Aspect Légal Régulation

Mario Draghi : certaines banques européennes pourraient prochainement détenir des positions en Bitcoin

Mario Draghi

Mario Dra­ghi, le Pré­sident de la BCE, a rap­pe­lé cette semaine les « risques éle­vés » liés aux cryp­to-mon­naies. Il estime que les banques euro­péennes pour­raient pro­chai­ne­ment être ame­nées à déte­nir des posi­tions en Bitcoin. 

« Une forte volatilité » et des prix « totalement spéculatifs »

Banque centrale européenne logoAu cours d’une réunion du Par­le­ment euro­péen qui s’est tenue cette semaine, Mario Dra­ghi, le Pré­sident de la BCE, a évo­qué le cas des crypto-monnaies.

Il a indi­qué que les ins­ti­tu­tions finan­cières de l’U­nion euro­péenne ne mon­traient jus­qu’i­ci « qu’un appé­tit limi­té pour les mon­naies numé­riques comme le Bit­coin » – en ajou­tant que la donne était dif­fé­rente du côté des épargnants.

Il estime tou­te­fois que les banques pour­raient bien­tôt chan­ger d’a­vis – en par­ti­cu­lier après l’ar­ri­vée de pro­duits finan­ciers ados­sés aux crypto-monnaies :

« Cepen­dant, cer­tains évé­ne­ments récents, comme l’ar­ri­vée de contrats à terme sur le Bit­coin sur des bourses d’é­change amé­ri­caines, pour­raient conduire des banques euro­péennes à déte­nir éga­le­ment des posi­tions en Bit­coin – et nous nous y inté­res­se­rons très certainement. »

Il fait ici réfé­rence aux contrats à terme ados­sés au Bit­coin qui ont été intro­duits en décembre der­nier au sein de deux grandes bourses d’é­change amé­ri­caines, le Chi­ca­go Board Options Exchange (CBOE) et le Chi­ca­go Mer­can­tile Exchange (CME). Ce sont d’ailleurs ces mêmes actifs finan­ciers que cer­tains accusent d’ailleurs d’a­voir pu contri­buer à la chute récente du Bitcoin.

M. Dra­ghi a tou­te­fois rap­pe­lé que les cryp­to-mon­naies évo­luaient actuel­le­ment « dans un espace non régle­men­té », et a appe­lé les banques qui seraient ten­tées d’a­jou­ter ces actifs à leur por­te­feuille d’in­ves­tis­se­ment à faire preuve d’une grande pru­dence :

« Les mon­naies vir­tuelles sont sujettes à une vola­ti­li­té très éle­vée, et leur prix est tota­le­ment spéculatif ».

Le ban­quier cen­tral a éga­le­ment indi­qué que des tra­vaux étaient actuel­le­ment menés « pour iden­ti­fier les risques pru­den­tiels que ces actifs numé­riques pour­raient poser aux ins­ti­tu­tions super­vi­sées ».

Un impact « plutôt limité »

Banque centrale européenne garantie de 100 000 eurosCes décla­ra­tions peuvent paraître sur­pre­nantes, alors que M. Dra­ghi avait pré­cé­dem­ment décla­ré que la BCE n’a­vait pas le pou­voir de régu­ler le Bit­coin. Mais tout porte à croire qu’il s’a­gi­rait sur­tout de pro­té­ger les ins­ti­tu­tions finan­cières qui pour­raient être ame­nées à lor­gner sur les cryp­to-mon­naies – l’homme n’a d’ailleurs pas évo­qué la pos­si­bi­li­té d’un tour de vis pour les épargnants.

En novembre der­nier, Mario Dra­ghi décla­rait que les actifs numé­riques ne dis­po­saient que d’un impact « plu­tôt limi­té ». Il affir­mait que ces mon­naies décen­tra­li­sées ne repré­sen­taient pas, pour l’ins­tant, « un élé­ment sus­cep­tible de consti­tuer une menace pour les banques cen­trales » – des banques cen­trales qui détiennent pour­tant, rap­pe­lons-le, le mono­pole d’é­mis­sion monétaire.

Réfé­rences : CCN, BCE

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