La branche spécialisée en capital-risque de la famille Rockefeller se tourne vers les actifs numériques.
Venrock (« Venture » associé à « Rockefeller ») a noué un partenariat avec CoinFund, une société d’investissement en crypto-monnaies, afin d’accompagner des entreprises appartenant à l’écosystème blockchain.
« Nous désirons nous associer à cette équipe qui a investi et aidé à concevoir différents projets de crypto-économies et de tokens », a confié au magazine américain Fortune David Pakman, un associé de Venrock.
Venrock disposerait de 2,6 milliards de dollars d’actifs sous gestion. La dynastie Rockefeller est l’une des familles les plus riches du monde, avec une fortune estimée à pusieurs centaines de milliards de dollars.
Une optique de long terme
M. Pakman a indiqué que Venrock cherche ainsi à se positionner, dans une optique de long terme, sur la technologie blockchain et l’écosystème des crypto-monnaies.
« Il existe de nombreux crypto-traders sur le marché », a affirmé M. Pakman. » De nombreux fonds spéculatifs de crypto-monnaies existent. Pour nous, la situation est différente. Nous abordons plus cela comme du capital-risque. »
Basé à Brooklyn, dans l’État de New York, CoinFund a été fondé en 2015. Le groupe a déjà investi dans un certain nombre de projets blockchain, notamment dans l’application de messagerie Kik, qui s’apprête à lancer son propre token.
Parmi ses clients, on retrouve CoinList, une plateforme qui accompagne les startups dans la conduite d’ICOs conformes à la réglementation.
Le gendarme de la bourse américaine – la Securities and Exchange Commission (SEC) – a récemment décidé de sévir contre les ICOs frauduleuses. Mais malgré ses prises de position sévères, Jay Clayton, son PDG, a indiqué il y a quelques jours que l’organisme fédéral ne considèrait pas toutes les ICOs comme étant frauduleuses.
M. Clayton a par ailleurs déclaré que le fait de se débarrasser des escrocs qui sévissent dans l’écosystème des actifs numériques devrait permettre de redorer le blason de ce dernier.
« Si nous n’arrêtons pas les fraudeurs, il existe un risque important que le système de réglementation, c’est-à-dire les mesures de régulation, soit si sévère qu’il viendra limiter le potentiel de cette nouvelle classe de titres financiers », a affirmé M. Clayton.
Un secteur de plus en plus mature
Jake Brukhman, le co-fondateur de CoinFund, a déclaré au magazine Fortune que sa société se félicitait de constater un afflux de financements vers l’écosystème des crypto-monnaies.
« Nous travaillerons en étroite collaboration avec VenRock afin de les aider à encadrer, conseiller et soutenir les équipes de la crypto-sphère », s’est enthousiasmé M. Brukhman. « Nous essayons de cultiver une synergie unique entre les équipes, alors que nous constatons que des fondateurs plus expérimentés et des startups technologiques plus traditionnelles investissent ce secteur ».
L’arrivée de grandes fortunes comme les Rockefeller montre, pour de nombreux observateurs, que les crypto-monnaies et la blockchain ne peuvent désormais plus être ignorées.
Dans le même temps, certaines des écoles de commerce les plus prestigieuses au monde, dont Wharton et Stanford, ont décidé d’inclure dans leurs MBAs des cours portant sur le Bitcoin et la blockchain.
« Nous disposons désormais d’une quantité de ressources suffisamment importante pour enseigner ce domaine », a déclaré Kevin Werbach, professeur à la Wharton School de l’Université de Pennsylvanie. « On assistera prochainement, dans le monde des affaires, à un véritable phénomène. D’ici 5 ans, rares seront les grandes écoles de commerce qui ne proposeront pas de tels cours ».