Alors que le Bitcoin affiche une croissance insolente depuis le 1er janvier 2017, à plus de 1 200%, son poids sur le marché des crypto-monnaies accuse une forte baisse. Si la « Bitcoin dominance » était supérieure à 85% il y a un an, elle a chuté vendredi dernier sous la barre des 38% – une baisse en partie liée à la percée de Ripple.
Lors de la rédaction de cet article, le Bitcoin représentait 37,6% de l’écosystème des monnaies numériques.
Baisse de la domination du Bitcoin sur les « crypto-marchés »
La valeur de l’ensemble des Bitcoins en circulation est actuellement égale à 226 milliards de dollars – contre 16 milliards il y a tout juste un an.
Si une telle croissance a de quoi donner le tournis, on assiste depuis plusieurs mois à une forte baisse du poids de la première crypto-monnaie sur le marché des coins – un marché qu’il a vu s’étoffer peu à peu depuis son déploiement en janvier 2009.
Depuis vendredi dernier, la première crypto-monnaie pèse ainsi moins de 40% de la valeur de l’ensemble des crypto-monnaies, qui évolue actuellement autour des 600 milliards de dollars.
Il s’agit de la deuxième fois que la « Bitcoin dominance » passe sous la barre des 40% – ce fut déjà le cas pendant quelques jours en juin 2017 :
Et ils sont désormais plusieurs à se tenir en embuscade, désireux de s’accaparer la place de leader de cet écosystème :
Ripple, pourtant souvent décriée pour son manque de décentralisation, a vu son cours multiplié par 10 en décembre, notamment suite aux récents partenariats qu’elle a pu nouer avec des établissements financiers japonais. Ceux-ci pourraient prochainement avoir recours à son protocole pour effectuer des paiements interbancaires à moindre frais.
Arrivent ensuite Ethereum, Bitcoin Cash, et enfin la surprise Cardano, dont la valeur a été multipliée par 50 depuis la fin du mois de novembre.
32 coins dépassent désormais les 1 milliards de dollars
Ces dernières semaines, il a été possible d’assister à l’émergence de nombreuses monnaies numériques. On compte ainsi désormais 32 « licornes » valorisées à plus d’un milliard de dollars.
On retrouve également 130 actifs dont la valeur est comprise entre 100 millions et 1 milliard de dollars.
Au total, ce sont pas moins de 1 379 coins qui s’échangent sur les marchés, pour une valeur totale d’environ 600 milliards de dollars.
Doit-on penser que cette multiplication de monnaies alternatives, qui viennent remettent en cause la suprématie du Bitcoin sur l’écosystème, pourrait constituer une mauvaise nouvelle pour celui-ci ?
Pas forcément. Tout d’abord, le Bitcoin reste la référence incontestée, la première valeur vers laquelle se tournent les épargnants.
La hausse de la popularité de Coinbase témoigne notamment de ce phénomène. On peut d’ailleurs penser que de nombreux investisseurs commencent par acheter du Bitcoin, pour découvrir ensuite qu’il existe une myriade de monnaies numériques « alternatives » qui reprennent à leur compte la technologie blockchain.
Ensuite, la plupart de ces monnaies sont avant tout échangées contre des Bitcoins. La première crypto-monnaie fait ainsi office d’étalon de mesure, et reste prisée des investisseurs qui peuvent facilement l’échanger contre des « altcoins ».
Enfin, le Bitcoin reste une référence en termes de réserve de valeur. Souvent présenté comme un « or numérique », il est particulièrement prisé des populations qui résident dans des pays marqués par une hyperinflation.
Gare au réveil du Bitcoin.…
Attention donc à ne pas enterrer trop vite la première monnaie numérique. D’autant plus que l’on sait qu’une forte hausse de son cours, en dollars, implique bien souvent une chute du prix des « altcoins » en termes de Bitcoin.
En plus de disposer d’un « first-mover advantage » et d’un fort degré de notoriété, l’actif développé par le mystérieux Satoshi Nakamoto pourrait bientôt faire taire ceux qui critiquent les délais et les frais de transactions élevés qui prévalent sur son réseau.
Parmi les réponses qui pourront être apportés à la congestion de la blockchain du Bitcoin, on retrouve notamment le Lightning Network. Celui-ci doit permettre de déplacer une partie des transactions, qui seraient alors gérées « off-chain », au travers de canaux de paiement. Jeudi dernier, le développeur Alex Bosworth indiquait être parvenu à réaliser la première transaction Bitcoin « réelle » s’appuyant sur cette technologie.
Si un Bitcoin avec des transactions qui nécessitent plusieurs heures d’attente, et auxquelles sont associés des frais conséquents, est valorisé à plus de 200 milliards de dollars, on peut potentiellement imaginer une capitalisation bien plus élevée lorsqu’une réponse sera apportée à de telles carences…
Références : CoinMarketCap, News.Bitcoin, Flippening.Watch
Cet article ne constitue pas une recommandation d’investissement. Nous vous suggérons de mener vos propres recherches avant de décider de vous procurer des crypto-monnaies – des actifs extrêmement risqués. Ne dépensez pas plus que ce que vous pouvez vous permettre de perdre. Nous ne saurons être tenus responsables de toute perte en capital, en lien avec la lecture de cet article.