La valeur de l’Ether, la monnaie échangée sur le réseau Ethereum, a connu une très forte hausse depuis le début de l’année. Ses fondateurs ont cherché à mettre en place un ordinateur mondial, sur lequel peuvent s’appuyer des « smart contracts » qui pourraient permettre de « disrupter » de nombreux secteurs.
Pourtant, l’application la plus utilisée sur le réseau… est un simple jeu de chat. Baptisé CryptoKitties, celui-ci permet aux internautes d’acheter et de vendre des chats d’apparence « cartoon ».
Dès son lancement mardi dernier, celui-ci semble avoir rencontré un vif succès. Il est ainsi devenu en quelques jours l’application la plus populaire du réseau Ethereum.
Lors de la rédaction de cet article, il représentait, d’après les données fournies par ETH Gas Station, plus de 13% des transactions conduites sur la blockchain Ethereum, loin devant la plateforme de trading Etherdela
Acheter et vendre des chatons
Le jeu consiste à obtenir des chatons, qui possèdent chacun leurs propres attributs (« cattributes »). Les joueurs peuvent également générer de nouveaux chatons en formant des couples :
Les chats peuvent être achetés et vendus sur une place de marché proposée sur le site.
Voilà pour l’aspect « kitten ». Mais pourquoi le terme « crypto » ?
Chaque félin constitue un objet unique sur la blockchain Ethereum. Autrement dit, il est aussi immuable et réel qu’un Ether. Les joueurs pourront conserver leurs propres chatons, même si les développeurs mettaient fin au jeu – ce qui n’est pas le cas avec les actifs numériques détenus dans des jeux traditionnels, qui s’appuient sur des serveurs centralisés.
Les participants peuvent ainsi se créer un « portefeuille de chatons », en espérant que leur valeur augmente, comme c’est déjà le cas avec les « skins » que l’on retrouve dans certains jeux « classiques ».
Lors de la rédaction de cet article, plus de 13700 chats avaient déjà été vendus :
Et les prix donnent le tourni : le chaton « Genesis » a été cédé hier pour près de 247 Ethers, soit plus de 115 000 dollars.
Les développeurs du jeux ont expliqué qu’il était impossible pour eux de tricher. Voici ce qu’a ainsi affirmé Dieter Shirley, l’architecte technique du projet :
« L’économie des CryptoKitties est entièrement décentralisée. Il est impossible pour les équipes de développement de manipuler des données. Et toutes les personnes de l’équipe qui connaissent l« “algorithme de reproduction” utilisé par le jeu n’ont pas le droit d’y participer. »
La directrice marketing, Elsa Wilk, a écrit :
« Notre approche, aussi bien au niveau du branding que du marketing, peut être vue comme une critique ironique de l’écosystème actuel des ICOs »
Réfrérences : CoinTelegraph, DigitalTrends, PRNewsWire,