Taobao a décidé d’interdire sur sa plateforme le référencement de services liés aux crypto-monnaies et aux ICOs.
Taobao, souvent présenté comme l” »eBay chinois », a récemment mis à jour ses conditions d’utilisation en interdisant à ses utilisateurs d’offrir des services liés aux crypto-monnaies et aux ICOs.
Lancée en 2003, cette filiale du géant chinois du commerce en ligne Alibaba permet aux particuliers et aux petites entreprises de mettre en vente des produits et de proposer des services. Ces nouvelles règles seront effectives à partir du 17 avril.
Taobao avait déjà interdit la vente de matériel de minage de crypto-monnaies et de tutoriels liés à cet activité. Désormais, l’ensemble des produits et des services adossés à la technologie blockchain ne pourront plus être référencés sur le site. Parmi les activités proscrites, on retrouve notamment les offres d’accompagnement proposées aux startups qui souhaitent lancer leurs ICOs, les services de rédaction de White Papers, ou encore le déploiement de « smart contracts ». Sont également interdits la vente d’actifs virtuels, comme par exemple les chatons de CryptoKitties.
Dans son article, Taobao fait référence à l’initiative de la Banque populaire de Chine (BPC), qui avait décidé en février dernier d’interdire aux citoyens d’utiliser les plateformes étrangères d’échange de crypto-monnaies. En septembre dernier, l’institution avait décidé de proscrire la conduite d’ICOs, avant de prohiber quelques mois plus tard l’utilisation des crypto-monnaies.
Taobao estime que la violation de ces nouvelles règles constituerait une infraction grave, et a mis en place un système de sanctions pour réprimer les utilisateurs qui ne les respecteront pas. La plateforme souhaite ainsi éviter que ses directives ne soient contournées : on se souvient qu’après l’interdiction des ICOs dans le pays, de nombreuses sociétés avaient pu continuer à diffuser leurs annonces en modifiant simplement l’orthographe du mot « ICO ».
La perspective d’un cadre réglementaire plus souple en Chine ?
Si le gouvernement chinois n’a pas décidé d’interdire le minage de monnaies numériques, la plupart des sociétés concernées envisagent de délocaliser leurs activités à l’étranger.
Mais même si la Chine semble nettement hostile aux crypto-monnaies, de nombreux traders s’attendent à ce que les autorités décident de revenir sur leur position. Cet optimisme est nourri par les déclarations récentes du nouveau directeur de la BPC, Yi Gang, qui a notamment affirmé que « le Bitcoin offre une certaine liberté à quiconque l’utilise ».
Par ailleurs, certains dirigeants chinois ont montré qu’ils lorgnaient sur la technologie sur laquelle s’appuient les actifs numériques. Ainsi, un « fonds blockchain » a été lancé il y a quelques jours avec le soutien financier du gouvernement de la ville de Hangzhou. Il dispose d’une enveloppe de 1,6 milliards de dollars pour investir dans des jeunes pousses de l’écosystème.