Quelques mois après l’interdiction du minage en Chine, les États-Unis sont devenus le fer de lance du secteur.
Selon des données de l’université de Cambridge, les États-Unis sont devenus leader de l’industrie du crypto-minage. Le pays revendique désormais 35,4% des parts de marché du taux de hachage – la puissance de calcul proposée par les mineurs au réseau –, profitant de l’exode massif des mineurs chinois, après la décision de Pékin d’interdire le minage d’actifs numériques.
Il est suivi par le Kazakhstan et la Russie, avec des parts respectives de 18,1% et de 11,%.
« L’effet immédiat de l’interdiction du minage de cryptomonnaies en Chine, imposée par le gouvernement, a été une chute de 38 % du taux de hachage du réseau mondial en juin 2021 », indique Michel Rauchs, responsable des actifs numériques au Cambridge Centre for Alternative Finance.
« Cela correspond à peu près à la part de la Chine dans le taux de hachage avant la répression, laissant penser que l’ensemble des mineurs chinois ont cessé simultanément leur activité ».
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Un Bitcoin plus sécurisé et plus décentralisé grâce à une meilleure répartition géographique
Le gouvernement chinois avait interdit cette année le minage de cryptomonnaies, provoquant l’exode massif des mineurs vers d’autres régions.
En avril 2021, les États-Unis ne revendiquaient que 16,8% du taux de hachage mondial – leur participation à la puissance de calcul allouée au réseau Bitcoin a ainsi plus que doublé en l’espace de 6 mois. De leur côté, le Kazakhstan et la Russie ont respectivement augmenté leurs poids dans le taux de hachage de 120% et de 61%.
On retrouve derrière ces pays le Canada (9,55 %), l’Irlande (4,68 %), la Malaisie (4,59 %), l’Allemagne (4,48 %) et l’Iran (3,11 %).
« La répression chinoise a permis de mieux répartir géographiquement le taux de hachage. Cela peut être considéré comme une avancée positive pour la sécurité du réseau et la nature décentralisée du Bitcoin », se félicite M. Rauchs.
The US overtook China as the world’s biggest source of bitcoin mining two months after Beijing banned crypto mining this year, new data has revealed : https://t.co/lWx3bq2Q26 pic.twitter.com/smaxJ6ipGW
— FT China (@ftchina) October 13, 2021
Seulement 0,08% de la production d’énergie mondiale
Le minage de Bitcoin est critiqué depuis plusieurs années pour son impact sur l’environnement. C’est d’ailleurs ce qui avait poussé Elon Musk, il y a quelques mois, à renoncer à accepter les paiements en BTC pour ses véhicules Tesla.
Si le réseau Bitcoin consomme plus d’énergie qu’un pays comme les Philippines, les chiffres de l’Université de Cambridge montrent que sa consommation annuelle ne correspond qu’à 0,08% de la production d’énergie mondiale :
Par ailleurs, une étude publiée en septembre par le New York Digital Investment Group (NYDIG) projetait que la consommation d’énergie du BTC ne devrait correspondre qu’à moins de 0,5% du total mondial au cours de la prochaine décennie.
L’entreprise avait notamment indiqué que la consommation du réseau ne représentait que 3,1% de celle des dispositifs d’air conditionné et des ventilateurs électriques :
La société avait également évoqué la possibilité pour le BTC de se tourner à plus grande échelle vers des sources d’énergie renouvelable :
« À plus long terme, l’intensité des émissions de carbone de Bitcoin (et avec elle les émissions absolues de carbone de Bitcoin) diminueront, à mesure que le développement des énergies renouvelables se poursuivra et que les pays s’efforceront de décarboner leurs réseaux électriques ».
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