Bitcoin

RSK Bitcoin : Des « Smart Contracts » vont pouvoir être déployés autour du réseau

RSK Labs Bitcoin

Hier, RSK Labs minait son pre­mier bloc, lan­çant ain­si sa pla­te­forme de smart contracts autour du Bit­coin. Encore en ver­sion Beta, cette “side­chain” ambi­tionne d’ap­por­ter de nou­velles fonc­tion­na­li­tés au réseau, sans mettre à jour son protocole.

RSK a miné hier son « genesis block »

Après 3 ans de déve­lop­pe­ment, RSK Labs a fina­le­ment miné son « gene­sis block » le 4 jan­vier 2018, à 8h41, heure française.

Diego Gutierrez Zaldivar« Nous sommes très enthou­siastes à l’i­dée d’of­frir le réseau “main­net” de RSK à la com­mu­nau­té mon­diale », s’est féli­ci­té Die­go Gutier­rez Zal­di­var, le CEO de RSK Labs. « C’est une étape impor­tante pour la socié­té, après des années de dur labeur. Mais il ne s’a­git pas seule­ment de notre suc­cès, c’est aus­si celui de la com­mu­nau­té ».

La ver­sion beta de la pla­te­forme de smart contracts est ain­si désor­mais déployée. Le code source de la pre­mière ver­sion du main­net de RSK, dont le nom de code est « Bam­boo », avait été pré­sen­té à des déve­lop­peurs au début du mois de décembre.

Autre­fois connue sous le nom de Root­stock, la star­tup RSK Labs ambi­tionne de mettre en place, autour du réseau Bit­coin, une implé­men­ta­tion de smart contracts ana­logues à ceux que l’on retrouve sur Ethereum.

« Il s’a­git de la toute pre­mière fois qu’une pla­te­forme de smart contracts sera pro­pul­sée par le réseau Bit­coin », s’est enthou­sias­mé M. Zaldivar.

Cer­tains « bit­coin maxi­ma­lists » estiment ain­si qu’une telle avan­cée pour­ra per­mettre à la pre­mière mon­naie numé­rique de res­ter com­pé­ti­tive face à Ethe­reum. Il s’a­git de reprendre l’i­dée qu’elle avait intro­duite en 2015, qui consis­tait à tirer pro­fit de la tech­no­lo­gie blo­ck­chain pour aller au-delà de simples trans­ferts de valeur.

Mais pour­quoi ne pas tout sim­ple­ment délais­ser le Bit­coin, et s’ap­puyer sur des smart contracts déployés sur une pla­te­forme plus « moderne » ? Pour de nom­breux obser­va­teurs, ces amé­lio­ra­tions sont sus­cep­tibles de per­mettre au Bit­coin de mieux capi­ta­li­ser sur sa noto­rié­té, sur l’in­fra­struc­ture qui l’en­toure, ain­si que, d’a­près cer­taines esti­ma­tions, sur ses 45 mil­lions d’utilisateurs.

Tout comme Ethe­reum, la side­chain RSK s’ap­puie­ra sur un lan­gage de pro­gram­ma­tion Turing-com­plet. Le délai entre deux blocs sera éga­le­ment très réduit (10 secondes, contre envi­ron 15 secondes pour Ethereum).

Une « permissionned sidechain »

Ce qu’il faut com­prendre, c’est que RSK ne vise pas à appor­ter des modi­fi­ca­tions à la blo­ck­chain du Bit­coin. Les nou­velles capa­ci­tés qu’elle compte appor­ter à celle-ci seront inté­grées à tra­vers une « side chain ».

Les déve­lop­peurs sont par­tis du constat selon lequel il est extrê­me­ment dif­fi­cile de modi­fier le pro­to­cole sur lequel s’ap­puie une blo­ck­chain. Il suf­fit d’i­ma­gi­ner un méca­ni­cien qui serait contraint de répa­rer le moteur d’un avion en plein vol : une unique modi­fi­ca­tion serait sus­cep­tible d’en­traî­ner des réper­cus­sions majeures, qu’il est dif­fi­cile de prévoir.

