Une nouvelle étude publiée par la société Diar révèle que si le prix du Bitcoin reste 40% plus élevé qu’il ne l’était il y a un an, et que les mineurs de BTC ont généré des revenus records cette année (4,7 milliards de dollars), cette activité ne serait plus profitable pour les petits acteurs du marché.
Minage de Bitcoin : seuls les gros poissons parviennent à générer des profits
Les petites opérations de minage ont bien du mal à résister face aux principaux acteurs de l’industrie.
C’est la conclusion d’une étude publiée la société de recherche Diar, selon laquelle seules les grandes pools de minage – en particulier celles détenues par le mastodonte chinois Bitmain – parviendraient à tirer leur épingle du jeu.
Depuis le début de l’année, les profits des mineurs qui doivent payer les mêmes prix que les consommateurs pour leur électricité se sont lentement érodés, et seraient désormais nuls :
Pour expliquer les difficultés rencontrées par les petits acteurs de l’industrie, Diar pointe certains facteurs comme une diminution des récompenses et une compétition accrue (avec un taux de hachage qui a flambé sur le réseau Bitcoin) :
Elle précise que les loyers, les salaires, les équipements ainsi que d’autres frais indirects sont susceptibles de mettre en péril les petites activités de minage, qui ne peuvent compter sur des économies d’échelle.
Dans le même temps, les pools de minage affichent pourtant un chiffre d’affaires record, avec l’équivalent de 4,7 milliards de dollars générés au cours des neuf premiers mois de l’année :
Selon Diar, la Chine reste l’un des rares pays à offrir des prix électriques susceptibles de rendre viable une activité de minage de Bitcoin, avec un coût moyen à 0,08 dollar le kilowatt-heure. Ceci conduirait à une situation qui favorisait les grandes pools de minage, comme BTC.com et Antpool – toutes deux détenues par le géant Bitmain –, qui restent profitables.
La mainmise de Bitmain sur le marché
Si Bitmain parvient toujours à générer des profits en minant du Bitcoin, la société, qui détient également une participation dans ViaBTC, mise avant tout sur la vente d’équipements de minage – comme elle le fait depuis plusieurs années. Et pour cause, puisque elle a tiré de cette activité 95% de son chiffre d’affaires au cours du premier semestre 2018.
L’entreprise – qui revendique 75% de ce marché – chercherait donc, selon Diar, « à faire en sorte que le réseau reste profitable pour l’ensemble des mineurs ». Et ce même pour ses clients étrangers, qui doivent majoritairement faire face à des coûts en électricité plus élevés qu’en Chine, et qui sont à l’origine de plus de la moitié (51,8%) de ses ventes de matériel.
D’autant que la firme asiatique, qui gère actuellement 11 fermes dans son pays d’origine, compte ouvrir début 2019 des établissements dans les états du Tennessee, du Texas et de Washington.
Diar – qui évoque notamment la baisse récente (et modérée) du taux de hachage en vigueur sur le réseau Bitcoin – conclut son étude en déclarant que le minage serait désormais « réservé à de gros acteurs » :
« Il est peu peu probable que la récente baisse du pouvoir de hachage se poursuive. Alors que les grandes opérations de minage, qui fonctionnent avec de l’électricité bon marché, génèrent une marge brute comprise entre 50 et 60%, le marché dispose encore d’un grand potentiel à la hausse, même si les profits sont susceptibles de diminuer.
Le minage de Bitcoin est en tout cas, pour l’instant, et probablement à l’avenir, réservé à de gros acteurs dotés de moyens financiers considérables ».
N’hésitez pas à consulter l’étude complète de Diar (en anglais) en cliquant sur ce lien.