Subhash Garg, ancien secrétaire d’État chargé des Finances de l’Inde, a récemment expliqué qu’il était « trompeur de dire que les cryptomonnaies “privées” seront interdites ». Il est toutefois encore difficile de connaître la position que prendra le pays vis-à-vis des actifs numériques.
Le rédacteur du nouveau projet de loi sur les cryptomonnaies de l’Inde – Subhash Garg, ancien secrétaire d’État chargé des Finances – a tenu à rassurer les investisseurs. Il a ainsi récemment précisé que l’idée d’une interdiction des « cryptomonnaies privées » était erronée, tout en soulignant le potentiel des actifs numériques et de la technologie blockchain.
Les discussions parlementaires autour d’un projet de loi controversé sur les cryptomonnaies avaient suscité de nombreuses craintes la semaine dernière. L’annonce de son inscription à la session d’hiver avait provoqué la chute du cours des actifs numériques sur WazirX, la principale crypto-plateforme du pays. Le Bitcoin avait ainsi perdu pas moins de 17% de sa valeur en l’espace de moins de 3 heures.
Plusieurs observateurs avaient ensuite tenté de rassurer les marchés, indiquant que le pays ne devrait pas interdire l’utilisation des cryptomonnaies. C’est ce qu’avait notamment déclaré Nischal Shetty, le fondateur de WazirX, qui estimait que l’Inde allait se contenter de clarifier la réglementation en vigueur :
-Don’t believe there will be a blanket ban on crypto
‑Clarity on classification of crypto is important
‑Lawmakers understand crypto much better now vs a year agoNischal Shetty, WazirX on CNBC-TV18
— db (@tier10k) November 24, 2021
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Subhash Garg : une interprétation « erronée »
Difficile de savoir si ce point de vue était partagé par Subhash Garg, l’homme à l’origine du projet de loi. Dans un entretien accordé ce mardi 30 novembre au site News18, l’ancien dirigeant a confié que la présentation de ce document était erronée :
« [La présentation faite du crypto-projet de loi] était peut-être erronée. Il est trompeur d’affirmer que les cryptomonnaies seront interdites ».
Il a pourtant également déclaré, au cours du même entretien, que « les acteurs privés ne devraient pas avoir la possibilité d’émettre des monnaies ».
Il estime que le gouvernement indien n’était « pas prêt », et qu’il aurait dû dans un premier temps parfaire son projet de loi en s’entretenant avec les différents acteurs de la crypto-sphère locale.
Subhash Garg a également évoqué une confusion au sujet de la définition d’une « cryptomonnaie privée ». Cette confusion avait d’ailleurs provoqué une scission au sein de la crypto-communauté indienne : une partie considérait que le pays allait bannir toutes les cryptomonnaies non émises par le gouvernement, tandis que l’autre estimait que seules les cryptomonnaies anonymes (« private »), comme le Zcash ou le Monero, seraient interdites.
M. Garg a également fait part de son enthousiasme vis-à-vis de la technologie blockchain :
« Il s’agit de nouvelles technologies émergentes, que personne ne comprend totalement, qu’il s’agisse du gouvernement ou du secteur privé.
Des secteurs comme les cryptomonnaies et la technologie blockchain, qui disposent d’un potentiel gigantesque, doivent être longuement discutés. Ce n’est qu’ensuite qu’une décision pourra être prise, dans le meilleur intérêt de l’Inde ».
Enfin, Subhash Garg a ajouté qu’il était compliqué, tout particulièrement en Inde, de mettre sur pied une monnaie numérique de banque centrale. Il estime que le gouvernement devrait, dans un premier temps, relever certains défis, en favorisant la disponibilité de smartphones et en développant un portefeuille numérique adapté aux smartphones « basiques ».
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Le Bitcoin ne sera pas reconnu en tant que monnaie
On en saura sans doute plus dans les prochains jours, alors que le Cryptocurrency and Regulation of Official Digital Currency Bill est examiné par le parlement depuis lundi. Si Nirmala Sitharaman, le ministre des Finances, a déclaré que le Bitcoin ne serait pas reconnu en tant que monnaie, il a toutefois confié que le gouvernement ne comptait pas collecter des données sur les transactions en BTC.
En 2018, le pays avait interdit l’ensemble des crypto-transactions, avant que la Cour Suprême ne décide d’annuler ces restrictions en mars 2020.
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Coinstore se tourne vers l’Inde
Dans le même temps, les crypto-marchés indiens continuent d’attirer de grandes sociétés internationales. C’est notamment le cas de Coinstore, une plateforme d’échange d’actifs numériques singapourienne, qui a misé 20 millions de dollars afin de déployer trois nouveaux bureaux dans la région.
Dans des propos confiés au site Cointelegraph, l’un des porte-paroles de l’entreprise a indiqué qu’il espérait que le pays mettre en place un cadre réglementaire favorable pour les cryptomonnaies :
« Un processus « Know Your Customer » (KYC) strict, des normes de sécurité pour les plateformes d’échange ainsi qu’une réglementation progressive de certaines cryptomonnaies permettront de protéger les utilisateurs indiens et d’apporter des clarifications vis-à-vis de la légalité de certaines cryptomonnaies ».