Steven Mnuchin a déclaré que son administration s’intéressait de près aux crypto-monnaies, en particulier à leur utilisation pour la conduite d’activités criminelles.
Le Secrétaire du Trésor des États-Unis, Steven Mnuchin, a affirmé que, bien qu’il n’existait pas d’instruction officielle du gouvernement au sujet du Bitcoin, son institution surveillait de près les crypto-monnaies. Il a notamment évoqué leur utilisation pour la conduite d’activités illégales comme la fraude, le blanchiment d’argent, ou encore le financement du terrorisme.
Dans un entretien accordé à Yahoo Finance, M. Mnuchin a déclaré :
« C’est quelque chose que nous examinons avec la plus grande attention, et que nous allons continuer à surveiller. Le premier problème, le plus important, c’est de s’assurer que les gens n’utilisent pas le Bitcoin afin de mener des activités illégales. C’est la raison pour laquelle nous voulons nous assurer, par exemple, que le Bitcoin ne nourrit pas le Dark Web. Et c’est quelque chose qui nous inquiète en ce moment. »
Le prix du Bitcoin a affiché une hausse exceptionnelle depuis le début de l’année 2017, passant de moins de 1 000 dollars jusqu’à plus de 7 500 dollars. Le prix a toutefois baissé ces derniers jours, suite à l’annonce de l’annulation du hard fork SegWit2x (une mise à jour de son logiciel), repassant sous la barre des 6 500 dollars. Certaines rumeurs, qui ont fait état d’un maintien de ce hard fork, semblent avoir conduit les marchés dans l’incertitude.
La crypto-monnaie inquiète les différents gouvernements du fait de sa volatilité, mais aussi de son caractère « pseudonyme ». En effet, s’il est possible de connaître les transactions effectuées vers et à partir d’une adresse, le réseau ne permet pas de relier cette adresse à l’identité de son propriétaire.
M. Mnuchin a expliqué qu’il avait participé à des discussions avec les responsables gouvernementaux d’autres pays, afin d’imaginer une solution pour endiguer ce phénomène.
« Si vous vendez des Bitcoins aux États-Unis, vous devez vous soumettre aux règles du Bank Secrecy Act (BSA) [qui oblige les institutions financières américaines à collaborer avec le gouvernement, en cas de suspicion de blanchiment d’argent ou de fraude]. »
Il poursuivit :
« Je discute actuellement de ces problèmes avec mes homologues internationaux. Notre priorité consiste à nous assurer que le Bitcoin n’est pas utilisé dans les transferts de fonds illégaux. »
Lorsque la question d’une déclaration officielle du Trésor des États-Unis concernant le Bitcoin à été évoquée, M. Mnuchin répondit qu’aucun échéancier n’avait encore été établi.
Il ajouta toutefois :
« Nous avons mis en place des groupes de travail qui s’intéressent à cette problématique. Et, encore une fois, c’est quelque chose que nous surveillons de très près. »
Ces commentaires de M. Mnuchin interviennent peu après ceux de l’inspecteur général du Trésor des États-Unis. Voici ce qu’il avait affirmé :
« Nous allons déterminer comment le FinCEN [Financial Crimes Enforcement Network] va identifier, prioriser, et aborder les risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme associés aux monnaies virtuelles. »
Par ailleurs, le mois dernier, Jeff Session, Procureur général des États-Unis, avait informé le Comité judiciaire du Sénat des États-Unis de la découverte de plusieurs milliers de comptes sur la marketplace Alphabay, sur laquelle des Bitcoins sont utilisés pour acheter et vendre des produits illégaux.
L’IRS (l’administration fiscale américaine) semble également suivre la piste du Bitcoin. Elle avait demandé à Coinbase de lui transmettre des informations sur les détenus par ses clients américains, mais s’était ensuite ravisée.
Le Bitcoin et les crypto-monnaies ont fait l’objet de vives discussions de la part des gouvernements. Certains, comme la Chine, la Russie ou l’Uruguay, ont évoqué la possibilité de créer une monnaie électronique, contrôlée par l’État.
Et au début du mois de Novembre, Michael Corbat, le CEO de Citigroup, avait affirmé que le Bitcoin menaçait suffisamment les gouvernements pour qu’ils soit amenées à créer leur propre monnaie virtuelle, plutôt que de permettre l’utilisation de crypto-monnaies décentralisées.
Référence : Cryptovest