Pour ceux qui l’utilisent – que ce soit pour conduire des transactions, pour se prémunir face à une monnaie nationale vacillante, ou comme réserve de valeur – le Bitcoin peut constituer une bénédiction.
Mais ce n’est pas là un sentiment partagé par tous. Des banques centrales aux PDG alarmistes, la liste des détracteurs qui fustigent le bitcoin semble s’allonger chaque semaine.
Le bitcoin attise les foudres de certains membres des gouvernements, avec des dirigeants qui interviennent partout dans le monde pour stopper l’ascension de la crypto-monnaie. Alors que la plupart des gouvernements réfléchissent actuellement à la possible mise en place d’un cadre réglementaire, d’autres sont déjà allés plus loin en adoptant des lois interdisant complètement l’utilisation du bitcoin.
Les législateurs… légifèrent
Que ce soit du fait de la peur, de l’ignorance ou du protectionnisme, les gouvernements ont tendance à légiférer pour se prémunir face à ce qu’ils peuvent percevoir comme étant une menace.
Après tout, la première prérogative d’un gouvernement est de gouverner, et toute technologie disruptive qui viendrait éroder leur pouvoir risque de faire face à de nouvelles règles, destinées à encadrer son utilisation.
Certains gouvernements, qui “comprennent” le bitcoin – et qui y sont favorables – ont fait voter des lois qui protègent les citoyens tout en facilitant le libre commerce avec cette devise numérique. C’est par exemple le cas au Japon, un pays dans lequel un nombre croissant de commerçants se met à accepter les paiements en Bitcoin, après que le gouvernement ait mis en place un cadre réglementaire souple et clair.
Mais tous les gouvernements ne sont pas aussi tolérants à l’égard de nouvelles technologies – des technologies qui peuvent potentiellement remettre en cause la portée de leurs prérogatives.
On sait que, dans certains pays, la répression est rude lorsqu’il s’agit de crypto-monnaies. Des citoyens se sont ainsi fait saisir leurs actifs, tandis que d’autres ont été jetés en prison.
Mais, même si les gouvernements ont la possibilité de faire voter des lois contre de telles activités, ils se trouvent impuissants face à une technologie aussi décentralisée que la blockchain, que nul ne peut empêcher de se propager.
Interdire le Bitcoin ?
Comme l’interdiction des drogues, de l’alcool ou bien même d’internet, l’interdiction du bitcoin semble, pour certains, absurde et inapplicable.
Et pourtant, une telle interdiction peut se retrouver dans 5 pays : le Bangladesh, la Bolivie, l’Équateur, le Kirghizistan et le Népal.
Pour ce dernier, on peut citer le cas de deux entrepreneurs népalais, qui ont été brusquement jetés en prison pour avoir créé une petite plateforme d’échange de crypto-monnaie dans leur pays.
En Amérique du Sud, Bitcoin rime bien souvent avec Venezuela. En effet, les populations de la « Terre de Grâce » se sont tournées vers les crypto-devises car elles représentent un refuge face à une inflation galopante et une économie défaillante.
Mais le Venezuela est l’un des premiers à s’être opposé aux devises numériques : la banque centrale bolivienne avait interdit le bitcoin dès 2014. Depuis, la police veille, et mieux vaut rester discret lorsqu’il s’agit de crypto-monnaie.
De vente libre à économie souterraine

Pour de nombreux libertaires, la prohibition, comme le prouve des décennies de politiques infructueuses, ne freine pas le vice, qu’il s’agisse de drogue, d’alcool ou de bitcoin. Elle ne ferait qu’encourager le commerce clandestin, exposant ses protagonistes à des risques accrus tout en favorisant l’agissement d’acteurs sans scrupules.
L’année dernière, la Bolivie l’a découvert à ses dépens à la suite d’une escroquerie à la devise numérique dans laquelle des investisseurs se voyaient promettre 300% de profits en 60 jours. Le système pyramidal s’est effondré rapidement, aboutissant à des émeutes agressives dans les rues d’El Alto.
Pendant ce temps, les voisins équatoriens ont interdit le bitcoin, non pas parce qu’ils s’opposent aux devises numériques, mais parce qu’ils ont pour amibition de les contrôler, pour les incorporer au dollar équatorien.
« L’argent électronique a été conçu pour soutenir le complot monétaire de la dollarisation, » a expliqué un économiste affilié au gouvernement.
Le Kirghizistan, un minuscule État enclavé en Asie Centrale, ainsi que le Bangladesh, viennent compléter la liste des pays qui ont interdit le bitcoin.
En 2014, la Banque du Bangladesh avait déclaré que toute personne utilisant ces monnaies pourrait être emprisonnée – elle les accusait généralement de blanchiment d’argent.
« The Right to HODL »
Il semblerait que, lorsque l’autorité d’un gouvernement s’affaisse, l’usage des crypto-monnaies devient plus simple.
C’est par exemple le cas au Zimbabwe, où, du fait du récent coup d’État militaire, la réglementation du bitcoin ne semble plus être au centre des préoccupations. Dans le même temps, les populations s’emparent d’une crypto-monnaie qui fait figure de valeur refuge, alors que le Bitcoin a dépassé récemment les 13 500 dollars sur la seule plateforme d’échange zimbabwéenne existante.
La situation semble bien différente dans les pays développés. Nous avons beau parfois nous offusquer de certaines critiques visant le Bitcoin, émanant de figures de la finance ou de dirigeants gouvernementaux, alors que nous avons, pour l’instant, parfaitement le droit d’acheter, de vendre, d’échanger et de détenir l’ensemble des crypto-monnaies qui sont proposées sur les marchés.
Référence : news.bitcoin.com