Un homme était récemment jugé par la justice de New York pour avoir dérobé les crypto-monnaies de l’un de ses amis. Louis Meza aurait ainsi engagé un bandit armé afin que celui-ci menace la victime d’une arme, après avoir attiré celle-ci dans un monospace. Elle a ainsi du se résoudre à divulguer la « seed phrase » de 24 mots qui ouvrait l’accès à son portefeuille de monnaie numérique. L’infraction, qui aurait eu lieu le 4 novembre, portait sur environ 1,8 millions de dollars en crypto-monnaie.
Avec des amis pareils… pas besoin d’ennemis
Si les allégations contre Louis Meza s’avèrent être justifiées, cet homme de 35 ans aurait commis l’un des plus grands crimes liés aux monnaies numériques.
M. Meza a attiré l’un de ses amis dans un monospoce dans lequel se tenait son complice, armé d’un pistolet. Les deux hommes sont ainsi parvenus à dérober plusieurs centaines milliers de dollars d’Ethers à leur victime.
Cela aurait pu être le casse du siècle… si le coupable avait pris des précautions, en tenant compte des caractéristiques de la technologie Blockchain. Les forces de l’ordre ont rapidement pu remonter sa trace : celui-ci n’avait, semble-t-il, pas compris que les transactions effectuées sur le réseau Ethereum pouvaient être visibles par tout le monde. Et les Ethers qui appartenaient à son ami s’étaient retrouvés dès le lendemain sur un portefeuille numérique – un portefeuille que les enquêteurs sont arrivés à relier à M. Meza.
Le procureur de Manhattan, Cyrus Roberts Vance, Jr, a expliqué à la cour que ce crime montrait « la convergence croissante entre des cybercrimes et des crimes violents. »
Mais peut-être que cela montre surtout que les criminels continueront à faire ce qu’ils savent faire de mieux : s’attaquer aux cibles les plus faciles, afin de gagner un maximum d’argent, en fournissant un minimum d’efforts. Dans ce cas, il s’agissait de crypto-monnaies, mais la victime aurait pu parfaitement se faire dérober des dollars, de l’or ou des bijoux.
Le problème, c’est que la hausse du cours des crypto-monnaies enregistrée cette année (la valeur totale des monnaies numériques est passée de moins de 18 à plus de 500 milliards de dollars depuis le 1er janvier) a produit de « nouveaux riches », qui peuvent constituer des proies de de choix pour certains membres de leur entourage.
Des affaires criminelles comme celle-ci mettent ainsi en lumière la nécessité de se faire discret(e) lorsque l’on possède un portefeuille de crypto-monnaie..
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Ce type de vol d’actifs numérique sous la menace n’est pas nouveau. On appelle cela la « five dollar wrench attack ».
Le fonctionnement est simple : plutôt que de chercher à trouver des failles de sécurité, qui pourraient permettre de dérober des sommes importantes, les criminels vont se contenter de menacer leur victime, afin qu’elle puisse consentir à leur communiquer son mot de passe. Par conséquent, même le mot de passe le plus sécurisé au monde ne pourra pas faire grand chose face aux menaces de criminels bien déterminés à obtenir gain de cause.
L’imagination d’un « crypto-nerd » :
– Son ordinateur est chiffré. Allons créer un système qui va nous permettre de le « cracker ».
– Non, ce n’est pas bon : il s’agit d’un chiffrement RSA sur 4096 bits !
– Mince. Notre plan diabolique a été déjoué !
Ce qui va véritablement se produire :
– Son ordinateur est chiffré. Droguons-le et frappons-le avec cette clé à 5 dollars, jusqu’à ce qu’il nous donne le mot de passe.
– C’est compris.
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M. Meza a décidé de plaider non coupable, auprès de la Cour suprême de New York, aux chefs d’accusation de vol aggravé, de kidnapping et de braquage. La caution a été fixée à 500 000 dollars. Il convient de préciser que la Cour suprême de New York n’accepte pas, pour le moment, les paiements en crypto-monnaie.
Références : NY Daily News, news.bitcoin.com, XKCD