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Le Bitcoin et les crypto-monnaies, moins gourmands en ressources que les monnaies fiduciaires

Minage Bitcoin Bitcoin Cash

Ceci est la tra­duc­tion d’un article publié ce week-end sur CCN et rédi­gé par Joseph Young, un obser­va­teur avi­sé de l’é­co­sys­tème blo­ck­chain. Le « je » qui s’ex­prime ici est le « je » de l’au­teur. N’hé­si­tez pas à consul­ter l’ar­ticle d’o­ri­gine en cli­quant sur ce lien, et à suivre Joseph Young sur Twit­ter.

Cette semaine, j’ai décla­ré sur Twit­ter que la créa­tion de cryp­to-mon­naies, comme le Bit­coin ou l’E­ther, est bien moins éner­gi­vore que ne l’est celle de mon­naies fidu­ciaires. Et j’ai eu droit aux réponses sui­vantes : « Ce n’est pas vrai, une fois que les mon­naies fidu­ciaires sont frap­pées ou impri­mées, elles ne sup­posent aucun coût éner­gé­tique sup­plé­men­taire ».

Pour être plus clair, j’au­rais pro­ba­ble­ment dû par­ler de « res­sources » plu­tôt que d”  »éner­gie ». Car les mon­naies fidu­ciaires néces­sitent bien plus de res­sources que ce dont ont besoin les cryp­to-mon­naies.

Les monnaies fiduciaires, plus gourmandes en ressources

Bitcoin et monnaies fiduciairesActuel­le­ment, la grande majo­ri­té des indi­vi­dus com­parent l’électricité dédiée au minage de Bit­coin à celle uti­li­sée par les banques cen­trales, comme la Réserve Fédé­rale amé­ri­caine (FED), pour impri­mer des billets. Et ils ne prennent pas en compte les heures de tra­vail, l’éner­gie et l’élec­tri­ci­té néces­saires à la dis­tri­bu­tion et au trans­fert de cet argent.

En effet, pour que le sys­tème puisse fonc­tion­ner, les mon­naies fidu­ciaires sup­posent l’in­ter­ven­tion de banques com­mer­ciales, de banques cen­trales, de dis­tri­bu­teurs, de véhi­cules blin­dés, ain­si que de cen­taines de mil­liers d’employés. La banque cen­trale –  en l’oc­cur­rence la FED – n’est pas capable de dis­tri­buer comme par magie des dol­lars au pied de la porte de tous les amé­ri­cains. Elle verse cet argent aux banques et à leurs par­te­naires, qui dis­tri­buent ensuite ces dol­lars à tous les pans de l’économie.

Pour fonc­tion­ner, le cash néces­site une infra­struc­ture mas­sive. Ain­si, rien qu’aux États-Unis, plus de 6 000 banques dif­fé­rentes traitent les tran­sac­tions finan­cières. Et de nom­breuses per­sonnes n’u­ti­lisent que rare­ment l’argent dans sa forme phy­sique pour réa­li­ser des tran­sac­tions. Elles s’ap­puient sur des pres­ta­taires de ser­vices et des banques tels que JPMor­gan, Visa ou Mas­ter­Card pour effec­tuer des paie­ments. Les niveaux de res­sources et d’éner­gie que ces socié­tés et leurs cen­taines de mil­liers d’employés consomment devraient être pris en compte lorsque l’on tente une com­pa­rai­son entre le niveau d’éner­gie uti­li­sé par le Bit­coin et celui consom­mé par les banques.

Le Bit­coin consti­tue un réseau finan­cier de pair à pair – et du fait de sa nature décen­tra­li­sée, aucun tiers n’est requis pour effec­tuer des tran­sac­tions. Alice peut ain­si envoyer l’é­qui­valent de 100 dol­lars à Bob en dif­fu­sant une tran­sac­tion dans la « mem­pool », qui est ensuite prise en charge par les mineurs pour être trai­tée. En retour, ces der­niers sont récom­pen­sées en rece­vant les Bit­coins et les frais de tran­sac­tion liés au bloc concerné.

Ain­si, même s’il est vrai que le minage de cryp­to-mon­naies néces­site plus d’élec­tri­ci­té que la pro­duc­tion de billets, il est faux de décla­rer que les res­sources uti­li­sées par le réseau Bit­coin sont plus impor­tantes que celles qui sont uti­li­sées pour gérer des tran­sac­tions en mon­naies fidu­ciaires, et pour dis­tri­buer des pièces et des billets. En effet, la majeure par­tie de l’éner­gie uti­li­sée par les mineurs sert à confir­mer et vali­der des tran­sac­tions, ce que les banques effec­tuent déjà de manière globale.

Les crypto-monnaies se tourneront vers des méthodes plus efficientes

Ferme minage BitcoinJohn Lilic, membre du stu­dio de déve­lop­pe­ment blo­ck­chain Consen­Sys, a rap­pe­lé que les coûts rap­por­tés au nombre de tran­sac­tions étaient signi­fi­ca­ti­ve­ment plus éle­vés du côté des cryp­to-mon­naies, ce qui est indé­niable. Et les grandes banques comme JPMor­gan traitent chaque jour des mil­liers de mil­liards de dollars.

M. Lilic estime tou­te­fois que, sur le long terme, les pro­jets blo­ck­chain se tour­ne­ront vers méthodes plus effi­cientes pour trai­ter des tran­sac­tions et des informations :

« Le coût uni­taire de chaque tran­sac­tion est signi­fi­ca­ti­ve­ment plus éle­vé avec les cryp­to-mon­naies. Les “data cen­ters” des banques sont bien plus effi­cients que ne le sont les opé­ra­tions de minage, et les sys­tèmes tra­di­tion­nels peuvent trai­ter quo­ti­dien­ne­ment bien plus de tran­sac­tions que ne peuvent le faire les cryp­to-actifs. Pour ce qui a trait à la ques­tion éner­gé­tique, nous avons besoin d’élé­ments spé­ci­fiques, pas de simples suppositions.

La vraie ques­tion consiste à savoir si les coûts liés à l’inefficience éner­gé­tique des cryp­to-mon­naies sont com­pen­sés par leurs atouts, comme le fait de jouir d’un contrôle total sur ses actifs. Je pense que oui ! Cela vaut lar­ge­ment le coup, mais seule­ment si notre sec­teur conti­nue à éla­bo­rer des solu­tions qui per­mettent d’ob­te­nir une meilleure effi­ca­ci­té éner­gé­tique, comme par exemple la preuve d’en­jeu (« Proof-of-Stake »).

Alors que les cryp­to-mon­naies et la tech­no­lo­gie blo­ck­chain deviennent plus matures, elles pour­ront don­ner nais­sance à des algo­rithmes de consen­sus et à des méthodes de minage qui pour­raient leur per­mettre de limi­ter, à terme, les dépenses éner­gé­tiques induites par l’écosystème.

Réfé­rence : CCN

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