D’après Moody’s, la menace de la blockchain et des crypto-monnaies est encore lointaine… mais elle est inéluctable

L’a­na­lyste Ste­phen Sohn, de Moo­dy’s Inves­tors Ser­vice, a confir­mé avec son équipe que l’in­dus­trie des paie­ments aux Etats-Unis se trouve, dans le cadre du recours crois­sant à la tech­no­lo­gie Blo­ck­chain et des mon­naies digi­tales, sous le coup d’une menace.

Et même si celle-ci serait encore loin­taine, elle leur semble être inéluctable.

L’é­quipe de Ste­phen Sohn a insis­té sur les consé­quences dis­rup­tives de la tech­no­lo­gie Blo­ck­chain – une tech­no­lo­gie qui risque de venir concur­ren­cer l’in­dus­trie des paie­ments, en tout cas sur le long-terme.

Dans son étude « Consu­mer Digi­tal Pay­ments – US », elle com­mente l’ar­ri­vée de « nou­veaux entrants, avec une forte dimen­sion tech­no­lo­gique » qui sont en train de révo­lu­tion­ner le mar­ché des ser­vices de paie­ment élec­tro­niques aux Etats-Unis.

On peut lire dans ce rapport :

Les four­nis­seurs qui songent à adop­ter la tech­no­lo­gie Blo­ck­chain, qui a été créée à l’o­ri­gine comme une pla­te­forme pour la cryp­to-mon­naie Bit­coin, pour­raient consti­tuer une nou­velle menace poten­tielle pour tous les acteurs du mar­ché des paie­ments. La Blo­ck­chain consiste en une chaîne de blocs conte­nant des infor­ma­tions cryp­tées, qui forment une base de don­née, ou un « grand livre comp­table » – celle-ci pour­rait réduire le besoin d’a­voir recours à des pla­te­formes inter­mé­diaires pour approu­ver et rap­pro­cher des ordres de paiement.

La Blockchain peut être bénéfique pour l’industrie des services financiers

Sean Jones, le Direc­teur Géné­ral Asso­cié de Moo­dy, avait publié en avril der­nier, avec son équipe, une étude dans laquelle on pou­vait lire que la Blo­ck­chain ouvrait la porte à de nom­breuses appli­ca­tions, et qu’elle pour­rait conduire à des inno­va­tions bien au-delà de la créa­tion du Bit­coin.

Ils ont ain­si expli­qué que cette tech­no­lo­gie pour­rait révo­lu­tion­ner le sec­teur de la com­pen­sa­tion et du règle­ment-livrai­son, et ain­si « favo­ri­ser une cer­taine trans­pa­rence dans les tran­sac­tions, amé­lio­rer la sécu­ri­té des don­nées, et dimi­nuer le risque de point unique de défaillance (« single point of failure ») ».

Les ana­lystes finan­ciers ont tou­te­fois mis en garde les lec­teurs contre les nom­breux obs­tacles qui devront être sur­mon­tés avant que des inves­tis­se­ments consé­quents dans ces nou­velles tech­no­lo­gies ne puissent être réalisés.

Par­mi ces obs­tacles se trouvent des pro­blé­ma­tiques tech­niques, en par­ti­cu­lier celles liées à l’in­te­ro­pé­ra­bi­li­té (la capa­ci­té à fonc­tion­ner avec d’autres sys­tèmes infor­ma­tiques) et à la sca­bi­li­té (la capa­ci­té à trai­ter des volumes de don­nées impor­tants). Ils citent éga­le­ment les désac­cords qui pour­raient sur­ve­nir au sujet des normes à implé­men­ter ou des modes de col­la­bo­ra­tion à utiliser.

L’é­tude a éga­le­ment sou­li­gné le sou­tien affi­ché par les régu­la­teurs de ser­vices finan­ciers au sujet de la Blo­ck­chain, mais ont poin­té du doigt l’ab­sence de consi­dé­ra­tions concrètes concer­nant la manière dont celle-ci devra être utilisée.

Réfé­rence : Coin­Te­le­graph