Brad Garlinghouse, le CEO de Ripple, la société blockchain qui supervise le réseau Ripple, estime que le marché a réagi de manière disproportionnée à l’annonce du gendarme de la bourse américaine, la Securities and Exchange Commission.
La SEC demande aux plateformes d’échange de s’enregistrer auprès d’elle
Hier, la SEC a indiqué que l’ensemble des plateformes d’échange d’actifs numériques devraient être enregistrées auprès d’elle si elles souhaitaient permettre à des épargnants d’échanger des tokens – des actifs qu’elle assimile à des titres financiers.
Voici ce que l’on peut lire dans son communiqué intitulé « Statement on Potentially Unlawful Online Platforms for Trading Digital Assets » :
“Si une plateforme propose des échanges d’actifs numériques, qui constituent des titres financiers – et qu’elle fonctionne comme une ‘exchange’, telle qu’elle est définie par les lois fédérales sur les titres financiers – alors cette plateforme doit s’enregistrer auprès de la SEC en tant que plateforme d’échange de titres financiers nationale, ou bénéficier d’une exemption”.
Les membres de la SEC s’inquiètent de l’émergence de plateformes se présentant comme des “exchanges”, ce qui serait susceptible de « donner aux investisseurs la fausse impression selon laquelle elles seraient régulées, ou qu’elles respecteraient les normes réglementaires d’une plateforme d’échange nationale de titres financiers ».
Et si les marchés semblent avoir été affectés par cette annonce, celle-ci n’a pas refroidi l’optimisme de Brad Garlinghouse, le CEO de Ripple, qui estime qu’elle ne devrait pas avoir un impact notable sur l’écosystème :
« Voici mon point de vue sur les déclarations de la SEC : le marché affiche une réaction disproportionnée. En somme, trois options s’offrent aux plateformes d’échange : déréférencer les ICOs, s’enregistrer, ou fermer. Il y aura certainement des conséquences importantes pour Ethereum du fait des tokens ERC-20 »
La SEC à l’origine de la chute des marchés ?
Alors que le Bitcoin a plongé hier soir sous la barre des 9400 dollars, les crypto-marchés font grise mine.
Mais l’annonce de la SEC n’est probablement pas la seule responsable de leur chute – une chute importante, avec une valorisation qui est passée, en moins de 72 heures, de plus de 470 milliards de dollars à moins de 390 milliards de dollars.
Cette baisse semble également être causée par d’autres facteurs, comme les sanctions imposées par le gouvernement japonais à certaines plateformes de trading locales, ou encore le dispositif de phishing dont ont été victimes certaines utilisateurs du site d’échange Binance.
Par ailleurs, comme l’a fait remarquer M. Garlinghouse, les obligations réglementaires imposées aux plateformes qui souhaitent référencer des tokens ERC-20 ou des ICOs ne devrait avoir un impact que sur les tokens adossés au réseau Ethereum.
Mardi dernier, dans le cadre d’une séance au Sénat, Jay Clayton, le président de la SEC, a insisté sur le fait qu’il existait selon lui une différence notable entre les tokens liés à des ICOs et les crypto-monnaies. Il estime que les premiers constituent des titres financiers, tandis que les secondes correspondent à « de véritables crypto-monnaies ».
SEC Chairman Jay Clayton separates ICO tokens to cryptocurrencies. He calls ICO tokens securities, while calling others « true cryptocurrencies. »
— Joseph Young (@iamjosephyoung) 6 février 2018
- À lire également : « Quelles sont les différences entre les crypto-monnaies et les tokens ? »
Dans la mesure où la plupart des plateformes d’échange font déjà l’objet d’une régulation stricte, il est peu probable que l’annonce de la SEC puisse avoir, à moyen terme, un impact majeur sur les évolutions du marché. C’est d’ailleurs le cas des autres ressorts de cette chute : elles sont très certainement plus liées à une peur conjoncturelle qu’à une remise en cause des fondamentaux de cet écosystème.
Références : CCN, CoinMarketCap