Depuis 2014, Jamie Dimon est l’un des détracteurs les plus zélés de la première monnaie numérique. Pourtant, la société qu’il dirige s’est ouvertement tournée vers la crypto-sphère.
Il persiste et signe. Dans un entretien accordé la semaine dernière au Times of India, Jamie Dimon, PDG de la banque d’investissement JPMorgan Chase, a vivement tancé le Bitcoin – même s’il estime que le cours de la cryptomonnaie pourrait être multiplié par 10 en l’espace de 5 ans.
Voici ce qu’il a répondu lorsqu’on lui a demandé si le BTC et les autres cryptomonnaies devaient être interdits ou mieux régulés :
« Je me moque pas mal du Bitcoin. Je pense que les gens perdent beaucoup de temps et d’énergie à son sujet.
Mais il sera régulé […] Et cela devrait le freiner jusqu’à un certain point. Mais qu’il soit éliminé ou non, je n’en ai aucune idée et je m’en fiche. Je ne suis pas un acheteur de Bitcoin. Cela ne veut pas pour autant dire que son cours ne pourra pas être multiplié par 10 au cours des 5 prochaines années ».
En 2017, l’homme avait qualifié le Bitcoin de « fraude ». Il avait notamment expliqué que la monnaie numérique permettrait de favoriser les activités criminelles, en offrant la possibilité d’effectuer des transactions en BTC plutôt qu’en dollars.
« Si je réalisais que l’un de nos traders spéculait sur le Bitcoin, je le licencierais dans la seconde, et ce pour deux raisons », avait-il confié. « Un, cela va à l’encontre de nos règles. Deux, c’est stupide ».
« Il s’agit d’une fraude. Honnêtement, je suis choqué de constater que certains ne sont pas capable de le voir ».
« Si vous êtes suffisamment stupide pour en acheter, vous en paierez un jour le prix »
Début 2018, Jamie Dimon avait toutefois déclaré regretter ses propos.
JPMorgan se tourne vers la crypto-sphère
Le point de vue du dirigeant contraste nettement avec les projets récents de son entreprise, JPMorgan, qui se tourne depuis plusieurs mois vers l’écosystème des actifs numériques.
En janvier, la firme s’était offerte 10% des parts de la société d’édition de logiciels MicroStrategy, qui détient désormais 114 042 BTCs, achetés à un prix moyen de 27 713 dollars.
En juillet, le géant bancaire avait publié plusieurs offres d’emploi s’adressant à des développeurs blockchain, des ingénieurs et des spécialistes du marketing pour lancer sa crypto-division Onyx – à l’origine de la création en octobre 2020 du « stablecoin » du groupe, le JPM Coin.
Counterpoint Global, l’une des filiales de JPMorgan, a de son côté récemment annoncé qu’elle envisageait de proposer des crypto-investissements à sa riche clientèle.
En octobre 2020, Jamie Dimon avait reçu les foudres du « Bitcoin bull » Max Keiser :
« Le Bitcoin est arrivé comme une forme de vie spontanée, qui a émergé d’une conscience globale et collective en tant que mécanisme de défense face à des banques centrales prédatrices.
Jamie Dimon est un parasite, comme un ténia, et notre espèce ne pouvaient jusqu’ici pas se défendre. Avec l’aide de Dieu, nous avons collectivement permis l’existence du Bitcoin pour combattre les monnaies fiduciaires, le système bancaire de réserve fractionnelle et la propagande keynésienne “d’argent-dette” ».