La technologie Blockchain dispose d’un potentiel propre à « disrupter » un large champ de secteurs.
Parmi eux, le secteur médical : l’utilisation de la Blockchain pourrait permettre de mieux gérer les données de santé, en rendant les dossiers médicaux électroniques plus efficients, en supprimant les intermédiaires et en rendant les patients seuls maîtres de leurs propres données.
Ainsi, une plateforme de données de santé assise sur une Blockchain pourrait, en interagissant avec d’autres systèmes, offrir une meilleure gestion des informations médicales ainsi qu’une réduction des coûts, aussi bien pour les prestataire de soins de santé que pour les patients.
C’est ce que souhaitent proposer deux sociétés : Medicalchain et Patientory.
Une association avec Hyperledger pour mettre en place une plateforme « du médecin au patient »
La plateforme Medicalchain souhaite utiliser les possibilités offertes par la technologie des « registres distribués » afin d’améliorer la gestion et l’utilisation des dossiers médicaux personnels.
Les différents acteurs du monde médical, tels que les médecins, les hôpitaux, les laboratoires ou les assurances santé, pourront demander au patient son autorisation afin d’accéder à son dossier médical. Ils auront ensuite la possibilité d’ajouter des informations sur celui-ci, relatives à leurs interventions et examens.
Medicalchain va s’associer avec la plateforme Civic, qui développe un système d’identification novateur. Celui-ci est basé sur la technologie Blockchain, et va pouvoir s’appuyer sur certaines données biométriques afin de permettre à un utilisateur de se connecter à différents services qui nécessitent une identification.
Cette collaboration pourra permettre aux médecins de s’identifier de manière sécurisée, afin d’être les seuls à avoir accès à leur compte Medicalchain.
Voici ce que Mohammed Tayeb, co-fondateur de Medicalchain, a expliqué au site CoinTelegraph :
« La technologie Blockchain va modifier profondément la façon dont sont gérés les soins de santé. Elle va permettre aux praticiens et aux patients de pouvoir s’assurer de l’exactitude des dossiers médicaux, dans la mesure où les registres distribués offrent des enregistrement incorruptibles, qui ne nécessitent pas de faire confiance à une tierce partie. »
Pour assurer sa mission, Medicalchain compte s’appuyer sur la plateforme Hyperledger Fabric, développée par la Fondation Linux avec la participation de sociétés comme IBM.
Deux visions différentes
Patientory, une autre société souhaitant développer une solution similaire, explique avoir créé une plateforme permettant d’éliminer les carences propres aux structures de santé « centralisées ».
Il existe toutefois quelques différences entre ces deux sociétés.
Medicalchain ne vise pas à s’associer avec des hôpitaux ou des organisations de santé, mais cherche plutôt à cibler les patients. Elle aimerait ainsi leur permettre de stocker leur dossier médical sur la plateforme, et ce quelle que soient les organisations médicales auxquelles ils sont affiliés.
Enfin, Patientory semble plus tournée vers le marché américain, tandis que Medicalchain ambitionne de proposer sa solution dans le monde entier.
Toutefois, dans les deux cas, l’objectif est identique : redonner aux patients le contrôle sur leur données, et les aider à obtenir de meilleurs soins, le tout grâce à la technologie des « registres distribués ».
Une Blockchain « avec autorisation »
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que Medicalchain ne compte pas véritablement s’appuyer sur une Blockchain (qui est, par définition, totalement transparente), puisque les données des patients ne seront pas accessibles à tous.
C’est la raison pour laquelle la plateforme va utiliser Hyperledger, qui a conçu un réseau de registres distribués « avec autorisation » (« permissioned network »). Autrement dit, ce sont les patients qui seront les seuls à pouvoir autoriser un acteur du système de santé, au cas par cas, à accéder à leur dossier médical.
C’est ce qu’explique Mohammed Tayeb :
« Grâce à Hyperledger, Medicalchain permettra aux patients de contrôler l’accès à leur dossier médical. Ils pourront décider des personnes qui y auront accès, des informations auxquelles ils pourront accéder, ainsi que de la durée de cette autorisation. Ceci permettra également aux professionnels de santé d’avoir confiance dans l’intégrité des dossiers médicaux, dans la mesure où ils ne seront pas modifiables par les patients. Seuls les praticiens certifiées pourront modifier les informations présentes dans ces dossiers. »
Référence : CoinTelegraph