Mastercard et IBM ont chacune développé leur propre plateforme, liée à la technologie Blockchain, afin de traiter des paiements.
M.Davison a prédit l’émergence future d’une « blockchain 3.0″, au sein de laquelle « les objets pourront effectuer des transactions avec “tout” « .
Lors d’un événement récent, HPE avait présenté une application conçue grâce au protocole Ethereum, permettant à l’aspirateur Roomba d’iRobot d’acheter lui-même de l’électricité pour se recharger. La société travaille également sur une solution permettant de s’assurer du kilométrage de voitures Audi, grâce à la technologie Blockchain.