En Août 2016, un concept appelé Mimblewimble était proposé à la communauté Bitcoin. Et ce projet, qui vise à implémenter un anonymat « quasi-complet » aux transactions Bitcoins, intrigue la communauté depuis un certain temps.
L’équipe de développement à l’origine de cette initiative a annoncé qu’une première version de la plateforme Mimblewimble était actuellement à l’essai sur le « testnet » du Bitcoin.
Mimblewimble, un protocole destiné à garantir l’anonymat des transactions, est déployé sur le testnet du Bitcoin
Si le Bitcoin jouit de nombreux atouts, il ne permet pas, pour le moment, d’effectuer des transactions de manière totalement anonyme.
En effet, il fonctionne de façon « pseudonyme » – autrement dit, même s’il est impossible de relier une adresse Bitcoin à son propriétaire, tout le monde peut avoir accès aux flux de transactions concernant n’importe quelle adresse Bitcoin.
Il existe de nombreux projets créés autour du réseau Bitcoin, visant à offrir un anonymat aux utilisateurs. On peut également citer les « tumblers », censés permettre un « brouillage des pistes », ou encore l’apparition de monnaies totalement anonymes comme Monero (XMR) ou Verge (XVG).
L’année dernière, un développeur se présentant sour le nom de Tom Elvis Jedusor publiait le white paper de Mimblewimble, dans lequel sont évoqués les concepts de Coinjoin et de Confidential Transactions.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que ce protocole ajoute un « facteur d’aveuglement » cryptographique aux valeurs d’entrée et de sortie des transactions Bitcoin. Il permet ainsi d” »obscurcir » l’adresse de destination d’une transaction, et les montants qui sont envoyés.
L’équipe de développement a annoncé cette nuit que Mimblewimble était à l’essai sur le testnet du Bitcoin, et que les développeurs pouvait d’ores et déjà créer leurs propres nœuds, afin de les connecter à ce que l’on appelle le « Grin network ».
Les développeurs traquent les bugs
Windsok, l’un des développeurs à l’origine du projet, a affirmé sur GitHub qu’il était encore trop tôt pour connaître les systèmes d’exploitation qui supporteront ce nœud. La plupart des tests se déroulent sous Linux. Ils semblent également fonctionner sous Mac OS, même s’il semblerait qu’il y ait quelques petits soucis.
Le projet peut être compilé sur une machine Windows, mais la prise en charge n’est pas certaine, et l’équipe de développement a expliqué qu’elle ne se concentrait pas sur ce système d’exploitation pour le moment.
Les logiciels prérequis incluent un dépôt GitHub, cmake 3.2 ou une version plus récente, et le langage de programmation Rust. Une fois que tous les prérequis sont bien présents, le dépôt Mimblewimble propose aux développeurs une présentation pas-à-pas de la marche à suivre.
Pour l’instant, le projet est utilisé sur des « testnets », et l« équipe de développement espère que les programmeurs pourront repérer certains bugs. D’après la page des « problèmes » sur Github, le testnet de Mimblewimble est très actif depuis l’annonce, et des particuliers sont déjà en train de chercher des bugs tout en proposant des améliorations.
Une histoire de scripts
Les développeurs de Mimblewimble ont expliqué que leur technologie permettait non seulement de pouvoir bénéficier d’anonymat et de confidentialité, mais qu’elle pourrait également aider la blockchain du Bitcoin a faire face à la hausse du nombre de transactions quotidiennes (on parle alors de « scaling »).
Des discussions sont actuellement menées au sujet des solutions à mettre en place pour pallier à un inconvénient significatif de Mimblewimble, qui supprime les scripts des transactions. En effet, les transactions Bitcoin contiennent des scripts (un langage de programmation simple) intégrés dans les points d’entrée et les points de sortie qui sont analysés lorsqu’une transaction est confirmée. Ces scripts doivent impérativement être « vérifiés ».
Les développeurs sont en train de chrecher une manière de pallier à cette suppression de scripts, mais pourrait également chercher à permettre leur prise en charge.
À l’avenir, Mimblewimble devrait être exécuté sur une « sidechain », qui sera « rattachée » à la Blockchain du Bitcoin.
Références : news.bitcoin.com, bitcoinmagazine