Nikolay Storonsky, le fondateur de l’application bancaire Revolut, est récemment revenu sur la baisse des volumes d’échange sur les marchés Bitcoin. Il a notamment déclaré que la demande des investisseurs institutionnels était encore bien trop faible pour susciter un regain d’activité autour de la première monnaie numérique.
Au cours dernières mois, de nombreux médias se sont fait l’écho de l’afflux imminent dans la crypto-sphère de nombreux investisseurs institutionnels – des organismes collecteurs d’épargne, comme des fonds de pension ou des compagnies d’assurance.
En octobre dernier, Bloomberg citait ainsi Bobby Cho, le dirigeant du trading de la crypto-société d’investissement Cumberland, qui avait affirmé qu’un nombre croissant de ces entités comptait affluer vers les crypto-marchés.
« Sur les quatre à six derniers mois, les prix ont évolué dans une fourchette étroite, et cela semble coïncider avec le changement d’attitude de certaines institutions financières traditionnelles, qui sont plus à l’aise avec l’idée d’interagir avec cet écosystème », avait-il alors déclaré.
Mike Novogratz, fervent soutien du Bitcoin et dirigeant de la société d’investissement Galaxy Digital, avait déclaré quelques semaines auparavant qu’un sentiment de « FOMO » – la peur de passer à côté d’un investissement juteux – allait sans doute bientôt s’emparer de nombreuses sociétés du monde de l’investissement. Il s’attendait à ce que ces capitaux affluent sur les crypto-marchés d’ici à juillet 2019 – ce qui devrait, selon lui, leur permettre de retrouver leur valorisation record de janvier dernier, à plus de 800 milliards de dollars.
« Cette FOMO ne s’est pas encore manifestée, nous allons bientôt parvenir à un moment charnière », avait-t-il déclaré, avant de préciser que les fonds de pension devraient être les premières grandes entités à miser sur la crypto-sphère.
Plus récemment, le géant bancaire Morgan Stanley a publié un rapport faisant état d’un intérêt croissant des investisseurs institutionnels pour cet écosystème.
Investisseurs institutionnels : une demande encore très faible
Certains observateurs estiment que si les acteurs institutionnels ne sont pas encore entrés dans la crypto-sphère, c’est avant tout à cause d’un manque de clarté réglementaire autour des actifs numériques.
Mais pour le média Bloomberg, cela traduirait plutôt une faible appétence de ces organismes pour les crypto-monnaies :
« Le plus grand frein à l’arrivée des mastodontes de Wall Street dans la crypto-sphère provient de leurs clients, plutôt que des régulateurs », indique le site du groupe financier américain.
Dans son article, il cite notamment Nikolay Storonsky, le fondateur de la société britannique fintech Revolut. Valorisée à 1,7 milliard de dollars, cette entreprise propose une application qui offre à ses utilisateurs tout un panel de services bancaires, et qui leur permet depuis quelques mois de s’acheter du Bitcoin, de l’Ether, du Litecoin, du Bitcoin Cash et du XRP.
Au cours du Web Summit 2018 qui s’est tenu la semaine dernière à Lisbonne, le jeune entrepreneur a déclaré que les géants institutionnels de Wall Street ne montraient, pour le moment, pas de signe d’intérêt pour les crypto-monnaies. Un constat qui pourrait compliquer la tâche d’entreprises telles qu’ICE ou Fidelity, qui comptent proposer prochainement à des acteurs institutionnels des produits financiers adossés à des actifs numériques.
« À moins que de gros investisseurs institutionnels et fonds d’investissement ne se tournent massivement vers la crypto-sphère, je ne pense pas que les banques emprunteront ce chemin, dans la mesure où leur métier consiste à gagner de l’argent grâce à leurs clients », a‑t-il déclaré. « Jusqu’à présent, il n’y a aucun signe d’intérêt de la part des gros investisseurs institutionnels ».
Un point de vue partagé par Larry Fink, le PDG du mastodonte de la gestion d’actifs BlackRock. Celui-ci avait récemment déclaré que les clients de sa société n’étaient pas intéressés par les crypto-monnaies.
Et de remettre une couche la semaine dernière, dans un entretien accordé à CNBC. M. Fink a ajouté que sa société ne lancerait pas un fonds indiciel (ETF) adossé aux crypto-monnaies avant que l’écosystème ne devienne « légitime ». Il a toutefois précisé que BlackRock ne renonçait pas définitivement à proposer des produits d’investissement liés aux actifs numériques.
De nombreuses institutions financières sur le point de proposer des crypto-produits à leurs clients
Dans le même temps, un nombre croissant d’institutions financières, dont certaines étaient jusqu’ici hostiles vis-à-vis des crypto-monnaies, ont décidé de se tourner vers elles. On peut ainsi citer Morgan Stanley, Citigroup, Goldman Sachs ou encore ICE, la société qui gère le New York Stock Exchange.
Mais malgré ces initiatives positives pour l’écosystème, M. Storonsky tient à rester prudent. Il a notamment rappelé que les volumes d’échange de Bitcoin traités par Revolut étaient 5 fois moins importants qu’en décembre 2017.
Pour l’entrepreneur, si une reprise devait intervenir dans les mois qui viennent, les grandes banques ne devraient pas être les premières à en bénéficier.
« Les fintechs jouiront, dans un avenir proche, d’un poids considérable dans la crypto-sphère », a‑t-il déclaré. « Je ne pense pas que les banques parviendront à refaire leur retard ».
Référence : CoinSpeaker
en même temps impossible d’accéder à sa clé privé sur Revolut donc effectivement cette banque n’a aucun interet pour les utilisateurs de crypto.