Au cours des derniers mois, les crypto-marchés ont enregistré l’une des chutes les plus importantes de leur courte histoire.
L’avocat Jake Chervinsky, spécialiste des litiges liés aux valeurs mobilières, estime que les investisseurs institutionnels seraient en train d’en profiter, en accumulant les actifs numériques vendus par des épargnants paniqués :
Investors, with bitcoin trading under $4,000 :
Retail : « should I sell and buy back lower ? should I open a short ? should I just give up ? is it going to zero ? was this whole crypto thing a scam after all ? » ??
Institutions : « please keep selling us cheap bitcoin. thank you. » ??
— Jake Chervinsky (@jchervinsky) November 25, 2018
« Investisseurs, alors que le Bitcoin s’échange à moins de 4 000 dollars :
Épargnants : “Est-ce que je dois vendre pour racheter à un meilleur prix ? Dois-je “shorter” l’actif ? Ou tout simplement abandonner ? Est-ce qu’il va tomber à zero ? Est-ce que tout cette histoire de crypto-monnaies n’était au final qu’une escroquerie ?”
Institutions : “S’ils vous plaît, continuez de nous vendre vos Bitcoins à bas prix, merci.” »
Les institutions sont-elles véritablement en train d’acheter des Bitcoins ?
Les déclarations de M. Chervinsky ont suscité des débats au sein de la crypto-communauté.
Du fait de la poursuite de la baisse des principaux actifs numériques, certains sceptiques s’interrogent toujours sur la réalité de l’implication d’investisseurs institutionnels, pourtant largement évoquée dans les médias spécialisés.
Car on peut penser que si des investisseurs institutionnels avaient massivement accumulé des Bitcoins au cours des dernières semaines, le cours du BTC n’aurait pas chuté de plus de 40% en l’espace de 30 jours.
Pour M. Chervinsky, l’impact faible de ces professionnels sur le prix du Bitcoin ne serait pas lié à leur manque d’implication, mais au fait qu’ils auraient tendance à se tourner vers des moyens leur permettant d’investir sur les crypto-monnaies sans affecter l’évolution de leurs cours :
« Le problème, c’est que l’on pourrait conclure que “dans la mesure où les investisseurs institutionnels achètent, le prix doit immédiatement augmenter”. Les traders professionnels sont des experts lorsqu’il s’agit d’accumuler des actifs sans affecter leurs prix », a déclaré l’avocat, ajoutant que ces institutions ne prenaient pas de positions sans couverture sur des actifs aussi spéculatifs que le Bitcoin :
« Aucun des investisseurs et traders avec lesquels j’ai travaillé ne prennent des positions longues sans couverture sur des actifs spéculatifs. Lorsqu’ils achètent au comptant, il vont simultanément couvrir leur position afin de réduire leur risque. “L’espoir” n’a strictement rien à voir avec ça », a‑t-il poursuivi.
Des marchés opaques
Les investisseurs institutionnels auraient ainsi tendance à investir sur des actifs spéculatifs à travers des marches de gré à gré – autrement dit, en dehors des plateformes d’échange.
Dans le cas du Bitcoin, du fait d’un manque de liquidité, ils pourraient être amenés à s’appuyer sur des solutions comme celles offertes par Coinbase Custody ou Fidelity Digital Assets, qui leur permettent d’acheter et de vendre discrètement de grands volumes de BTC.
Le problème, c’est que les gérants de marchés de gré à gré et les prestataires de services de garde ne sont pas tenus de rendre publics les volumes qu’ils traitent. Du fait de ce manque de transparence, il est difficile d’affirmer avec certitude que les institutions seraient nombreuses à profiter de la baisse du cours du BTC pour accumuler des coins.
Mais pour M. Chervinsky, certains signes laissent peu de place au doute. L’avocat a notamment évoqué le fait que la société de crypto-investissement Grayscale soit parvenue à lever 330 millions de dollars cette année, ou encore l’incursion de mastodontes tels que Yale dans la crypto-sphère.
Ces initiatives traduiraient, selon lui, une demande soutenue de la part d’acteurs du secteur financier traditionnel :
I didn’t realize this would be so controversial. Plenty of public reports lately regarding institutional interest. Grayscale reporting high inflows ; university endowments taking positions ; on-ramps like ErisX & Bakkt expressing confidence in demand, etc.https://t.co/8UoY0bSDBJ
— Jake Chervinsky (@jchervinsky) November 25, 2018
Pour le moment, la demande enregistrée par les crypto-sociétés qui s’adressent aux professionnels constitue l’un des seuls indicateurs qui permettraient de démontrer l’appétence des gros investisseurs pour les crypto-marchés. Sauf qu’il n’existe encore aucun moyen, pour un observateur extérieur, de la quantifier.
L’arrivée de Bakkt, en janvier prochain, devrait permettre d’y voir plus clair quant à la réalité de l’engouement supposé des investisseurs institutionnels.
Référence : CCN
Cet article ne constitue pas une recommandation d’investissement. Nous vous suggérons de mener vos propres recherches avant de décider de vous procurer des crypto-monnaies – des actifs extrêmement risqués. Ne dépensez pas plus que ce que vous pouvez vous permettre de perdre. Nous ne saurons être tenus responsables de toute perte en capital, en lien avec la lecture de cet article.