Un fonds de pension dédié à la retraite d’enseignants, a pris ses distances vis à vis des crypto-monnaies, évoquant la possibilité que cet argent soit liée aux revenus tirés d’activités illicites.
Bjarne Graven Larsen, vice-président directeur et chef des placements du régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l’Ontario (RREO), a déclaré que son fonds de pension n’avait aucune intention de s’intéresser aux crypto-monnaies.
S’adressant à la chaîne canadienne BNN, il a expliqué que sa principale inquiétude était liée à l’absence d’un cadre réglementaire strict. Cette absence nourrirait le transfert de revenus tirés d’activités illicites vers les crypto-monnaies.
« Nous sommes sceptiques, dans le sens où ceci n’est pas vraiment réglementé, que l’on ne peut s’assurer des entités qui se cachent derrière. Personnellement, je n’apprécie pas le fait qu’il y ait beaucoup d’argent de la drogue, beaucoup d’argent illégal dans ces crypto-monnaies. »
Alors que les monnaies numériques sont parfois présentées comme constituant l” »avenir de la monnaie » l’avenir de la monnaie, ce commentaire traduit le doute ressenti par de nombreuses figures de la finance.
Larry Fink, président-directeur général de l’entreprise BlackRock, la plus grande société d’investissement au monde, avait ainsi expliqué que la popularité du Bitcoin (qui s’est approché cette année des 8 000 dollars) ne constitue rien d’autre qu” »un indicateur permettant de connaître la demande pour le blanchiment d’argent, à travers le monde. »
La valeur actuelle des crypto-monnaies a été remise en question par de nombreuses autres personnalités, comme l’investisseur milliardaire Warren Buffett, qui refuse de les considérer comme des “monnaies”, dans la mesure où « il ne s’agit pas d’actifs productifs. »
Le fait que les crypto-monnaies ne fassent souvent pas encore l’objet de réglementations strictes, mais également le caractère anonyme (ou pseudonyme) des transactions, a suscité une vague de déclarations hostiles de la part des gouvernements et des banques centrales.
Steve Mnuchin, secrétaire du Trésor des États-Unis, avait récemment partagé ses inquiétudes au sujet de l’utilisation des crypto-monnaies à des fins illégales.
Les gouvernements de pays tels que la Chine, l’Inde ou la Russie ont tous refusé de légaliser les crypto-monnaies « décentralisées ». Et en plus d’établir leurs propres réglementation, ces pays ont également évoqué la création de leur propre monnaie numérique, qui serait émise par la banque centrale.
M. Larsen semble partager un point de vue similaire :
« Je pense que vous devez nécessairement avoir quelqu’un qui les réglemente, afin de vous assurer que tout ce qui se passe dans le monde se passe de manière conforme aux lois. »
Alors que M. Larsen (qui gérait en juin 2017 des actifs d’une valeur nette de 180,5 milliards de dollars pour le compte des enseignants de l’Ontario) a pris ses distances avec le Bitcoin et les autres crypto-monnaies, il a vanté les mérites de la technologie Blockchain, sur laquelle s’appuient ces monnaies numériques.
Il ne prédit cependant aucun avenir au crypto-monnaies, expliquant :
« La technologie Blockchain derrière elles est excellente, mais je ne pense pas que le Bitcoin, ou n’importe quelle autre des crypto-monnaies, puisse prospérer sur le long terme. »
Référence : Cryptovest