La ville de Plattsburgh, située dans l’État de New York, s’inquiète de constater que le minage de Bitcoin consomme environ 10% de son offre en électricité. Son maire aimerait réserver l’énergie bon marché de la commune pour le développement d’autres types d’entreprises, susceptibles de créer un plus grand nombre d’emplois.
10% de la production électrique de la ville
Grâce à l’énergie hydroélectrique qu’elle tire du fleuve Saint-Laurent, qui relie les Grands Lacs à l’océan Atlantique, Plattsburgh fait partie des villes américaines proposant les tarifs électriques les plus attractifs.
Et cette électricité peu coûteuse, rendue possible grâce à des barrages installés sur le fleuve il y a environ 70 ans, a attiré ces dernières années plusieurs mineurs de Bitcoin. Une arrivée qui n’est pas du goût de Colin Read, le maire de la ville, qui indique que celle-ci « dépasse chaque hiver son seuil » du fait de la « forte hausse de l’utilisation de [son] énergie électrique ».
Car d’après certaines études, le minage de Bitcoin consommerait environ 10% de la production électrique de Plattsburgh. Selon son maire, elle serait désormais contrainte d’acheter de la puissance électrique sur les marchés, a des prix bien plus élevés que celui qu’elle facture aux habitants.
C’est la raison pour laquelle il pourrait prochainement décider d’interdire cette activité – une activité à laquelle s’adonne notamment Plattsburgh BTC, gérée par David Bowman. L’homme s’y était installé en 2014 pour miner des Bitcoins, après avoir flairé une opportunité dans la ville. D’autres mineurs lui avaient emboîté le pas afin de profiter des prix d’électricité extrêmement attractifs de la région.
« Vous savez que vous devez protéger les citoyens contre une hausse des prix d’électricité, mais je pense qu’il existe des manières de le faire, comme par exemple en augmentant les coûts pour les mineurs », a déclaré M. Bowman. « Je pense que ce n’est pas une bonne idée d’interdire l’ensemble de l’activité – le problème est seulement lié au fait qu’il s’agit d’une activité nouvelle ».
Une volonté de favoriser d’autres types d’entreprises
Ce qu’il faut comprendre, c’est que le maire préférerait que cette offre énergétique soit utilisée par des entreprises susceptibles de créer de nombreux emplois dans la région. Il a ainsi évoqué l’exemple de Mold-Rite Plastics, qui fabrique des bouchons de bouteilles : si elle utilise, à elle seul, 10% de l’électricité produite par la ville, elle contribue à son dynamisme économique et social en y employant 200 personnes.
De leur côté, les sociétés de minage de Plattsburgh semblent nécessiter beaucoup moins de main d’oeuvre. C’est en tout cas ce que dénonce M. Read, qui a confié au New York Times que celles-ci « embauchent un agent de sécurité », et qu” »un individu se présente lorsque quelque chose ne fonctionne plus ».
Cette problématique sera évoquée par les dirigeants de la ville au cours d’une réunion qui se tiendra dans quelques jours. Il est toutefois difficile de savoir si elle dispose véritablement de la possibilité d’empêcher à des entreprises locales d’utiliser des serveurs informatiques pour s’adonner à une activité qui n’est pas illégale dans le pays.
Dans le même temps, dans la ville de Massena – à environ 130 km au sud de Plattsburg – la société Coinmint devrait très prochainement ouvrir une ferme de minage composée de 16 000 serveurs.
World’s Largest Cryptocurrency Data Center, 435MW, operational Q1 2018 (not 2019).https://t.co/YyKpazA1JE. Needed to clarify media article. #bitcoinmining #bitcoin
— coinmint (@coinmynt) 1 février 2018
Coinmint, qui se serait établie sur l’ancienne fonderie d’aluminium de la ville, serait ainsi sur le point de créer 150 emplois. Elle avait émis il y a quelques semaines une demande visant à obtenir un accès à 15 megawatts d’électricité bon marché.
Références : WCAX, CCN, New York Times
Ouf, j’ai cru que c’était à Pittsburgh