Alors que le site Business Insider nous apprenait mercredi que Goldman Sachs aurait renoncé au lancement d’un service d’échange de crypto-monnaies, son chef de l’investissement a tenu hier à démentir cette affirmation.
Il a déclaré que le géant financier comptait toujours, dans une optique de long terme, se tourner vers les actifs numériques – et rappelle qu’il n’a jamais fourni de calendrier précis à ce sujet.
Des « fake news ». Il s’agit du terme employé hier soir par Martin Chavez, le chef de l’investissement de Goldman Sachs, qui dément tout revirement du géant financier au sujet des crypto-monnaies.
« Je n’aurais jamais cru que j’utiliserais un jour ce terme, mais je me dois de qualifier cette nouvelle de “fake news” » a‑t-il déclaré à San Francisco, dans le cadre de la conférence TechCrunch Disrupt.
Goldman Sachs CFO says reports about its Bitcoin trading desk roll back is fake news.
The $90 billion investment bank denies the report and says its exploration of crypto like Bitcoin is for the long-term, « evolving overtime.« https://t.co/e8pN7icHs6
— Joseph Young (@iamjosephyoung) 6 septembre 2018
Selon son CFO, la banque d’investissement plancherait toujours sur des produits financiers adossés au Bitcoin, dans la mesure où « c’est ce que veulent ses clients ».
« La prochaine étape de cet examen concerne ce que l’on appelle des contrats à terme sans livraison physique, qui sont des produits dérivés financiers non cotés, réglés en dollars américains, et qui s’appuient sur le prix de référence BTC/USD établi par plusieurs plateformes d’échange », a‑t-il ajouté.
« Une réflexion susceptible d’évoluer au fil des mois »
Mercredi, le Bitcoin a brusquement plongé, passant en quelques dizaines de minutes de 7 390 dollars à 6 930 dollars. Une baisse qui s’est, depuis, encore accentuée : lors de la rédaction de cet article, la première monnaie numérique s’échangeait à 6 525 dollars.
Pour certains observateurs, cette chute serait étroitement liée à un article publié le même jour par Business Insider, qui citait des sources anonymes rapportant que Goldman Sachs aurait temporairement renoncé au lancement d’un service d’échange de crypto-monnaies.
Le géant de Wall Street, dont on apprenait en décembre dernier qu’il envisagerait de se lancer pleinement dans l’écosystème des actifs numériques, n’a toutefois jamais fourni d’indications claires sur ses intentions.
« Suite à l’intérêt de nos clients pour les monnaies numériques, nous sommes en train de réfléchir à la manière dont nous pourrions les satisfaire au mieux », avait déclaré un porte-parole de l’entreprise à CNBC en octobre dernier.
Le même mois, Llyod Blankfein, son PDG, avait tweeté que la société « pensait toujours au Bitcoin ».
Martin Chavez a ajouté hier que Goldman Sachs n’avait pas renoncé à se tourner vers les crypto-monnaies, en précisant qu’aucun calendrier précis n’a jamais été défini. Il n’a toutefois pas évoqué les rumeurs selon lesquelles son entreprise pourrait lancer un véritable service d’échange autour de ces actifs.
« Lorsque nous avions indiqué que nous allions étudier les crypto-monnaies, il s’agissait d’une réflexion susceptible d’évoluer au fil des mois », a‑t-il précisé. « Peut-être qu’un individu a pensé à nos activités dans cette sphère, qu’il s’est enthousiasmé en pensant que nous deviendrions des faiseurs de marché pour des Bitcoins “physiques”, avant de réaliser que cette évolution n’était pas pour tout de suite ».
L’absence d’un service de garde suffisamment fiable
Depuis mai, la banque d’investissement offre des services de compensation financière à ses clients pour les contrats à terme sur le BTC proposé par le CBOE et le CME.
Mais pour son chef de l’investissement, la route est encore longue avant qu’elle ne leur propose des Bitcoins « physiques », qu’ils seraient susceptibles de détenir « réellement ». L’homme a évoqué la nécessité de disposer d’un service de garde fiable avant de pouvoir envisager la mise en place d’une telle offre.
« Les Bitcoins “physiques” constituent un élément très intéressant, mais qui suppose de nombreux défis », a‑t-il ajouté. « Du point de vue des services de garde, il n’existe pas encore de solution de type institutionnel pour le Bitcoin. Ceci nous intéresse, mais la route est encore longue ».
Jusqu’à présent, des problématiques comme le stockage, la sécurité ou la volatilité ont pu constituer des barrières aux yeux des investisseurs institutionnels. Alors que l’offre qui leur est adressée semble encore maigre, il faudra sans doute attendre encore plusieurs mois avant de voir de tels acteurs se presser vers les crypto-marchés.
Référence : CNBC