Smart Contracts Technologie Blockchain

Des smart contracts un jour accessibles à tous ?

Des mil­lions de contrats juri­di­que­ment contrai­gnants sont chaque jours rédi­gés ou signés. Ils font par­tie inté­grante de chaque entre­prise, et le nombre de contrats exis­tants ne fait qu’aug­men­ter chaque année.

Un contrat est un accord, écrit ou oral, qui vise à créer une obli­ga­tion pour cha­cune des par­ties. Celles-ci sont tenues au contrat parce qu’elles l’ont vou­lu, en échan­geant leur consen­te­ment. Si le contrat, qui tient lieu de « loi » pour les par­ties, n’est pas res­pec­té par l’une d’elles, celle-ci s’ex­pose alors au paie­ment de dom­mages-inté­rêts com­pen­sa­toires.

Même s’il sont uti­li­sés quo­ti­dien­ne­ment à tra­vers le monde, les contrats com­portent encore des défauts majeurs.

Ain­si, la vio­la­tion du contrat par l’une des par­ties – qui décide de ne plus res­pec­ter les termes du contrat ou de les modi­fier à son avan­tage – peut induire des réper­cus­sions finan­cières impor­tantes. Et les petites entre­prises, mais éga­le­ment les par­ti­cu­liers, n’ont sou­vent pas les res­sources finan­cières suf­fi­santes pour s’at­ta­cher les ser­vices d’un avo­cat et por­ter l’af­faire devant les tri­bu­naux. Bien sou­vent, lors­qu’un contrat n’est pas res­pec­té, la par­tie qui s’es­time lésée ren­contre des dif­fi­cul­tés pour faire valoir ses droits.

Et même le simple fait de rédi­ger un contrat néces­site sou­vent le concours d’un tiers – comme une banque ou un avo­cat  – ce qui sup­pose des délais d’at­tente et des dépenses impor­tantes. Par ailleurs, les moyens néces­saires peuvent être encore plus impor­tants s’il s’a­git d’ac­cord internationaux.

Ce pro­ces­sus est pro­fon­dé­ment com­plexe. Et nous n’a­vions aucune alter­na­tive viable… jus­qu’à l’ar­ri­vée des smart contracts.

Les smart contracts suscitent un vif enthousiasme

Les smart contracts, ce sont les contrats auto-exé­cu­tants que l’on peut retrou­ver sur la Blo­ck­chain Ethe­reum. Ils incluent, direc­te­ment dans leur code infor­ma­tique, l’en­semble des condi­tions de l’ac­cord signé entre toutes les par­ties. Ce code est ins­crit sur un réseau Blo­ck­chain décen­tra­li­sé. Toutes les tran­sac­tions effec­tuées dans le réseau le sont de manière trans­pa­rente et irré­ver­sible.

Alors qu’un contrat « clas­sique » se contente de pré­ci­ser les termes d’un accord, le smart contract va maté­ria­li­ser ceux-ci dans un code cryp­to­gra­phique. Il va ensuite s’as­su­rer que le contrat sera exé­cu­té exac­te­ment comme cela a été pré­vu par les par­ties, en s’é­man­ci­pant des bar­rières légales et admi­nis­tra­tives propres à un contrat « classique ».

Ceci per­met d’é­li­mi­ner tota­le­ment le besoin de recou­rir à une auto­ri­té cen­trale, à un sys­tème légal, ou à un méca­nisme d’exécution tiers. Cela rend impos­sible, par qui­conque, la vio­la­tion du contrat, ou la modi­fi­ca­tion des termes de l’ac­cord après la signature.

Les smart contracts Ethe­reum visent à bou­le­ver­ser la façon dont les par­ti­cu­liers et les entre­prises contractent. De nou­velles star­tups sont déjà en train de réflé­chir à des manières de les implé­men­ter afin de créer de nou­veau pro­duits et ser­vices basés sur cette technologie.

Mais il est pour le moment impos­sible de connaître le visage qu’ar­bo­re­ront les smart contracts dans quelques années  – comme il était impos­sible de pré­dire dans les années 90 l’in­ven­tion du Cloud ou l’é­mer­gence des réseaux sociaux.

Pourquoi les smart contracts ne se sont pas encore démocratisés ?

En dépit de l’en­thou­siasme qui entourent les smart contracts, il semble impos­sible d’é­lu­der leurs limites.

La frein prin­ci­pal est le sui­vant : les smart contracts ne sont pas encore acces­sibles aux indi­vi­dus ne pos­sé­dant pas de com­pé­tences en pro­gram­ma­tion infor­ma­tique. Dans la mesure où la plu­part des indi­vi­dus ne sont pas des codeurs, les smart contracts sont dif­fi­ciles d’ac­cès pour une grande pro­por­tion de la population.

Des connais­sances en pro­gram­ma­tion sont requises pour éla­bo­rer des smart contracts, puisque les termes de l’ac­cord sont écrits direc­te­ment dans le code. Il faut donc néces­sai­re­ment faire appel à un spé­cia­liste, qui puisse mettre au point un contrat tra­dui­sant pré­ci­sé­ment la volon­té des parties.

Si les smart contracts pour­raient per­mettre de se pas­ser d’un avo­cat, ils devraient néces­si­ter le recours à un pro­gram­meur. Il sub­siste alors le besoin d’un tiers pour pou­voir contrac­ter – un besoin que les les smart contracts ambi­tionnent pour­tant d’éliminer.

On peut tou­te­fois citer l’initiative de Blo­ck­Cat, une socié­té qui vise à per­mettre à n’im­porte qui de créer, gérer et déployer des smart contracts sur Ethe­reum, sans avoir besoin de connais­sances en programmation :

Smart Contracts avec BlockCat

Seul l’a­ve­nir nous per­met­tra de savoir si la pro­messe de la socié­té, « Pas besoin d’être un expert pour uti­li­ser des smart contracts », sera tenue.

Réfé­rence : CoinS­pea­ker

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