Jumeaux Winklevoss : « Les régulateurs n’ont pas été assez réactifs »

Hier, Tyler et Came­ron Wink­le­voss se féli­ci­taient de l’ar­ri­vée d’un cadre régle­men­taire plus clair autour des actifs numé­riques. Ils estiment qu’il s’a­git d’une étape néces­saire pour per­mettre leur expansion.

Au cours d’un entre­tien accor­dé à Bloom­berg TV, les deux jumeaux ont évo­qué les débats qui se tiennent au sein du Sénat amé­ri­cain autour de la réponse régle­men­taire à appor­ter aux crypto-monnaies.

Et plu­tôt que de craindre l’ar­ri­vée d’un cadre régle­men­taire plus strict, ils estiment que cette prise de conscience de la part des auto­ri­tés consti­tue une étape néces­saire pour per­mettre l’ex­pan­sion de cet écosystème.

Tyler Wink­le­voss a déclaré :

« Ces tech­no­lo­gies ne peuvent pros­pé­rer et s’étendre sans une régu­la­tion réflé­chie, qui puisse leur per­mettre d’être reliées au monde de la finance. […] Si les auto­ri­tés par­viennent à trou­ver le bon équi­libre, nous pen­sons que de telles mesures seront béné­fiques pour les crypto-monnaies ».

Cela fait plu­sieurs années que Tyler et Came­ron Wink­le­voss – ren­dus célèbres pour leurs démê­lés avec Mark Zucker­berg – vantent les mérites des actifs numériques.

Après avoir décou­vert le le Bit­coin en 2012, ils avaient rapi­de­ment déci­dé d’in­ves­tir une par­tie de leur for­tune dans l’ac­tif. Ils détien­draient tou­jours l’en­semble des 120 000 BTC qu’ils auraient alors achetés.

Pour Tyler Wink­le­voss, les régu­la­teurs n’ont pas fait preuve de suf­fi­sam­ment de réac­ti­vi­té face à l’é­mer­gence des cryp­to-mon­naies. Il estime qu’un cadre régle­men­taire plus clair per­met­tra de pro­té­ger les épargnants :

« Mon regret, c’est que les régu­la­teurs n’ont pas fait preuve de suf­fi­sam­ment de rapi­di­té pour pro­po­ser des cadres clairs, et pour per­mettre de légi­ti­mer les acteurs de l’é­co­sys­tème. Ce n’est pas un hasard si les prix du Bit­coin et de l’E­ther aug­mentent lorsque l’on pro­pose des offres de ser­vices plus régu­lées, comme Gemini. »

Car les jumeaux ne se sont pas conten­tés d’ac­qué­rir des actifs numé­riques. En 2015, ils déci­daient de fon­der Gemi­ni – une pla­te­forme d’é­change de cryp­to-mon­naies sur laquelle le Chi­ca­go Board Options Exchange s’ap­puie pour la liqui­da­tion de ses contrats à terme.

Le Bitcoin, un « meilleur » or

Plus tard dans la jour­née, les deux hommes ont été inter­ro­gés par la chaîne de télé­vi­sion CNBC. Ils ont cette fois fait part, en dépit des récentes baisses, de leur opti­misme pour les actifs numériques.

Came­ron Wink­le­voss a com­pa­ré le Bit­coin à l’or – une ana­lo­gie qu’il aime employer pour pou­voir pré­dire le prix futur de la mon­naie numé­rique. Il estime d’ailleurs que cette der­nière pos­sède de « meilleures » carac­té­ris­tiques que le métal jaune :

« Nous sommes per­sua­dés que le Bit­coin “dis­rupte” l’or. Nous pen­sons que, si l’on s’in­té­resse à ses pro­prié­tés, il s’a­git d’un “meilleur or”. Et d’où l’or tire-t-il sa valeur ? De sa rare­té. L’offre de Bit­coin est pré-défi­nie – c’est encore mieux que la rare­té. […] Par ailleurs, il est plus por­table, plus fon­gible et plus durable. Il s’a­git d’un “meilleur” or. »

• À lire éga­le­ment : « Came­ron Wink­le­voss : le Bit­coin pour­rait un jour “dis­rup­ter” l’or »

C’est la rai­son pour laquelle les deux frères ne seraient pas sur­pris si le prix du Bit­coin était mul­ti­plié, dans un futur proche, par 40.

Came­ron Wink­le­voss a éga­le­ment confié son sen­ti­ment au sujet des éta­blis­se­ment ban­caires – qui sont d’ailleurs nom­breux à se décla­rer hos­tiles vis-à-vis des actifs numériques :

« Les cryp­to-mon­naies ne sont véri­ta­ble­ment impor­tantes que pour les tran­sac­tions inter­per­son­nelles […] Mais quand deux machines infor­ma­tiques vont échan­ger de la valeur éco­no­mique, elles vont le faire en s’ap­puyant sur des pro­to­coles comme Bit­coin ou Ethe­reum. Elles ne vont pas aller ouvrir un compte chez J.P. Mor­gan. […] Ces banques ont été inven­tées avant l’exis­tence d’in­ter­net. Elles ne sont pas appro­priées aux paie­ments sur internet ».

Une décla­ra­tion qui ne devrait sans doute pas plaire à Jamie Dimon, le PDG de J.P. Mor­gan. Le diri­geant avait d’ailleurs évo­qué à plu­sieurs reprises le Bit­coin l’an­née der­nière. Il avait décla­ré qu’il s’a­gis­sait d’une « escro­que­rie », avant de confier qu’il « regret­tait » ses propos.

Réfé­rences : NewsBTC, Bloom­berg, CNBC