Alors que le Bitcoin semble susciter une adoption croissante à travers le monde, la Banque centrale européenne, qui s’est montrée à plusieurs reprises intéressée par la technologie Blockchain, semblait jusqu’ici peu bavarde lorsqu’il s’agissait d’évoquer la question des crypto-monnaies.
Benoît Cœuré, membre du comité exécutif de l’institution financière, a rompu le silence il a quelques jours, en expliquant que celle-ci « suivait leur développement de très près. »
La BCE observe attentivement l’écosystème des crypto-monnaies
Après que Mario Dragui avait déclaré, à la fin du mois de septembre, que la BCE n’avait « pas le pouvoir d’interdire ou de réguler » les crypto-monnaies, M. Cœuré a tenu, au cours d’un entretien accordé au Journal du Dimanche le 29 Octobre dernier, à préciser la position de l’institution.
Il a ainsi déclaré que la Banque suivait avec attention l’émergence des crypto-monnaies, avant de donner son point de vue à leur sujet.
Pour le moment, M. Cœuré ne semble pas voir dans les monnaies numériques une menace pour l’euro. Elles « ne créent pas de risque de nature monétaire car les montants en jeu sont marginaux » a‑t-il affirmé.
Il est difficile de lui donner tort. En effet, la valeur totale des crypto-monnaies semble encore relativement faible si on la compare à la monnaie physique, à la capitalisation totale de l’or ou encore aux marchés actions :
Et même si la valeur des crypto-monnaies est passée, depuis la création de ce graphique, à environ 200 milliards de dollars, dont 115 milliards pour le Bitcoin (lors de la rédaction de l’article), les montants impliqués restent relativement modestes à l’échelle de l’économie mondiale.
Les banques centrales du monde entier surveillent de près les crypto-monnaies
M. Cœuré poursuivi :
« Ce sont des instruments financiers spéculatifs qui créent des risques de nature financière, voire criminelle. Les banques centrales suivent leur développement de très près car leur circulation peut se propager très vite, notamment dans des Etats qui se détournent des pièces et des billets. »
Certaines nations, comme l’Uruguay ou la Suède, pourtant membre de l’UE, souhaitent introduire des formes digitales de paiement. S’il ne s’agit pas de crypto-monnaies à proprement parler, puisqu’elles seront sous le contrôle du gouvernement, cette tendance traduit tout de même une volonté pour certains pays de décourager l’utilisation de monnaie fiduciaire, dont la production est parfois jugée trop coûteuse.
Benoit Cœuré n’est pas le seul membre du comité exécutif de la BCE à s’exprimer au sujet des crypto-monnaies. En septembre, Vitor Constancio, vice-président de l’institution, avait déclaré que la technologie Blockchain ne constituait pas « une menace pour la politique de la Banque centrale. »
Référence : CoinTelegraph