Un monde sans monnaie pièces ni billets de banque ? Ce pourrait être pour très bientôt, d’après ce qu’a déclaré ce jeudi le fondateur de la Sohn Conference Foundation.
Pour Evan Sohn, chargé de développement commercial pour le prestataire de services de paiement Poynt, les particuliers seraient en train de délaisser progressivement les monnaies fiduciaires au profit des paiements sans contact et des monnaies numériques.
C’est ce qu’il a indiqué à CNBC en marge de la Sohn Conference qui s’est tenue à Londres jeudi dernier, expliquant que l’ère des monnaies fiduciaires touchait probablement à sa fin :
« L’idée d’un restaurant qui n’accepterait que les paiements électroniques paraît-elle si farfelue ? Si vous voulez manger ici, vous devez télécharger cette application, et nous n’acceptons que les paiements électroniques, pas d’espèces, pas de chèque. »
Même si une part importante des paiements sont toujours effectués en espèces, M. Sohn estime que nous approchons très vite d’un monde sans billets ni pièces.
Ses dires sont confirmés par le World Payments Report de 2017. D’après les résultats de cette étude, le volume de transactions « hors espèces » aurait augmenté de 11,2% entre 2014 et 2015, pour atteindre les 433,1 milliards de dollars – la plus forte croissance de ces dix dernières années.
Toujours selon la même étude, les cartes de crédit et les virements bancaires étaient les principaux instruments de paiement numérique en 2015, alors que l’utilisation des chèques continuait de diminuer.
« On se moquera de vous »
Ce point de vue rejoint celui du capital-risqueur Tim Draper, qui estime que les monnaies numériques, comme le Bitcoin, remplaceront les monnaies fiduciaires d’ici 5 ans. Au cours d’une conférence qui s’est tenue au Portugal le mois dernier, M. Draper avait déclaré :
“Dans cinq ans, on se moquera de vous lorsque vous essaierez de payer en monnaie fiduciaire. Le Bitcoin et les autres crypto-monnaies pourront être dépensés si facilement… il n’y aura plus aucune raison d’avoir recours à des monnaies fiduciaires.“
Il estime que ces monnaies – on en dénombre déjà 1320 différentes, d’après Coinmarketcap – pourront bientôt « interagir » entre elles, et que « lorsque vous paierez un café au Starbucks, votre portefeuille choisira automatiquement la monnaie la plus intéressante financièrement pour régler votre achat. »
Pourtant, alors que la valeur du Bitcoin a considérablement augmenté cette année, son taux d’acceptation dans les commerces ou les restaurants semble rester limité.
Par ailleurs, du fait d’une offre de BTC restreinte et d’un actif qui s’apprécie depuis de le début de l’année, certains observateurs estiment qu’une grande partie des détenteurs de Bitcoins ne souhaitent pas, pour l’instant, dépenser leur monnaie numérique – ils la verraient bien souvent comme une réserve de valeur, qui pourrait continuer à s’apprécier.
Il y a toutefois un pays au sein duquel les paiements en Bitcoin semblent s’être rapidement démocratisés : il s’agit du Japon. Suite à la décision du gouvernement, le 1er avril dernier, de légaliser la monnaie numérique, de nombreux commerçants ont décidé d’accepter les paiements en crypto-monnaie. Pour Nikkei, le plus grand quotidien financier au monde, ils devraient être environ 22 500 d’ici à la fin de l’année.
M. Sohn ignore si la monnaie fiduciaire sera remplacée par le Bitcoin, par American Express, ou par quelque chose d’entièrement différent. Mais s’il y a une chose dont il semble être persuadé, c’est que « la prochaine étape consiste à se passer des “monnaies-papier”. »
Références : Cryptocoinsnews, CNBC