Blockstream se tourne vers le Lightning
Comme l’ont indiqué mardi les développeurs Christian Decker et Rusty Russel, la société Blockstream a implémenté un nouveau système de micropaiement, baptisé Lightning Charge. Celui-ci va permettre aux développeurs de concevoir des applications offrant la possibilité d’effectuer des paiements en Bitcoin de manière extrêmement rapide et peu coûteuse, en s’appuyant sur le protocole Lightning Network.
Le Lightning Network, c’est une solution de « scaling off-chain » – elle consiste à créer des canaux de paiement en dehors de la blockchain du Bitcoin, afin d’accélérer les transactions et de désengorger ce réseau. N’hésitez pas à lire notre article consacré à ce sujet si vous souhaitez en savoir plus.
La société Blockstream avait déjà fait parler d’elle en 2017 en lançant un réseau satellite Bitcoin. Celui-ci permettait d’effectuer des paiements sans disposer d’une connexion à internet.
Ils s’agit désormais de la première startup blockchain a offrir des outils s’appuyant sur le Lightning Network. Parmi eux, on retrouve notamment l’outil c‑lightning, sur lequel elle s’appuie pour prendre en charge les paiements effectués sur le Blockstream Store.
Il est ainsi possible, dès aujourd’hui, d’avoir recours au Lightning Nework pour s’offrir des produits sur la boutique – très sommaire – de Blockstream :
Blockstream alerte toutefois sur la nature expérimentale de ces paiements. Elle précise que cette boutique a été mise en place à « des fins de tests et de démonstration », et explique que les fonds qui sont envoyés pourraient ne pas arriver à bonne destination.
Voici ce qu’ont déclaré les développeurs :
« En proposant une démonstration de cette technologie innovante, nous espérons donner vie à Lightning avec une application réelle, en offrant un moyen de tester Lightning et de faire partie de la révolution des micropaiements ».
Par ailleurs, Blockstream propose désormais une gamme de logiciels destinés aux entreprises qui acceptent les Bitcoins, et qui souhaiteraient bénéficier de ce système de paiement.
L’entrepreneur israélien Nadav Ivgi, fondateur de Bitrated, a participé au développement de Lightning Charge. « Nous avons travaillé avec lui pour écrire ce nouveau code, ainsi que ce bout de logiciel qui offre une interface bien plus agréable à utiliser », a déclaré Christian Decker à l’International Business Times.
« Jusqu’ici, le développement de Lightning s’est principalement concentré sur “la partie réseau”. Un groupe restreint de personnes travaillent dessus, et elles ont essayé de concevoir l’infrastructure. Avoir l’infrastructure, c’est une bonne chose… mais si personne ne peut véritablement s’en servir, ça ne sert pas à grand chose, n’est-ce pas ? »
Des réactions diverses
Sur les réseaux sociaux, la plupart des réactions étaient extrêmement positives. Les utilisateurs se félicitaient de l’arrivée de ce système de paiement, qui pourrait potentiellement permettre de venir à bout des deux composantes qui rongent actuellement le réseau Bitcoin : la vitesse et le coût des transactions.
Mais cet enthousiasme était loin d’être partagé par Lightning Labs, l’une des sociétés qui travaille sur la mise en place de ce protocole. Sa CEO, Elizabeth Stark, a expliqué que le logiciel n’était pas encore prêt, et qu’il posait des risques pour les utilisateurs.
Bug testing should be on testnet, not mainnet. Especially when the devs are still losing money. ? https://t.co/QYx94V0vpR
— elizabeth stark (@starkness) 17 janvier 2018
It’s one thing to have people changing code on their own. It’s another for a company to be promoting software that is going to lose users money. ?
— elizabeth stark (@starkness) 17 janvier 2018
I’m not fine leading the way on mainnet with known very buggy software that will give us all a bad name.
— elizabeth stark (@starkness) 17 janvier 2018
De son côté, Christian Decker estime que ce cas d’usage va lui permettre d’obtenir de nombreux retours, qui l’aideront à apporter les améliorations nécessaires. Il a indiqué qu’une vingtaine bugs avaient été signalés par des utilisateurs dans les 14 heures qui ont suivi le lancement du système.
