Cameron Winklevoss : le Bitcoin pourrait un jour « disrupter » l’or

Came­ron Wink­le­voss – l’un des deux célèbres « capi­tal ris­queurs » Wink­le­voss – a récem­ment confié à CNBC qu’il esti­mait que la capi­ta­li­sa­tion du Bit­coin pour­rait dépas­ser un jour la valeur du stock d’or mon­dial. Le jeune inves­tis­seur semble per­sua­dé que l’en­semble des Bit­coins en cir­cu­la­tion pour­raient ain­si valoir plu­sieurs mil­liers de mil­liards de dol­lars – contre envi­ron 250 actuellement.

Un « or 2.0 »

 Alors qu’il est récem­ment deve­nu, avec son frère, le pre­mier « mil­liar­daire Bit­coin », Came­ron Wink­le­voss est éga­le­ment l’un des pre­miers à avoir sen­ti le poten­tiel du Bit­coin, à une époque où la mon­naie numé­rique était encore confi­den­tielle.

Et il semble être, plus que jamais, confiant au sujet son ave­nir.

Les jumeaux avaient été ren­dus célèbres pour leur rôle dans la créa­tion de Face­book. Ils avaient fini par trou­ver un accord avec Mark Zucker­berg, après l’a­voir accu­sé d’a­voir volé leur idée d’un réseau social. Ils ont pu ain­si inves­tir une par­tie du dédom­ma­ge­ment reçu en s’of­frant, en 2012, 1% de l’offre de Bit­coin qui était alors dis­po­nible, soit 120 000 BTC.

« Nous avons tou­jours sen­ti que le Bit­coin, du fait de ses carac­té­ris­tiques, consti­tuait un “or 2.0” – il vient “dis­rup­ter l’or”. L’or est rare, mais l’offre de Bit­coin est fixée et connue à l’a­vance. Le Bit­coin est plus faci­le­ment trans­por­table, et bien plus facile à “divi­ser”, » a décla­ré ven­dre­di M. Wink­le­voss à CNBC.

C’est la rai­son pour laquelle il pré­dit une pour­suite de la hausse du Bit­coin, à l’aune de la valeur actuelle du stock d’or mondial.

« Certes, avec une capi­ta­li­sa­tion à 300 mil­liards de dol­lars, il s’est beau­coup appré­cié. Mais l’or se situe à 6 000 mil­liards, et si l’i­dée selon laquelle le Bit­coin pour­rait effec­ti­ve­ment “dis­rup­ter” l’or est vraie, et que ça marche… alors vous pour­rez voir une mul­ti­pli­ca­tion de son prix par 10 ou par 20, dans la mesure où il existe encore un écart signi­fi­ca­tif entre les deux, » a‑t-il poursuivi.

S’il n’a pas indi­qué de mon­tants pré­cis, il semble per­sua­dé du poten­tiel d’ap­pré­cia­tion du Bitcoin :

« Sur le long terme, il s’a­git d’un actif à plu­sieurs mil­liers de mil­liards de dol­lars – mais j’i­gnore com­bien de temps ça pren­dra pour y parvenir. »

Une bulle spéculative ?

Alors que l’in­ves­tis­seur pré­dit un ave­nir radieux au Bit­coin, de nom­breux obser­va­teurs finan­ciers ont décla­ré ces der­niers jours que celui-ci consti­tuait une bulle spé­cu­la­tive qua­si sans pré­cé­dent.

Mais M. Wink­le­voss a tenu à réfu­ter ces affirmations :

« Nous avons enten­du à plu­sieurs reprises qu’il pour­rait s’a­gir d’une bulle – ce n’est pas la bonne manière d’ap­pré­hen­der ce phé­no­mène, » a‑t-il indi­qué. « La valeur des réseaux sociaux aug­mente de manière expo­nen­tielle au fur et à mesure de l’aug­men­ta­tion du nombre d’u­ti­li­sa­teurs. La dif­fé­rence entre 1 uti­li­sa­teur et 100 uti­li­sa­teurs est énorme – mais entre 100 et un mil­lion, c’est bien plus énorme et enthou­sias­mant. Au fur et à mesure que de nou­velles per­sonnes rejoignent ce réseau, celui-ci prend plus de valeur. »

Il semble s’ap­puyer ici sur la loi de Met­calfe, que nous vous pré­sen­tions dans cet article. Pour M. Met­calfe, l’utilité d’un réseau va croître de manière expo­nen­tielle lorsque le nombre d’individus qui y ont recours aug­mente.

