Neel Kashkari, le président de la Réserve Fédérale de Minneapolis, a cette semaine vivement critiqué l’écosystème des crypto-monnaies. Il estime qu’il s’agirait désormais d’une « farce », notamment du fait d’un manque de régulation autour de ces actifs et des fraudes qu’ils permettraient d’effectuer.
Ces remarques ont été formulées ce lundi au sein de l’université Bay College, dans le Michigan. L’homme y a notamment évoqué la prolifération d’escroqueries liées à des actifs numériques.
« Il s’agit d’une idée intelligente de la part de certaines personnes, mais ceci a désormais atteint des extrêmes grotesques », a‑t-il déclaré. « La barrière à l’entrée pour créer une nouvelle crypto-monnaies est de zéro ».
Et d’ajouter :
« Si vous pouvez tromper suffisamment de personnes pour en acheter, vous pouvez prétendre que vous avez lancé quelque chose. Et vous pouvez dire : “Regardez, je suis milliardaire parce que je vous en ai vendu. Et j’en détiens encore 999 millions, alors je suis bien un milliardaire !” Tout cela est devenu une farce… J’entends beaucoup plus de bruit, et j’assiste à beaucoup plus de fraudes que je ne vois d’éléments utiles ».
« Une poignée de ces actifs devraient probablement parvenir à survivre »
L’incrédulité de M. Kashkari ne signifie pas pour autant qu’il ne croit pas en l’avenir des crypto-monnaies. Il estime plutôt que de nombreuses devises numériques devraient prochainement sombrer dans l’oubli.
« Est-ce que cela signifie qu’il s’agira toujours d’une farce ? Non », a‑t-il tempéré. « On assistera probablement à un assainissement, et une poignée de ces actifs devraient probablement parvenir à survivre ».
Ce n’est pas la première fois que M. Kashkari s’en prend aux crypto-marchés. En janvier 2018, il avait indiqué que le Bitcoin ne posait aucune menace aux monnaies fiduciaires, dans la mesure où il manquerait de crédibilité :
« Je ne vois pas le Bitcoin en tant que compétiteur crédible du dollar américain. La raison : la barrière à l’entrée pour que vous puissiez créer votre propre coin, ou que je puisse créer ma propre monnaie virtuelle, est de zéro ».
Oui à la blockchain, non au Bitcoin
M. Kashkari semble s’inscrire dans le mouvement « oui à la blockchain, non au Bitcoin » initié par de nombreux crypto-sceptiques. Ainsi, s’il ne semble pas mesurer les atouts des crypto-monnaies, il reste optimiste quant au potentiel de la technologie blockchain.
« La blockchain, et la technologie avec laquelle elle fonctionne, sont probablement plus intéressantes et recèlent plus de potentiel que le Bitcoin lui-même », avait-il affirmé en mai 2017.

Il rejoint ainsi John Williams, le président de la Réserve Fédérale de New York. Celui-ci avait déclaré que les crypto-monnaies n’étaient pas susceptibles de venir remplacer le dollar américain :
« Les crypto-monnaies ne passent pas le test fondamental de ce que devrait être une monnaie […] Une monnaie constitue essentiellement quelque chose qui peut faire office de réserve de valeur [et le Bitcoin ne possède pas cette caractéristique] ».

Les points de vue de Neel Kashkari et de John Williams tranchent toutefois avec celui de Jerome Powell, le président de la Réserve Fédérale américaine. S’il avait appelé les épargnants à la prudence, il avait indiqué qu’il n’était pas fondamentalement opposé aux « monnaies alternatives » :
« Je n’ai rien contre le Bitcoin », avait-il lancé en novembre 2017. « Nous nous intéressons généralement aux risques des crypto-monnaies associés au blanchiment d’argent et ce genre de choses, mais nous ne sommes pas, de manière générale, opposés ou favorables aux monnaies alternatives ».
Le dirigeant estime d’ailleurs que les crypto-marchés ne sont pas encore assez importants pour poser une menace au système économique : « Ils ne comptent pas véritablement aujourd’hui. Ils n’ont tout simplement pas suffisamment de poids », avait-il indiqué.
Enfin, le site CCN propose trois exemples qui montrent qu’il est possible de se tromper lorsque l’on nie le potentiel d’une nouvelle technologie :
- 1876 : « Le téléphone a trop de défauts pour être sérieusement considéré comme un moyen de communication » — William Orton, président de Western Union.
- 1995 : « Je prédis que l’internet va bientôt flamber de manière spectaculaire, avant de s’effondrer de manière catastrophique en 1996 » — Robert Metcalfe, fondateur de 3Com.
- 2007 : « Il n’existe aucune chance que l’iPhone puisse obtenir des parts de marché significatives » — Steve Ballmer, PDG de Micosoft.
Référence : CCN
« La raison : la barrière à l’entrée pour que vous puissiez créer votre propre coin, ou que je puisse créer ma propre monnaie virtuelle, est de zéro »
.….outch il a vraiment du mal à comprendre le fonctionnement le monsieur xD
Mdr, je me marre…je regarde ces gens en panique qui ont peur pour leur petit pré carré, et je me marre.