On pourrait penser qu’il est malvenu de faire prendre des risques aux utilisateurs avec leur propre argent. Mais il s’agit avant tout de petites sommes : il est possible de s’offrir un sticker, frais de port compris, pour l’équivalent de 8 dollars. Par ailleurs, les internautes sont prévenus, et ils ont la possibilité de s’appuyer sur le testnet du Bitcoin s’ils ne souhaitent pas courir le moindre risque.
« Tout ceci est très expérimental, et ces implémentations ne peuvent pas encore être considérées comme stables », a rappelé le développeur. « Nous serions heureux si des personnes nous signalaient de telles erreurs, afin que nous puissions les corriger ».
Pour le moment, on peut penser que seul un petit nombre d’utilisateurs sont susceptibles d’utiliser un tel système. La raison ? Pour pouvoir effectuer une transaction Lightning, ceux-ci doivent s’appuyer sur un wallet compatible.
Et il n’existe pour l’instant que deux wallets de ce type – des wallets qui ne fonctionnent que sur le testnet du Bitcoin. On retrouve l’Eclair app sur Android, ainsi que le wallet desktop Zap développé par Jack Mallers, qui a récemment indiqué qu’il souhaitait « réduire le distance qui séparer les individus du Lightning Network ».
Playing around with some new UX ideas for @ln_zap.
Setting a username for your node during sync (with @lightning’s node alias) and interacting with your peers/channels via a simple friends list.
Who says the Lightning Network will be too complex for mainstream adoption ? ? pic.twitter.com/RuAIWiYd8G
— Jack Mallers (@JackMallers) 3 janvier 2018
On peut penser qu’il faudra encore attendre plusieurs mois avant que les utilisateurs au profil non technique puissent profiter des paiements Lightning
Dans le même temps, certaines initiatives visent à promouvoir le développement de ce protocole. C’est le cas de celle de Bitrefill, une société qui permet d’acheter des cartes prépayées en Bitcoin. Celle-ci conduit actuellement des tests de micropaiements autour du protocole Lightning Network.
- À lire également : « Bitcoin : Le premier paiement « réel », effectué grâce au Lightning Network, a eu lieu sur le site Bitrefill »
Nous n’en sommes qu’aux débuts de la concrétisation du Lightning Network – et le système mis au point par Blockstream devra faire l’objet de nombreuses mises à jour avant de pouvoir être utilisé en toute sécurité.
Mais M. Decker reste optimiste : « C’est notre façon de “scaler” le Bitcoin, de la manière qui a été promise à tout le monde » s’est-il enthousiasmé. « Nous serions ravis de voir ce projet grandir, et de représenter à l’avenir une solution de scaling largement adoptée ».
Références : Bitcoinist, IBT
C’est bien ça, enfin là, ou presque… En réalité le cahier des charges pour coder un tel fichier (ou ensemble de fichiers) est relativement simple. En gros « la boîte » doit d’abord retirer un « pot » en BTC (un exemple), pour pouvoir faire des micro-transactions aussi en BTC. Quand le « pot » est « presque vide », elle le recharge, ce qui donne une réelle vitesse aux petites transactions qui peuvent, soit être accumulées et vérifiées plus tard (confiance envers les utilisateurs) ou bien soit un remboursement par transaction (ce qui est très coûteux…) , transactions lentes mais invisibles pour l’utilisateur. Bref, c’est juste un pot de distribution de BTC avec un encryptage même du « pot » (pas de pot pour les hackers, 🙂 )
La base de fonctionnement est simple mais demande quand même de bons codeurs, la sécurité est trop importante, là.
A terme j’imagine que le pot se renflouera avec les utilisateurs, et diminuera avec les vendeurs, mais en gros c’est cela, un équilibre se formera. Néanmoins il est obligatoire même si invisible aux utilisateurs, que le lightening soit en relation avec la blockchain (pour les transactions accumulées, faire le point etc.)
Parce que la transaction entre acheteurs et vendeurs doit être la plus scalable (rapide, performante) que possible, que le système de lightening va prendre un très faible pourcentage sur chaque transaction, garante de l’efficacité mais aussi de la sécurité, en définitive, des transactions. Il y a de nombreuses possibilités de fonctionnement, j’en ai oublié surement.