Bill Barhydt est le PDG d’Abra, une « crypto-banque » s’appuyant sur des « smart contracts » Bitcoin et Litecoin. Celle-ci permet à ses clients, entre autres, de conserver des monnaies fiduciaires sur leur smartphones, comme ils pourraient le faire avec des crypto-monnaies.
Au cours d’un entretien récemment accordé à l’entrepreneur Jason Calacanis dans le cadre de son podcast « This Week in Startups », M. Barhydt a été invité à donner son point de vue sur la flambée haussière qui s’était emparée l’année dernière des crypto-marchés. Il a notamment cité le rôle joué par le gouvernement japonais et l’engouement suscité par les Initial Coin Offerings (ICOs).
Une « FOMO » qui puiserait ses racines au Japon
Pour M. Barhydt’s, l’enthousiasme dont ont profité le Bitcoin et les autres crypto-monnaies en 2017 aurait été déclenché par l’initiative du gouvernement japonais – un gouvernement qui avait décidé, en avril dernier, de légaliser le BTC comme moyen de paiement.
« À mon avis, le prix a augmenté du fait de la décision du gouvernement japonais. Celle-ci a constitué une bénédiction pour les investisseurs institutionnels, en disant “nous soutenons cet écosystème” » a déclaré M. Barhydt. « Du fait de la culture japonaise, cette décision prend une toute autre signification qu’aux États-Unis. C’était comme une bénédiction qui disait “allez de l’avant et profitez-en ». C’était presque comme si l’on avait dit “tournez-vous vers ces actifs” – dans la mesure où ceux-ci faisaient désormais partie intégrante des marchés ».
Il estime que la culture japonaise est différente de celle qui prévaut aux Etats-Unis – un pays dans lequel les citoyens sont plus prompts à prendre des initiatives sans attendre l’approbation de leur gouvernement.
Pour M.Barhydt, l’arrivée d’investisseurs institutionnels au Japon aurait suscité, à travers le monde, un sentiment de « FOMO » (« Fear Of Missing Out », autrement dit la peur de passer à côté de quelque chose). Ceci aurait engendré une hausse de la demande pour les actifs numériques, provoquant ainsi la flambée de leurs prix.
De nombreux épargnants sont, de leur côté, entrés sur ce marché à travers des services comme Coinbase. L’application développée par la société était d’ailleurs devenue pendant quelques heures, à la fin de l’année 2017, l’application la plus populaire de l’App Store aux États-Unis.
« Pour l’instant, il n’y a pratiquement pas d’argent institutionnel occidental dans les crypto-monnaies… Lorsque ces financements arriveront, tenez-vous prêts », a‑t-il ajouté.
Les « hodlers » assureraient au Bitcoin un prix plancher
Pour Bill Barhydt, dans la mesure où le nombre de vendeurs serait relativement stable, le prix du Bitcoin serait contrôlé par un nombre limité d’acheteurs.
« Il y a en fait un grand nombre de détenteurs, qui ne comptent pas pour l’instant vendre leurs actifs », a‑t-il expliqué. « S’il n’y a pas beaucoup de vendeurs, cela signifie que le volume d’échange est piloté par les gens qui achètent, parce que le nombre de vendeurs est relativement fixe ».
Le PDG d’Abra a ainsi indiqué qu’une part importante de ces « hodlers » ne seraient pas intéressés par la vente de leurs actifs, que le prix du BTC soit égal à 1 000 ou à 50 000 dollars. Comme l’avait expliqué le site Forbes au début de l’année, ces détenteurs, présentés par l’investisseur Trace Mayer comme des « hodlers de dernier ressort », permettraient d’assurer au Bitcoin un « prix plancher », en dessous duquel il ne serait pas susceptible de descendre.
Une frénésie autour des ICOs
Au cours de cet entretien, Bill Barhydt a également évoqué la frénésie qui s’était emparée l’année dernière des ICOs – une frénésie qui a incité de nombreux épargnants à s’offrir des crypto-monnaies pour pouvoir y participer.
Il a notamment réparti les tokens proposés dans le cadre de ces levées de fonds en deux catégories : une première, qui recouvre des actifs relativement proches des titres financiers traditionnels, ainsi qu’une seconde, qui représente ce qu’il appelle des « utility tokens ».
« La plupart des sociétés qui ont lancé des ICOs au cours des 18 derniers mois ont essayé de présenter leur actifs comme ce que j’appellerais des “utility tokens”. Ainsi, elles ne sont pas soumises à un enregistrement classique auprès de la SEC, ou aux règles qui s’appliquent d’ordinaire aux investissements – comme celles que doivent par exemple respecter les startups référencées sur AngelList ».
Cet article ne constitue pas une recommandation d’investissement. Nous vous suggérons de mener vos propres recherches avant de décider de vous procurer des crypto-monnaies – des actifs extrêmement risqués. Ne dépensez pas plus que ce que vous pouvez vous permettre de perdre. Nous ne saurons être tenus responsables de toute perte en capital, en lien avec la lecture de cet article.