C’est la rai­son pour laquelle des déve­lop­peurs cherchent depuis long­temps des moyens qui pour­raient leur per­mettre d’ap­por­ter des inno­va­tions au Bit­coin à tra­vers de telles « sidechains ».

RSK a tou­te­fois pré­vu d’y aller en dou­ceur. Si les uti­li­sa­teurs sont cen­sés pou­voir, à terme, trans­fé­rer des fonds sur la side­chain, ils vont devoir patien­ter encore un peu. Comme la pla­te­forme n’est pas encore consi­dé­rée comme étant prête d’un point de vue tech­nique, les déve­lop­peurs de RSK s’ap­puient pour l’ins­tant sur un petit groupe de socié­tés – une « fédé­ra­tion ». Celles-ci vont pou­voir, de manière col­lec­tive, contrô­ler les fonds qui seront trans­fé­rés vers la side­chain.

On est donc encore bien loin de ce que cer­tains per­çoivent comme un « idéal », qui consis­te­rait à pou­voir trans­fé­rer de l’argent du réseau Bit­coin vers la side­chain (et vice-ver­sa) de manière indé­pen­dante, sans avoir à faire confiance à une auto­ri­té tierce.

Les déve­lop­peurs de RSK et les entre­prises par­te­naires conduisent depuis un cer­tain temps des essais autour de la pla­te­forme. Elles sont actuel­le­ment les seules à pou­voir accé­der aux « Smart­Bit­coins » (SBTC) – la mon­naie indis­pen­sable pour faire fonc­tion­ner des smart contracts sur la side­chain.

Pour Gabriel Kur­man, le co-fon­da­teur de RSK, il s’a­git avant tout de répondre à des pro­blé­ma­tiques de sécu­ri­té :

« Le réseau ne sera dis­po­nible qu’en accès limi­té jus­qu’à ce que nous fina­li­sions l’ar­ri­vée de la plu­part des mineurs et des membres de la fédé­ra­tion », a‑t-il indiqué.

C’est ce qu’a confir­mé Hen­ry Sraig­man, le direc­teur du déve­lop­pe­ment com­mer­cial de RSK :

« Nous pré­voyons d’ou­vrir l’ac­cès au grand public dès que nous en aurons ter­mi­né avec l’ar­ri­vée des membres de la Féde­ra­tion RSK, et que nous aurons ajou­té, dans les semaines à venir, plus de pou­voir de hachage au réseau ».

Un programme de « bug bounty »

Bug BountyM. Zal­di­var a par ailleurs indi­qué que de nom­breux mineurs de Bit­coin avaient « fait part de leur inté­rêt » et aime­raient s’im­pli­quer dans le projet.

« L’i­dée, c’est de démar­rer avec le main­net, de ren­for­cer la sécu­ri­té de la pla­te­forme, et d’an­non­cer en mai pro­chain, si tout se passe bien, la ver­sion de pro­duc­tion du main­net », a‑t-il expliqué.

La socié­té a par ailleurs mis à nou­veau en avant son Bug Boun­ty. Celui-ci vise à « récom­pen­ser les cher­cheurs en sécu­ri­té infor­ma­tique qui mettent à dis­po­si­tion leur temps et leurs efforts pour amé­lio­rer la pla­te­forme RSK ».

M. Zal­di­var a indi­qué ceci :

« Nous nous atten­dons à ce qu’une étape majeure sur­vienne dans les 4 mois qui sui­vront la sor­tie de la ver­sion beta, lorsque nos pro­grammes de sécu­ri­té « boun­ty » auront été terminés ».

21 SmartBitcoins

Réseau BitcoinLe nœud du réseau et le « wal­let logi­ciel » de RSK peuvent être télé­char­gés sur GitHub. Les déve­lop­peurs ont éga­le­ment mis au point un explo­ra­teur de blocs, ain­si qu’un pan­neau de sta­tis­tiques per­met­tant d’ob­ser­ver l’ac­ti­vi­té du réseau RSK en temps réel.

