Anthony Scaramucci a révélé que SkyBridge détenait 700 millions de dollars de cryptomonnaies.
SkyBridge Capital compte élargir sa crypto-offre. La société d’investissement a déposé cette semaine une demande de mise sur le marché d’un fonds indiciel (ETF) qui miserait sur des entreprises de la crypto-sphère.
Elle a également révélé, dans le cadre de la conférence SALT qui s’est récemment tenue à New-York, qu’elle comptait constituer un fonds d’investissement dédié à la blockchain Algorand.
Dans un entretien accordé à CNBC, Anthony Scaramucci, fondateur de SkyBridge et ancien directeur de la communication de la Maison-Blanche, a confié que son entreprise avait levé plus de 100 millions de dollars pour monter un fonds dédié à Algorand. Il a également révélé que sa société détenait environ 700 millions de dollars de crypto-actifs.
Selon le financier, les cryptomonnaies sont « là pour rester ». Il estime que les régulateurs doivent agir « très rapidement » s’ils souhaitent parvenir à endiguer l’adoption de cette technologie :
« C’est un peu comme avec Uber. Les régulateurs voulaient mettre l’entreprise hors service, mais les consommateurs voulaient pouvoir utiliser Uber, et ils ont gagné », a‑t-il déclaré.
M. Scaramucci s’attend à une croissance exponentielle de l’adoption des actifs numériques – une croissance qui serait plus forte que celle rencontrée il y a quelques années par les services de VTC :
« Il y aura bientôt 200 millions d’utilisateurs [de cryptomonnaies] aux États-Unis », a‑t-il ajouté.
SkyBridge a déposé mardi une demande d’autorisation pour un crypto-ETF. S’il était approuvé, le « First Trust SkyBridge Crypto Industry and Digital Economy ETF » investirait au moins 80% de son actif net dans de grandes entreprises appartenant à la crypto-sphère, sans toutefois miser directement sur les cryptomonnaies.
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« Cash is trash »
Ces déclarations interviennent alors que de nombreux observateurs craignent l’instauration d’un cadre réglementaire plus strict autour de la crypto-sphère, qui serait prononcée par le gendarme des marchés financiers américains (la SEC).
S’il a récemment exprimé son désaccord avec le dirigeant de l’organisme – Gary Gensler, qui a récemment déclare que le secteur des cryptomonnaies était « rempli de fraudes et d’abus » –, Anthony Scaramucci reconnait toutefois qu’il est plus compétent en la matière que d’autres dirigeants :
« Il doit faire face à de nombreux membres du Congrès qui ne comprennent pas vraiment le fonctionnement de cet écosystème. Il y a beaucoup de négativité.
J’aimerais voir des personnes comme la sénatrice Elizabeth Warren venir à une conférence comme celle-là, s’asseoir avec des acteurs du secteur, afin qu’elles puissent comprendre comment fonctionnent réellement ces protocoles.
[…] Je pense que nous devons faire progresser tout le monde en termes de connaissances ».
D’autres figures de la finance ayant participé à la conférence SALT ne partagent pas l’optimisme de M.Scaramucci, et jugent que l’appétence des utilisateurs pour les cryptomonnaies ne pourra empêcher les régulateurs de s’attaquer au secteur.

C’est le cas de Ray Dalio, fondateur de Bridgewater Associates, troisième plus grand hedge fund au monde. Il prédit lui aussi que la popularité croissante des actifs numériques devrait susciter des réactions négatives de la part des législateurs – mais que ces réactions pourraient « tuer » le secteur :
« Au bout du compte, si c’est vraiment un succès […], ils vont tenter de tuer cet écosystème. Et je pense qu’ils y parviendront, car ils ont les moyens de le faire », a‑t-il confié à CNBC.
Pour le financier, qui considère que « cash is trash », tous les actifs qui offrent une alternative aux monnaies fiduciaires « valent la peine d’être considérés » – notamment le BTC :
« Je pense qu’il faut envisager toutes les alernatives au “cash” et aux autres actifs financiers. Le Bitcoin représente une possibilité. Je détiens personnellement une certaine quantité de Bitcoin ».
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Un Bitcoin à 100 000 dollars ?
Il y a quelques jours, Anthony Scaramucci a proposé sa prédiction pour le Bitcoin.
Il voit la première cryptomonnaie atteindre les 100 000 dollars avant la fin de l’année :
« Cela se résume finalement à une question d’offre et de demande », a‑t-il déclaré.
« Chaque mois, il existe une demande supplémentaire de la part des institutions, des épargnants, des sociétés qui conçoivent des produits, des demandes de mise sur le marché d’ETFs sur le Bitcoin, d’ETFs adossés à des contrats à terme sur le Bitcoin et d’autres ETFs liés à des crypto-actifs.
Ces “coins” finiront par atteindre une valeur conséquente ».