En avril, alors que le BTC s’échangeait à environ 7 000 dollars, Atulya Sarin, un professeur de finance de l’université de Santa Clara, avait publié un article d’opinion dans lequel il évoquait la situation du réseau Bitcoin.
Il y écrivait que la hausse des coûts du minage, couplée à la possibilité pour les investisseurs baissiers de « shorter » le Bitcoin sur les marchés à terme, pourrait sonner le glas de la première monnaie numérique.
Ce lundi, après une baisse supplémentaire de 45% du cours du BTC, M. Sarin en est désormais persuadé : le Bitcoin est entrée dans une « spirale meurtrière », et il pourrait bientôt n’avoir plus « aucune valeur ».
Dans une tribune publiée sur le site MarketWatch, l’universitaire a ainsi déclaré que le BTC était embarqué dans une « chute rapide et douloureuse vers zéro ». Cette baisse serait, selon lui, inéluctable, puisque le prix d’un BTC ne suffit plus à couvrir les dépenses nécessaires à son obtention lors du minage.
« Le fait de miner à un coût plus important que celui auquel il est possible de revendre sur les marchés à terme conduit à une destruction de valeur. Par conséquent, les investisseurs rationnels – même ceux qui croient fermement au rebond du Bitcoin – n’ont pas d’incitation à miner, puisque le coût du minage est plus élevé que le prix du contrat à terme. Ils feraient mieux d’acheter leurs BTCs directement sur les marchés à terme.
Contrairement à l’or, qui parvient à conserver sa valeur même lors de l’arrêt du minage, le Bitcoin n’a plus aucune valeur sans l’activité de minage qui maintient le registre du réseau. Sans celle-ci, le Bitcoin n’est plus qu’une série de nombres chiffrés sans aucune valeur ».
Ce que M. Sarin omet de préciser, c’est que les crypto-monnaies qui s’appuient sur un système de validation par preuve de travail vont ajuster leur difficulté de minage de manière dynamique afin de prendre en compte les évolutions du taux de hachage fourni par les mineurs.
On a d’ailleurs pu constater ce lundi que ce niveau de difficulté avait diminué de plus de 15% – une baisse qui va permettre de réduire les dépenses nécessaires à l’obtention d’un Bitcoin.
#Bitcoin just had its second largest drop in mining difficulty in history : ‑15.1%. This is the current ranking :
2011-nov-01 : ‑18.0%
2018-dec-03 : ‑15.1%
2011-oct-16 : ‑13.1%
2012-dec-27 : ‑11.6%
2011-mar-26 : ‑9,5%
2013-jan-26 : ‑8.6%
2011-dec-01 : ‑8.5%
2012-may-25 : ‑9.2%— Fernando Ulrich (@fernandoulrich) December 3, 2018
- À lire également : « Bitcoin : la difficulté de minage vient d’enregistrer sa deuxième baisse la plus importante dans l’histoire du réseau »
Des individus « guidés par leur avidité »
Poursuivant sa prédiction baissière, le professeur a déclaré que le Bitcoin n’était pas en mesure de devenir une réserve de valeur universelle – un statut monopolisé par l’or :
« Contrairement à l’or, qui est, probablement suite à un hasard historique, universellement accepté en tant que réserve de valeur, le Bitcoin est une marchandise numérique dénuée d’une telle acceptation universelle ».
Pour M. Sarin, les individus qui ont investi ces derniers mois sur les crypto-marchés seraient majoritairement guidés par leur avidité, plutôt que par une croyance dans la technologie ou les applications des actifs numériques :
Alors que les premiers acheteurs et mineurs de Bitcoins étaient de véritables croyants dans l’évolution radicale promue par les crypto-monnaies, et qu’ils étaient prêts à réaliser les investissements nécessaires pour espérer des profits futurs, les acheteurs et mineurs nouvellement arrivés sur les marchés sont des individus ordinaires, guidés par leur avidité ».
Le Bitcoin a fortement souffert cette année. La première monnaie numérique a perdu 80% de sa valeur depuis son record historique de décembre dernier, à près de 20 000 dollars.
Notons que ce n’est pas la première fois que le BTC enregistre de telles baisses : la crypto-monnaie imaginée par Satoshi Nakamoto a déjà connu dans son histoire trois autres krachs d’une même ampleur.
Hi CNBC Crypto Crew, can you please discuss about the gains after each of the last 4 major Bitcoin crashes (80% or more) in the past 9 years.
The 2014–2016 bear market resulted in a 13,100% gain from the bottom of $150.
It is not all gloom and doom afterward.@MelissaLeeCNBC pic.twitter.com/SaemestTRL
— Tommy Mustache (@tommyp408) November 29, 2018
- À lire également : « Le Bitcoin est-il mort ? Voici 8 points qui montrent que la première crypto-monnaie est toujours bien en vie »
Références : CCN, MarketWatch
Cet article ne constitue pas une recommandation d’investissement. Nous vous suggérons de mener vos propres recherches avant de décider de vous procurer des crypto-monnaies – des actifs extrêmement risqués. Ne dépensez pas plus que ce que vous pouvez vous permettre de perdre. Nous ne saurons être tenus responsables de toute perte en capital, en lien avec la lecture de cet article.