Cer­tains cri­tiques du Bit­coin ont récem­ment expli­qué qu’une grande par­tie des inves­tis­seurs ne com­pre­naient pas, de manière pré­cise, le fonc­tion­ne­ment de la tech­no­lo­gie sur laquelle s’ap­puie cette mon­naie.

Pour Came­ron Wink­le­voss cela ne pose aucun pro­blème : « la plu­part des gens ne savent pas com­ment fonc­tionne inter­net, et ils n’ont pour autant aucun pro­blème pour l’u­ti­li­ser, » a‑t-il indiqué.

L’investisseur n’a pas sou­hai­té révé­ler le nombre de Bit­coins qu’il pos­sé­dait avec son frère, mais a décla­ré qu’il était « haus­sier » sur la cryp­to-mon­naie, et qu’il pos­sé­dait éga­le­ment des Ethers et des File­coins (dont l’I­CO avait eu lieu cet été).

Alors que cer­tains obser­va­teurs avaient décla­ré que la pro­fu­sion de cryp­to-mon­naies pour­rait « diluer » les gains des inves­tis­seurs, M. Wink­le­voss a expli­qué à CNBC qu’il ne par­ta­geait pas ces inquiétudes.

« Le Bit­coin n’est pas en com­pé­ti­tion avec ces autres mon­naies. Il mène une com­pé­ti­tion avec l’or. Le Bit­coin est le plus ancien, ce qui lui donne un “avan­tage du pré­cur­seur” (“first mover advan­tage”), et il béné­fi­cie d’une très grande liqui­di­té, » a‑t-il expli­qué, ajou­tant que ce qu’E­the­reum cher­chait à créer consti­tuait bien plus qu’un simple moyen de paiement.

« Je pense que c’est une très bonne chose qu’il existe de nom­breuses cryp­to-mon­naies, » a‑t-il affirmé.

Les produits dérivés financiers, « une évolution logique »

Le jeune inves­tis­seur a ensuite évo­qué l’ar­ri­vée des contrats à terme sur le Bit­coin du CBOE, qui va avoir lieu aujourd’­hui. Ces contrats vont s’ap­puyer sur les don­nées four­nies par Gemi­ni, la pla­te­forme d’é­change fon­dée par les jumeaux Winklevoss.

« Nous four­nis­sons les méca­nismes de prix pour les contrats lors­qu’ils sont sol­dés, » a‑t-il indiqué.

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• « En quoi consistent les contrats à terme sur le Bit­coin ? »

Cer­tains obser­va­teurs estiment que l’ar­ri­vée ce mois-ci de deux contrats à terme sur le Bit­coin vont frayer la voie à l’ar­ri­vée des « tra­ckers » ETFs ados­sés à la mon­naie numé­rique. En mars der­nier, la Secu­ri­ties and Exchange Com­mis­sion (SEC) amé­ri­caine avait reje­té la demande des deux frères, qui sou­hai­taient pro­po­ser un ETF.

« Nous sommes per­sua­dés que les pro­duits déri­vés finan­ciers vont ouvrir la voie à d’autres pro­duits, et qu’il s’a­git de la pro­chaine évo­lu­tion logique pour le mar­ché, » a expli­qué M. Winklevoss.

D’a­près cer­taines rumeurs, la SEC serait actuel­le­ment en train de d’exa­mi­ner cer­taines demandes rela­tives à des ETFs Bit­coin. Elle ne devrait tou­te­fois prendre aucune déci­sion cette année.

Si les auto­ri­tés de régu­la­tion s’in­té­ressent de près au Bit­coin depuis plu­sieurs mois, il s’a­gi­rait, pour  Came­ron Wink­le­voss, d’une bonne chose.

« Lorsque Silk Road a été déman­te­lée, le prix du Bit­coin a consi­dé­ra­ble­ment aug­men­té, et le volume de tran­sac­tions n’a pas dimi­nué. En fait, le nombre de tran­sac­tions conduites sur la blo­ck­chain s’est accru à par­tir de cette date. Par consé­quent, l’ac­cu­sa­tion selon laquelle le Bit­coin serait sou­te­nu par le mar­ché noir ou par des per­sonnes qui sou­haitent blan­chir de l’argent est tout sim­ple­ment injuste, » a pré­ci­sé M.Winklevoss.

• À lire éga­le­ment : « L’u­ti­li­sa­tion du Bit­coin à des fins illi­cites serait en baisse »

Réfé­rence : CNBC