L’investisseur de renom s’en est une nouvelle fois pris aux cryptomonnaies, affirmant qu’il aurait préféré qu’elles n’aient jamais existé.
Charlie Munger, célèbre investisseur milliardaire et vice-président de Berkshire Hataway, a de nouveau fustigé les actifs numériques.
« La Chine a pris la bonne décision, consistant à simplement interdire [les cryptomonnaies] », a‑t-il déclaré dans le cadre de la Conférence Sohn Hearts & Minds Investment qui s’est tenue à Sydney, dans des propos rapportés ce vendredi par l’Australian Financial Review.
En juin, Pékin avait imposé un tour de vis sur la crypto-sphère locale, contraignant les principaux mineurs de Bitcoin à quitter le pays. Fin septembre, la Banque Populaire de Chine avait annoncé l’interdiction de l’ensemble des transactions effectuées en cryptomonnaies.
Certaines des décisions politiques récentes de la Chine ont également touché des entreprises plus traditionnelles comme Alibaba et Tencent, qui ont vu leurs actions plonger en 2021.
Mais malgré les inquiétudes des investisseurs, Charlie Munger estime que l’empire du Milieu a agi « de manière sérieuse ».
Le milliardaire a ensuite expliqué qu’il souhaitait « pouvoir gagner de l’argent en vendant des choses qui sont bonnes pour ses clients, pas des choses qui sont mauvaises pour eux ».
Et d’aouter qu’il aurait préféré que les cryptomonnaies n’aient jamais été inventées. Il juge que le secteur de l’investissement autour de la technologie blockchain a atteint des niveaux de surchauffe, le comparant à la bulle internet de la fin des années 1990.
« Je pense que la bulle internet était bien plus déconnectée en termes de valorisations que ce que nous avons aujourd’hui. Je considère toutefois que, d’un point de vue global, l’ère actuelle est plus “folle” que celle de la bulle internet ».
« Fuyez le Bitcoin comme la peste »
Ce n’est pas la première fois que Charlie Munger s’en prend aux cryptomonnaies. En mai, il avait reconnu qu’il « détestait le succès du Bitcoin », jugeant qu’il était « contraire aux intérêts de la civilisation ».
En décembre 2017, il avait appelé les investisseurs à « fuir le Bitcoin comme la peste ».
Le Bitcoin, la première et la plus populaire des cryptomonnaies, revendique actuellement une valorisation de plus de 1 083 milliards de dollars. Lors de la rédaction de cet article, le BTC s’échangeait à un peu plus de 57 000 dollars, en hausse de 95% depuis le début de l’année.
Si la position de Charlie Munger sur les cryptomonnaies est susceptible de trouver un écho auprès de certains décideurs politiques, il convient de noter que Jerome Powell, président de la Réserve Fédérale américaine, a récemment révélé qu’il n’avait pas l’intention de suivre l’exemple de la Chine en interdisant les actifs numériques. Il convient, selon le dirigeant, d’adopter une approche plus mesurée en réglementant certains domaines de cette industrie, comme celui des « stablecoins ».