D’autres por­te­feuilles pre­nant en charge RSK, notam­ment des ver­sions de Jaxx et MyE­ther­Wal­let, sont actuel­le­ment en déve­lop­pe­ment. Ser­gio Ler­ner, le Chief Scien­tist de RSK Labs, avait pré­cé­dem­ment décla­ré que la socié­té « pen­sait que RSK sera pro­chai­ne­ment inté­gré à la plu­part des wal­lets Bit­coin ».

M. Zal­di­var a indi­qué qu’il n’y avait pas, pour le moment, de limites dans le nombre de Bit­coins qui peuvent être envoyés vers la side­chain « Bam­boo » par chaque contrat.

« La seule limite qui est impo­sée cor­res­pond à la valeur déte­nue par le réseau dans son ensemble », a‑t-il indi­qué, ajou­tant qu”  »à l’a­ve­nir, quand la valeur du réseau ne sera plus res­treinte, nous pour­rions impo­ser des limites par contrat, puis pro­gres­si­ve­ment éle­ver ces limites lorsque la tech­no­lo­gie gagne­ra en matu­ri­té ».

Il a par ailleurs détaillé les liens exis­tant entre les deux blockchains :

« Ini­tia­le­ment, seule­ment 21 Smart­Bit­coins cir­cu­le­ront dans la ver­sion beta du main­net de RSK (Bam­boo). Ils seront alloués aux 100 pre­mières socié­tés qui par­ti­ci­pe­ront au pro­gramme d’in­ci­ta­tion lan­cé par RSK. Même si la liai­son entre le Bit­coin et RSK sera tota­le­ment fonc­tion­nelle, seules les adresses réfé­ren­cées sur la “whi­te­list” se ver­ront offrir la pos­si­bi­li­té d’en­voyer des Bit­coins afin d’ob­te­nir, en échange, des Smart­bit­coins. Tous les fonds issus d’a­dresses non pré­sentes sur la “whi­te­list” seront ren­voyés à leurs expéditeurs. »

Objectif : 20 000 transactions par seconde

Réseau Bitcoin

M. Ler­ner a expli­qué à news.Bitcoin.com que “RSK [était] capa­blede  sur­pas­ser le Bit­coin en termes de nombre de tran­sac­tions par seconde, tout en main­te­nant un fort degré de décen­tra­li­sa­tion ».

« RSK Bam­boo pour­ra, dès son déploie­ment final, prendre en charge envi­ron 100 tran­sac­tions par seconde, offrant une sca­la­bi­li­té bien plus impor­tante que celle du Bit­coin, en dimi­nuant ain­si les frais de tran­sac­tion » a ajou­té M. Zaldivar.

« Il s’a­gi­ra d’un véri­table “boost” per­met­tant de “sca­ler” le Bit­coin (la mon­naie). Tou­te­fois, cela ne cor­res­pon­dra pas à un « sca­ling” du Bit­coin (la pla­te­forme), dans la mesure où les dis­po­si­tifs de sécu­ri­té dont béné­fi­cient les Smart­bit­coins sto­ckés sur le réseau de RSK sont dif­fé­rents de ceux qui pré­valent sur le réseau du Bitcoin ».

Mais le déve­lop­peur ne compte pas s’ar­rê­ter là :

« On retrouve dans la feuille de route de RSK le trai­te­ment paral­lèle de smart contracts, des inci­ta­tions finan­cières pour les full nodes, et des sys­tèmes de com­pres­sion des tran­sac­tions qui pour­raient per­mettre d’at­teindre un jour les 2000 tran­sac­tions par seconde », a expli­qué M. Zal­di­var. « Ces amé­lio­ra­tions, com­bi­nées à la tech­no­lo­gie “off-chain” Lumi­no [un sys­tème com­pa­rable au Light­ning Net­work] déve­lop­pée par les équipes de RSK, pour­raient per­mettre de trai­ter plus de 20 000 tran­sac­tions par seconde ».

Réfé­rences : news.bitcoin.com, coindesk.com

5/5 – (3 votes) 
S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x